Les deux voisins veulent améliorer le partage rapide d’informations et de stratégies essentielles visant à détecter, perturber et poursuivre les réseaux terroristes.
Le terrorisme est une menace transnationale qu’un gouvernement ne saurait vaincre seul. La menace s’étend des actions brutes d’acteurs isolés à des actes coordonnés et élaborés. Et la réponse doit être adaptée et diversifiée. Maliens et Burkinabè ont examiné les moyens d’améliorer la coopération internationale et de mettre en place de nouveaux partenariats. En clair, comment les gouvernements, les services de sécurité et les forces de l’ordre peuvent-ils améliorer le partage rapide d’informations et de stratégies essentielles visant à détecter, perturber et poursuivre les réseaux terroristes ?
Après l’invasion de la Libye et la mort de son guide Mouammar Kadhafi, un grand nombre de combattants étrangers se déplacent sont rentrés chez eux, où ils ont transmis le savoir-faire qu’ils ont acquis sur le champ de bataille, recruté de nouveaux adeptes et planifient des attaques au Mali, avec effets de contagion au Burkina Faso et ailleurs. Donc, les deux États ont un intérêt légitime à sécuriser les frontières en tant qu’aspect important d’une stratégie efficace de lutte contre le terrorisme, qui permet de repérer les menaces pour la sécurité au point d’entrée. Si la frontière longue de 1.200 km est capitale aux échanges économiques, elle nourrit les trafics et la contrebande qui irriguent le terrorisme.
« Même ennemi »
A l’initiative du Président du Faso, le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, une délégation d’officiers burkinabè s’est rendue le vendredi 22 avril 2022 à Bamako dans la capitale malienne.
Conduite par le Commandant des opérations du théâtre national, le Lieutenant-colonel Yves-Didier Bamouni, la délégation était porteuse d’un message du Chef de l’Etat à son homologue et frère, le Président de la Transition du Mali, le Colonel Assimi Goïta. Le renforcement de la coopération opérationnelle entre les deux pays a été au centre des échanges entre le Chef de l’Etat malien et la délégation burkinabè qui comptait dans ses rangs, le Lieutenant-colonel Daba Naon, Commandant la Brigade nationale de Sapeurs-Pompiers et le Chef d’escadron Serge Thierry Kiendrebeogo, Directeur de cabinet du Président du Faso.
Du côté malien, le Président du Conseil national de la transition, le Colonel Malick Diaw, le ministre de la Défense nationale et des anciens combattants, le Colonel Sadio Camara, le directeur général de la sécurité d’Etat ainsi que le directeur de cabinet du président ont pris part à la rencontre.
L’objectif de la mission, a expliqué le Chef d’escadron Kiendrebeogo, était d’abord de rappeler au voisin et partenaire malien que « nous avons les mêmes problèmes de sécurité et le même ennemi », et qu’à ce titre, « nous devons donc rester solidaires pour relever les défis qui se posent à nos deux pays ».
L’ambition est d’anticiper les problèmes sécuritaires que pourrait engendrer un repli des groupes armés terroristes sur le territoire burkinabè, en raison de la montée en puissance des Forces de défense et de sécurité maliennes dans la lutte contre le terrorisme, d’où l’intérêt de développer des synergies pour contrer ces forces du mal, estime la partie burkinabè.
Aucune cause ni aucun grief ne saurait justifier le terrorisme. Mais renforcer la sécurité ne sera jamais suffisant. Il va falloir s’attaquer aux causes mêmes qui font que des personnes deviennent sensibles à des idéologies malsaines, par la promotion de l’éducation et la lutte contre le chômage des jeunes et la marginalisation.