Le monde de la presse malienne a répondu massivement présent à l’invitation des patrons des faîtières, ce jeudi 14 avril 2022, à la Maison de la presse. Objectif : interpeller les autorités et dire certaines vérités à Assimi Goïta dans le cadre de l’affaire de Bassidiki Touré à la Haute autorité de la communication (HAC). Bandiougou Danté a donné comme conseil à Assimi de sortir de la logique de ceux qui ne font que le flatter.
Pour cette affaire de Bassidiki Touré, les hommes de médias ne sont pas dans la dynamique de jeter le manche après la cognée. Elle continue de défrayer la chronique et fait couler beaucoup d’encre et de salive. Pour le besoin de la cause, le Collectif de veille et de défense des médias (Cvdm) a été porté sur les fonts baptismaux. Pour rappel, Bassidiki Touré est le président de l’Association des éditeurs de presse privée du Mali (Assep). Il s’est porté candidat à l’élection des membres de la Haute autorité de la communication (HAC).
A l’issue du scrutin, sous la haute supervision du département de la Communication, Ramata Dia a été classée 1ère avec 14 voix. Elle est suivie de Bechiry Diop avec 12 voix et enfin Bassidiki Touré s’est classé 3ème avec 11 voix. Les suppléants Banizan et Dado Camara ont obtenu respectivement 8 et 5 voix. Ramata Dia, Bechiry Diop et Bassidiki Touré ont été déclarés les 3 représentants élus des organisations professionnelles pour un mandat de 6 ans non renouvelable. Ces derniers furent présentés sur tous les médias nationaux et internationaux.
Mais à la grande surprise des organisations professionnelles de la presse et de publicité, le décret en date du 31 décembre 2021, signé par le président de la transition, Assimi Goïta, est sorti sans le nom du 3ème représentant, Bassidiki Touré. Aucun motif n’a été donné à cette « injustice » malgré les multiples interpellations à l’adresse du président de la transition et du Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga par le président de la Maison de la presse Bandiougou Danté.
Ainsi, les journalistes, dans leur élan de solidarité, sont allés écouter la déclaration du président de la Maison de la presse. Il s’est adressé au président de la transition pour lui dire ses « quatre vérités » sous formes de conseils. Premièrement, il dit à Assimi qu’il a le soutien unanime du peuple malien. « Tout le monde a souhaité l’arrivée à la tête de l’Etat d’un jeune plein d’énergie, engagé, capable de mettre fin aux activités de ceux qui sont opposés à la République, un jeune capable de tenir tête à la puissance sous régionale et internationale dans leur politique paternaliste », dit-il.
En deuxième lieu, il invite le président à sortir de la logique de ceux qui pensent que tout doit se gérer par des rapports de force. Il faut, lui dit-il, écouter les voix discordantes qui, selon lui, ne sont pas forcément apatrides. Troisièmement, Bandiougou Danté dit à Assimi de ne pas être dans la logique de ceux qui ne font que le flatter. « En vous flattant, ils entretiennent la confusion en classant les Maliens en deux catégories : une patriote et l’autre apatride. Non ne tombez pas dans ce piège. Nos positions ne peuvent en aucun cas déterminer notre degré de patriotisme. Seules nos pratiques sont des baromètres sincères », conseille-t-il à Assimi.
En quatrième point, le président de la Maison de la presse invite le chef suprême des armées de sortir de la logique de ceux qui lui cachent la vérité. « Soyez plus accessible, plus attentif. C’est en cela que vous ferez une bonne transition et que vous aurez une belle carrière future pour le Mali et pour l’Afrique », a martelé le président Danté.
La presse malienne, dans son entièreté est donc vent debout pour que la justice soit rendue à Bassidiki Touré. C’est-à-dire le mettre à son poste à la HAC. Ainsi, il aura été donné à César ce qui appartient à César.