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Face aux membres du CNT: Les rassurants du PM Choguel Kokalla. Maïga
Publié le mercredi 27 avril 2022  |  Le toguna
Séance
© aBamako.com par DR
Séance de travail entre le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, et le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga, au Palais de Koulouba
Bamako, le 28 septembre 2021. Le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, a eu une séance de travail avec le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga de retour de l`Assemblée générale des Nations Unies, à New York.
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Exercice républicain et démocratique, le Premier ministre Dr.Choguel Kokalla Maïga était, le jeudi 21 avril 2022, face aux membres du Conseil National de Transition(CNT). C’est très décontracté, en grand pédagogue et, surtout dans un langage de la vérité, que le chef du gouvernement s’explique devant les membres de l’organe législatif de la transition sur les questions d’actualité, ainsi que les autres chantiers de son plan d’action Gouvernemental d’août 2021.

Cette interpellation a surtout concerné les quatre(4) axes du Programme d’action gouvernementale (PAG), à savoir le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national, les réformes politiques et institutionnelles, l’organisation des élections et la promotion de la bonne gouvernance. Dans leur rôle de contrôleurs de l’Exécutif, durant des heures, les membres du CNT ont donné leur appréciation de la mise en œuvre du PAG. Certains ont salué la montée en puissance de l’armée et la restauration de l’honneur du pays par le duo imperturbable Assimi-Choguel, en l’occurrence Aboubacar Siddick Fomba. Il a indiqué : ‘’ l’honneur et la dignité m’obligent à féliciter le PM pour le retour de l’honneur et la dignité foulés au pied depuis ces 30 ans de démocratie de façade’’. Même son de cloche pour Mamadou Hawa Gassama qui a félicité le PM pour le discours historique tenu à la tribune des Nations Unies : « Nous disons merci à Choguel pour son courage et ce grand sacrifice pour la nation ». Par contre, d’autres membres, à l’image de Nouhoum Sarr, estiment que le bilan est globalement insatisfaisant. Certains ont indiqué être restés sur leur faim concernant les réalisations faites par le gouvernement dans d’autres domaines, notamment la lutte contre la corruption, la bonne gouvernance, la justice, les réformes politiques, entre autres.

Satisfaction générale autour de l’axe I du PAG

Les membres du CNT ont unanimement salué la montée en puissance de l’armée malienne. Cette montée spectaculaire en puissance de l’armée s’inscrit dans l’axe I du Pag, même si certains veulent coûte que coûte épargner la personne du chef du Gouvernement dans ce succès. Sur cet axe : « Renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national », le document d’évaluation du bilan du gouvernement indique entre autres : le recrutement de 6 000 éléments des forces armées et de sécurité, l’acquisition de 9 aéronefs et la remise en opération de plusieurs autres, la mise en place de 18 « bulles de sécurité », la réalisation de Il 500 patrouilles de sécurité visant à rechercher et à détruire les forces ennemies, à rassurer les populations et à marquer la présence de l’État, la construction et l’opérationnalisation de 43 postes de sécurité (1poste frontalier de Benena, 41 postes de sécurité à Bamako, 1poste de sécurité de Koulikoro – Tanabougou), et la construction de 26 unités de sécurité (13 commissariats, 3 brigades, 3 P DSG, 2 centres de secours, 1poste de secours routier, 2 Pelotons de la Garde, 1 Légion de gendarmerie, 1 Groupement de la Garde) ont été effectuées ». A ceux-ci s’ajoutent le renforcement des effectifs des forces paramilitaires avec le recrutement de 4 250 agents (3 250 au compte de la Police nationale et 1 000 pour la Protection civile), et l’acquisition de 52 ambulances type Véhicule de secours et d’assistance aux Asphyxiés et Blessés (VSAB) et d’autres matériels et équipements majeurs pour les forces de défense et de sécurité, le renforcement du cursus de formation à savoir, l’ouverture de l’École de Guerre du Mali (EGM) et la réouverture de l’École Militaire d’Administration le 1er octobre 2021, après deux (02) ans de fermeture ». La liste n’est pas exhaustive…

Des avancées notoires malgré le contexte difficile

Dans un langage de vérité, le Premier ministre a donné des réponses sur les axes II, III et IV du PAG. En ce qui concerne l’axe II relatif aux réformes politiques et institutionnelles, Choguel K.Maïga a souligné que d’énormes efforts ont été consentis. Après avoir rappelé le long processus ayant abouti à sa tenue, il a fait cas de la tenue des Assises Nationales de la Refondation (Anr). A en croire le Chef de l’Exécutif, pour assurer le pilotage et le suivi des recommandations des ANR, un projet de Cadre stratégique de la Refondation de l’État (CSRE) et son Plan d’actions (2022-2031) ont été élaborés et sont dans le circuit d’adoption par le Gouvernement. Les textes portant mise en place du comité de suivi évaluation des recommandations des ANR sont adoptés. Concernant la tenue d’élections libres, crédibles et transparentes, Dr Choguel Kokalla Maïga affirme que la crédibilité de l’ensemble du processus électoral constitue un axe stratégique du Gouvernement de Transition. A la base des données du Ravec, les Maliens seront d’une carte nationale d’identité́ biométrique sécurisée. Les travaux de l’élaboration et à l’adoption des projets de textes de création de l’Autorité Indépendante de gestion des élections (AIGE) sont pratiquement terminés… Dans le cadre du processus de la réorganisation territoriale, le gouvernement a procédé à la relecture et à l’introduction dans le circuit d’adoption des textes y afférents : Code des collectivités territoriales, de la Loi déterminant les conditions de la libre administration des collectivités territoriales, de la loi portant statut particulier du district de Bamako et des textes relatifs aux conditions de nomination des représentants de l’État dans le district de Bamako.

En réponse aux questions qui lui ont été adressées, relative notamment à l’axe 4 du plan d’action gouvernemental, le Premier ministre s’est appesanti sur la promotion de la bonne gouvernance et l’adoption d’un pacte de stabilité sociale en indiquant que les réalisations effectuées ont porté sur la lutte contre la corruption et l’impunité. Selon un document élaboré, à cet effet, pendant les dix mois du Premier ministre Choguel Maïga à la primature, le plan d’action est décliné en 9 objectifs assortis d’un chronogramme détaillé de mise en œuvre. Sous sa houlette, le PM a indiqué que le gouvernement a réalisé plusieurs audits et les rapports ont été transmis aux plus hautes autorités. Il s’agit des audits des dépenses liées notamment au fonds Covid-19, de la cession des bâtiments publics à Bamako, de l’Assemblée nationale, de la Haute cour de justice, du Haut conseil des collectivités, et certains organismes personnalisés dont l’AGEFAU. Dans le même élan, les poursuites judiciaires relatives aux dossiers d’armement et l’enquête sur les tueries et exactions des 10, 11 et 12 juillet 2020 à Sikasso, Kayes et Bamako sont en cours de traitement dans les juridictions compétentes, selon ledit document.

Sur l’amélioration de la gouvernance, selon le chef du gouvernement, l’accent a été mis sur la réduction du train de vie de l’Etat. A ce niveau la réduction des fonds de souveraineté des institutions a été opérée à travers la réaffectation de 2/3 des fonds de la Présidence et de la Primature aux œuvres sociales. Les missions à l’étranger et l’achat des cartes téléphoniques prépayées ont été rationalisés et les dépenses publiques de l’Etat réduites. Dans la perspective, d’autres initiatives sont en cours, notamment l’adoption d’un projet de décret relatif au régime d’utilisation des véhicules de l’Etat et des collectivités et la mise en place d’un comité de pilotage pour examiner la rationalisation des structures administratives et institutions de l’Etat.

Rassurants langages de la vérité du PM

Le Premier a tenu un langage de vérité devant les conseillers du CNT. Il a souligné que malgré un contexte difficile, en toile de fond la double sanction (Terrestre et économique) de la Cedeao/Uemoa ajouté à la crise à l’Ukraine, le rapport de suivi-évaluation du PAG 2021-2022 pour la période septembre à novembre 2021 atteste que sur soixante-deux (62) actions prévues : vingt une (21) ont été totalement réalisées soit 33,87% : 22 sont en cours de réalisation soit 53,23% et seulement huit (08) n’ont pas été réalisé soit 12,90%. Il a indiqué clairement que la sortie du Mali de la Cedeao et la création d’une monnaie « made in Mali » ne sont pas à la date d’aujourd’hui dans l’agenda du Gouvernement, avant de préciser que la carte d’identité de la Cedeao, un document moyen de notre espace, sera délivrée gratuitement à tous les maliens et valable pour 5 ans. Le renouvellement de la carte biométrique coutera 5000 F. A l’en croire, cette carte, dit-il, va de facto remplacer la carte NINA. Elle sera hébergée au Mali ».

Le chef de l’Exécutif, Choguel Kokalla Maïga, a rassuré que les discussions se poursuivent entre le Mali et la CEDEAO. Selon le chef du gouvernement, les échanges continuent entre le comité de suivi local de transition et les membres du gouvernement. Toutefois, il a souligné qu’avec un accord ou pas avec la CEDEAO, le gouvernement s’apprête à lancer la mise en œuvre du PAG pour deux ans de la transition. Le Premier ministre, lors de la réponse relative à la MINUSMA et à l’accord de défense avec la France, précise que le mandat de la force onusienne sera renouvelé avant d’ajouter que le gouvernement exprimera son souhait de renforcer les capacités de cette force. Pour ce qui concerne l’Accord de défense avec la France, il sera révisé et amendé. S’agissant des élections présidentielles et législatives, elles se tiendront dans la deuxième année des 24 mois de la transition selon le chef du gouvernement.

Connaissant qu’une œuvre humaine n’est jamais parfaite, le Premier ministre a donné l’assurance aux membres du CNT que le Gouvernement fera mieux. « Nous sommes conscients qu’il existe de la lenteur dans certains secteurs. Nous allons travailler à nous améliorer », a-t-il indiqué sereinement. Avant de répondre aux conseillers qui se sont vigoureusement attaqués à lui et à sa façon de faire : «Je ne suis pas dans les calculs. Moi, je ne confonds pas la ruse et l’intelligence. La chose que je partage le moins, c’est l’émotion. Ce que je dois faire, je le fais et je laisse le destin se réaliser. Si l’heure de partir sonne, je partirai et la tête haute… La majorité des Maliens ne pensent pas que je suis le blocage. Le Mali n’a rien fait pour mériter l’isolement…On ne peut pas diriger et être applaudi par tout le monde. Au Mali, les gens sont spécialistes dans le salissement de la réputation des autres… ».
Toguna
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