Dans un communiqué rendu public ce 02 mai, le Gouvernement de la République du Mali a annoncé la rupture des accords militaires qui le liaient à la France. Un nouveau coup dur pour Emmanuel Macron
Entre la France et le Mali, le torchon brûle. En tout cas, moins d’une semaine après la décision des autorités maliennes de suspendre définitivement les chaînes France 24 et RFI sur son sol, Bamako ne compte pas s’arrêter là. Ce 02 mai, la junte malienne a annoncé, dans un communiqué consulté par Lecourrier-du-soir.com, la rupture des accords de Défense qui, jusqu’ici, la liaient à la France.
C’est du moins l’information que notre média a apprise ce lundi 02 mai en consultant le compte Twitter d’Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères. Dans ledit communiqué, Bamako s’attaque vertement aux accords de défense signés avec la France à la date du 16 juillet 2014 ainsi que les accords déterminant le statut des forces Barkhane et Takuba.
Dans le document consulté par Lecourrier-du-soir.com, la junte malienne ne mâche pas ses mots. “Depuis un certain temps, le Gouvernement de la République du Mali constate avec regret une détérioration profonde de la coopération militaire avec la France”, déplore Bamako qui souligne les différents incidents ayant provoqué cette détérioration.
Premièrement : l’attitude unilatérale du partenaire français qui, selon Bamako, a décidé les 03 et 07 juin 2021, “sans consulter au préalable le Mali”, de suspendre les opérations conjointes avec les Forces Armées Maliennes (FAMa) et de mettre fin à l’opération Barkhane. La junte dénonce aussi l’annonce de la France de retirer les forces Barkhane et Takuba “sans aucune consultation”.
Deuxièmement : les autorités maliennes accusent la France d’avoir, à plusieurs reprises, violé son espace aérien et ce, “malgré l’instauration d’une zone aérienne d’interdiction temporaires par les autorités militaires maliennes”.
Et troisièmement : la junte reproche à la France d’avoir demandé une réunion d’experts pour la relecture du Traité de Défense au lieu d’envoyer des amendements comme l’a fait le Mali en décembre 2021.
Pour la junte militaire malienne, ces faits sont extrêmement “graves” pour dénoncer les accords de coopération entrés en vigueur à la date 16 juillet 2014 ainsi que ceux du 07 et 11 mars 2013 déterminant le statut du détachement français applicable à la force Barkhane et le Protocole additionnel des 06 et 10 mars 2013 déterminant le statut de détachement de la force Takuba. Le Mali ne ferme toutefois pas ses portes. En effet, dans le communiqué, la junte se dit prête à “coopérer avec l’ensemble des Etats du monde”, mais “dans le respect mutuel”.
Il faut dire que cette rupture de accords de défense passés avec la France marque une nouvelle étape dans cette guerre diplomatique qui oppose Paris à Bamako depuis bientôt une année lorsqu’il a été révélé dans la presse que le Mali avait décidé de tourner le dos à la France et à ses partenaires européens pour nouer une coopération militaire avec la Russie de Vladimir Poutine, ce qui n’a pas été du goût de Paris et de Bruxelles qui estiment qu’une ligne rouge a été franchie.