Lors du sommet de l’organisation ouest-africaine à Abidjan, les chefs d’État devraient nommer Patrice Talon à la présidence. Et tenter de s’entendre, entre opposants et partisans des sanctions imposées au Mali.
Quatre mois après les sanctions financières imposées à Bamako, l’Uemoa est confrontée à un casse-tête. Doit-elle continuer à s’aligner sur la Cedeao ou, au contraire, assouplir sa position ? Les chefs d’État de l’organisation ouest-africaine devraient, selon nos informations, se réunir le 9 mai à Abidjan, en marge de la Conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15).
Ils se concerteront afin de faire taire leurs divergences, avant le prochain sommet de la Cedeao. Certains dénoncent en effet un deux poids deux mesures vis-à-vis de la Guinée, moins asphyxiée que le Mali puisqu’elle n’est pas sanctionnée financièrement. Mais aussi, par rapport au Burkina Faso, simplement suspendu de l’organisation sous-régionale.
Deux camps
Deux camps continuent de s’affronter. D’un côté, Faure Essozimna Gnassingbé reste sur sa ligne. Le président togolais, dont le ministre des Affaires étrangères, Robert Dussey, entretient de très bonnes relations avec Assimi Goïta, milite activement en faveur d’un dialogue et, donc, d’une annulation des sanctions. Le 4 mai, il a d’ailleurs reçu à Lomé les ministres maliens Abdoulaye Diop (Affaires étrangères) et Alousséni Sanou (Économie) et accepté de tenir le rôle de médiateur dans la crise.
De l’autre côté, on retrouve les chefs d’État qui ont plaidé pour les sanctions, à savoir le Nigérien Mohamed Bazoum, l’Ivoirien Alassane Ouattara et le Sénégalais Macky Sall. Patrice Talon ne s’est quant à lui pas positionné clairement. Le Béninois s’apprête en effet à prendre la présidence de l’Uemoa et son ministre de l’Économie, Romuald Wadagni, prendra la tête du Conseil des ministres – une fonction qu’il a déjà occupée entre 2018 et 2020.
Présidence de l’Uemoa : pourquoi la nomination de Patrice Talon a tardé
Lors du sommet du 9 mai, les dirigeants de l’Uemoa désigneront Patrice Talon. Une officialisation qui devient urgente : le poste est vacant depuis que le titulaire du poste, Roch Marc Christian Kaboré, a été renversé en janvier dernier. Or les actes additionnels ne peuvent être signés que par le président en exercice et les mandats de huit juges de la Cour de justice de l’Uemoa arrivent à échéance en mai.