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Dénonciation des accords militaires entre Paris et Bamako : La surenchère enterre le charnier !
Publié le dimanche 8 mai 2022  |  La Revelation
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L’affaire du ‘’charnier’’ de Gossi a fini par révéler la profonde détérioration des relations entre la France et le Mali, déteignant sur la coopération militaire au point de conduire à la dénonciation par Bamako des accords de défense avec Paris. La polémique fait rage, qui passe sous silence l’élément déclencheur de cette montée de la tension : l’affaire du ‘’charnier’’ de Gossi !

Des résidus d’accords

C’est en effet par la Note verbale N°00227/2022/MAECI/SG, du 2 mai dernier, que le Ministère malien des affaire étrangères a notifié à l’ambassade de France, pour transmission, « la décision du Gouvernement de la République du Mali de dénoncer… le Traité de coopération en matière de défense, signé à Bamako, le 16 juillet 2014 » et divers documents de coopération et d’intervention militaires entre les deux pays.

Le Mali, pour justifier sa décision, mettait en avant, entre autres, des « actes unilatéraux majeurs posés récemment par la partie française… ainsi que les multiples violations de l’espace aérien malien opérées par des aéronefs militaires français ».

En clair, comme le souligne ce même 2 mai, le communiqué du porte-parole du Gouvernement dans sa traditionnelle tirade confuse et incohente, les autorités militaires de Bamako accusent Paris de « plus de 50 cas délibérés de violation de l’espace aérien malien… opérés par les forces françaises, sous différentes formes… ». de plus, la junte de Kati a été particulièrement estomquée par ce qu’elle qualifie d’espionnage, dont la France a été jugée coupable par « la présence d’un drone des forces françaises, le 20 avril 2022, au-dessus de la base de Gossi… pour espionner (les) FAMa ».

Autant d’éléments qui ont donc conduit les autorités militaires du Mali à se décider à mettre fin à des accords, dont en réalité il ne restait plus grand’chose, après la décisoon de retrait des troupes de Barkhane et de Takuba du sol malien.

Même si par certains aspects, les troupes françaises et maliennes entretenaient d’étroites relations sur le terrain dans une sorte de solidarité entre soudards et que Bamako se gardait bien d’évoquer, la dégardation des relations entre les autorités des deux pays avait eu raison de la poursuite des dispositions et obligations imparties à chacune des parties dans les accords et traités de coopération militaire. Incompatibilité d’humeurs et impossibilité de conciler une présence légale avec celle de nouveaux partenaires sécuritares de k’rlée malienne jugés comme des mercenaires russes de la firme d’affreux Wagner, avaient justifié la décision française, le 17 février dernier, de retrait militaire de la France au Mali.

Si bien qu’avant l’incident de Gossi, les traités et accords dénoncés par Bamako en étaient réduits à leur expression de simples chiffons de papiers à jeter dans la poubelle et le Mali en a pris l’initiative !

Charnier-piège à Gossi

En fait l’ire de Bamako s’explique davantage par le fait que fdeux jours seulement après avoir cédé le camp de Gossi au Mali, la France avait averti que les partenaires russes du Mali pfréparaient une mise en scène pour accuser l’arlée française d’avoir procédé à des tueries de masse de civils maliens dont les corps pourraient être découverts dans un charnier près de son camp.

Paris avait en effet anticipé les accusations maliennes, en diffuant donc deux jours avant, les photos et les vidéos sur la base de prises de vue aériennes par un drone pré-positionné à cet effet. L’armée française n’avait pas lésiné sur une large diffusion de ces éléments, assortis d’explications détaillées sur les rôles et la qualité des différents protagonistes en train d’opérer.

Visiblement, le Mali est tombé dans le panneau puisque le scénario décrit par la France a été intégralement reproduit par les autorités maliennes, avec les mêmes éléments de langage et quasiment en reprenant les mêmes mots et expressions. Si bien que malgré l’allure martiale et la dramaturgie de la mise en scène d’un flash spécial, consacré par la chaîne publique nationale à sa ‘’révélation’’, l’affaire n’aura pas les retombées escomptées tant au sein de l’opinion que des observateurs, sinon qu’elle aura été un flop magistral en terme de communication gouvernementale.

De plus, la France enfoncera le clou, en relevant ce qu’elle qualifie des « contradictions » et « incohérences » des autorités militaires maliennes, visiblement prises de court et qui dans la fébrilité, citent un tweet diffusé dès le 20 avril accusant l’armée française d’avoir creusé un charnier à proximité de la base de Gossi, mais un charnier qui ne sera découvert que… le 21 suivant.

Manifestement, les pieds pris dans le tapis, et en dépit de l’assurance d’une saisine du procureur miliaire pour des investigations, la communication gouvernementale orientera ses efforts vers la violation de la souveraineté aérienne malienne par l’armée française, un terrain moins glissant, même si là encore, les incohérences paraissent légion. En effet, pour se défendre d’avoir effectué des survols de la zone de Gossi, après la cession du camp à un détachement malien, l’état-major français explique qu’en réalité, l’espace comprenant Gossi venait d’être exempté de l’interdiction.

Le porte-parole des troupes françaises explique chez certains confrères que « Gossi n’était pas dans la zone d’interdiction temporaire (ZIT) » de survol. Et pour cause, la sanglante attaque djihadiste de Mondoro, subie le 4 mars dernier par l’armée malienne, avait démontré des failles dans la protection sécuritaire aérienne, que les troupes de Barkhane et Takuba assuraient jusqu’au départ annoncée de ces forces. Le Mali avait donc été amené, d’après le Colonel Pascal Ianni, à réduite la zone d’interdiction initiale « de manière à ce qu’on puisse conduire des missions de réassurance au profit des forces armées maliennes ».

Toute chose que la partie malienne n’a ni confirmée ni démentie, dans la polémique en cours.

En somme, la grande ‘’affaire’’ du ‘’Charnier de Gossi’’, destinée à nourrir la surenchère des bravades de la junte de Kati, lui aura considérablement desservi au point que Bamako ne l’évoque plus. Si les communiqués longs, confus et incendiaires aux allures martiales du Colonel Abdoulaye Maïga résonnent toujours en écho de ceux du Colonel Souleymane Dembélé de la DIRPA, rivalisant en surenchères et rodomontades, peu d’informations filtrent sur les corps du ‘’charnier’’ dont l’effet de la ‘’découverte’’ a fini par le tintamarre autour des accords de défense.

Une nouvelle polémique donc, ‘’providentielle’’, pour enterrer plus profondément le charnier !

Jean Baptiste Satono/La Révélation

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