La communauté musulmane a fêté l’Eid Al Fîtr (fête de ramadan) le dimanche 1er Mai 2022. Une fête qui vient sans doute de se dérouler dans l’extrême pauvreté pour la plupart des maliens. Ainsi le Mali, durement confronté aux dures sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA, souffre aujourd’hui d’un manque criard des ressources économiques et financières ce qui semble aggraver la crise sociale. Les conditions de vie se sont fortement dégradées et de nombreuses familles sont confrontées aux difficultés de tous genres. C’est pourquoi la fête de cette année a été particulièrement difficile pour de très nombreuses familles qui ont de la peine à satisfaire les besoins essentiels. Si force est de reconnaitre que la crise est mondiale, car consécutive aux conflits entre la Russie et l’Ukraine, il n’en demeure pas moins que la gouvernance actuelle qui a plongé le pays dans un chaos indescriptible soit aussi une des causes. A celles-ci s’ajoutent d’autres facteurs exogènes. Qui dit fête, parle de beaux habits pour toute la famille, un festin digne de ce nom avec comme menu de base la viande de bœuf et ou de mouton, les tresses à faire etc. Ces rudiments de base ont cruellement fait défaut cette année.
Cette année contrairement aux années précédentes, la fête de ramadan s’est passée dans des conditions extrêmement difficiles pour les maliennes et les maliens. Les prémices de cette mauvaise fête ont été senties pendant le mois de carême, car les musulmans ont jeuné dans les conditions de dénuement total à cause de la hausse des prix de denrée de première nécessité. Incontestablement le Mali traverse l’un des moments les plus sensibles de son histoire récente. Soumis à un embargo inhumain et dégradant, confronté à des difficultés sécuritaires, en proie à une famine dans certaines zones et enfin traversant une crise politico-institutionnelle sans précèdent, qui devrait interpeller les autorités à changer de fusil d’épaule.
La preuve de la vie chère et des produits nécessaires pour rendre la fête agréable est donnée en faisant juste un tour aux différents marchés. En effet, il suffit de demander les prix des vêtements pour enfants et adolescents on se rend vite compte de la cherté des prix et d’un manque de clients. A la question de savoir pourquoi les prix sont aussi élevés, les commerçants répondent tout simplement par, une expression devenue populaire au Mali depuis un certain temps, « c’est l’embargo ».
Cependant, pour ne pas se créer des ennuis financiers après la fête, certains ont décidé de suivre la tendance du moment, en s’offrant des pagnes tissés bon marché et des chaussures moins chères.
S’agissant de la viande bovine, elle n’était pas à la portée de toutes les bourses, tant elle était chère et presqu’introuvable cette année. Seuls les ovins et les caprins étaient plus ou moins accessibles, même si ces deux catégories d’animaux sont les moins prisées pendant la fête de ramadan.
Si les habits pour enfants et adultes coûtent chers aux marchés et ne trouvent pas tous preneurs, la réalité était tout autre chez les couturiers, qui ont eu une baisse de prix, faute de clientèle. Le mécontentement était visible sur les visages des gens cette année, à cause de la pauvreté. A cela s’ajoute les coupures d’électricité intempestives qui ont beaucoup freiné les couturiers dans leur élan, certains d’entre eux ont même perdu des clients à cause de rendez-vous manqués dû à la coupure et au manque d’argent pour faire face aux frais de couture.
Du côté du panier de la ménagère, les conditions n’ont guère évolué elles se sont au contraire dégradées. Les prix des condiments ont pris de l’ascenseur.
En définitive, malgré cette cherté de la vie malienne avant pendant et après la fête, les musulmans ont accompli leur devoir spirituel en fêtant bon an mal an