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Lutte contre la corruption et la délinquance financière : Ce qui a été fait de 2018 à nos jours
Publié le lundi 9 mai 2022  |  Le Pays
6ème
© Autre presse par DR
6ème édition de la semaine de la jeunesse contre la corruption
Bamako, le 1 mars 2022. Le ministre de la Justice et des Droits de l`Homme a présidé la 6ème édition de la semaine de la jeunesse contre la corruption à l`hôtel Radisson
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Des critiques par-là, en plus des dénonciations qui n’arrêtent d’être entendues par certains compatriotes estimant que les Maliens assistent, en matière de justice sous l’ère transitoire, « à des chasses aux sorcières » au lieu d’une vraie justice. D’aucuns cautionnent que la lutte contre la corruption et la délinquance financière ne bouge d’un iota. Mais, le passage récemment fait par le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Mamoudou Kassogué, sur l’ORTM fait taire le débat autour de la problématique.

Avec des chiffres et des données à l’appui, le ministre tente de convaincre et d’enlever tout doute, quant à la volonté des autorités à traquer et coffrer les corrompus et délinquants financiers. Cela, quel que soit leur statut, grade ou rang dans la société, sans aucune discrimination. Des résultats encourageants ont été, selon lui, engrangés dans ce sens. D’après lui, il y aura beaucoup de dossiers qui connaitront de développement très important. De juin 2021 à ce mois de mai 2022, « il y a eu plus de 1200 personnes qui ont été auditionnées par la seule brigade du Pôle économique et financier de Bamako, sur plus de 90 dossiers en instance à son niveau. C’est pour dire que le travail se fait de jour comme de nuit », explique le ministre. A ses dires, les procédures « se construisent patiemment et efficacement », ce n’est pas une course de vitesse. « On va doucement, en matière d’enquête financière, pour permettre non seulement de réunir les éléments d’approfondir les enquêtes, mais respecter aussi le principe de la présomption d’innocence ». La lutte contre la corruption n’est pas une chasse aux sorcières, malgré tout ce qu’en pensent ou disent les uns et les autres. L’assurance a été donnée par le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme : « Il n’en est rien. Contrairement à d’autres pays, nous n’avons pas choisi de nous attaquer à tous ceux qui ont eu à gérer les affaires publiques sous le régime défunt (celui d’IBK) ». Sinon dans beaucoup de pays, quand il y a le changement du genre opéré au Mali, tous ceux qui ont eu à gérer les affaires publiques sont mis aux arrêts, leurs biens sont confisqués et les procédures commencent. Mais, dit-il, « nous avons choisi de rester dans le strict respect de l’Etat de droit, faisant de telle sorte que seules les personnes contre lesquelles les éléments ont été relevés puissent venir devant la justice ». Cela ne voudrait pas dire que les différentes personnes ne répondront pas de leurs actes un jour ou l’autre. Mais seulement, a-t-il dit, « on ne va pas les (personnes qui ont géré les affaires sous IBK) cibler spécifiquement parce qu’elles ont géré les affaires publiques ».

La lutte en cours touche tout le monde

Dans cette lutte que mène la transition, il ne suffit pas non plus d’être du bon côté, c’est-à-dire celui des autorités actuelles, pour échapper à la justice. Mamoudou Kassogué garantit cela : « Aujourd’hui, si vous regardez très bien, des personnes jugées très proches de certains responsables se trouvent actuellement en détention. Des hauts gradés de l’armée ont été mis à la disposition de la justice. Nous avons des personnes qui passent devant la justice dans toutes les couches de la société ». Haut et fort, il rassure que les droits garantis aux détenus sont actuellement respectés. Qu’il s’agisse du droit à la présomption d’innocence, celui à la défense par un avocat dès l’enquête préliminaire, voire le droit des détenus à se faire examiner par les médecins de leurs choix…, tous ces droits sont respectés. « Ces droits sont respectés. C’est ce qui explique d’ailleurs la lenteur dans le traitement des dossiers. Nous tenons à respecter tous leurs droits pour éviter les dérives », a-t-il exprimé. D’un ton succinct, l’invité de l’ORTM cautionne être, dans la lutte implacable contre la corruption et la délinquance financière, non seulement dans une logique de récupérer les avoirs de l’Etat, mais de donner aussi une bonne correction aux fautifs. Une lutte implacable sans recouvrement des avoirs n’est pas une lutte efficace. « Nous sommes dans une logique de répression et de recouvrement des avoirs. Si on se contente seulement de recouvrir les avoirs et de ne pas donner la leçon aussi ce n’est pas correct. Donc, il faut allier les deux », va-t-il confier au journaliste de l’ORTM qu’a eu droit à des détails sur certains recouvrements : « Sur la période de 2018 à décembre 2021, le nombre total de dossiers ouverts en matière de corruption est de 1462 dossiers. Sur ces 1462, 690 dossiers sont clôturés et transmis. Et 275 dossiers ont déjà été totalement jugés. Les montants en cause sont de l’ordre de 126. 119. 983.938 F CFA ». Au titre de remboursement fait au trésor public, « nous avons 4 milliards 241 millions 661.863 F sur la période de 3 ans ». Ce n’est pas tout : « Les cautions qui ont été versées pour les remises en liberté et autres sont de l’ordre de 15 milliards 372 millions 827.43 FCA ».

Aussi, a-t-il poursuivi, les remboursements faits au cours de la dernière session de la cour d’Assises, tenue en décembre 2021, ont permis à l’État d’avoir plus de 1 milliards de nos francs. Ce, sans compter les amendes et les dommages intérêts. À cet effet, les condamnations faites dont les montants n’ont pas encore été récupérés se chiffrent à plus de 86 milliards, évoque le ministre.

Mamadou Diarra

Source : LE PAYS

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