Depuis 2012 et sans répit, j’ai vu mon Pays le Mali, attaqué de toutes parts, dans sa dignité et son honneur, violenté, humilié tour à tour, par des irrédentistes touaregs revendiquant un territoire et par les forces obscurantistes, les terroristes qui ont pillé nos villes et campagnes, tué des populations innocentes, détruit les principaux symboles de notre République aujourd’hui, très malade à cause de trois décennies de mauvaise gouvernance dont les seuls responsables sont les acteurs du mouvement démocratique de 1991.
Ils n’ont apporté pendant leur temps de règne que le désarroi et le désespoir, le bradage de l’intégrité du territoire, qu’ils ont défiguré, détruit l’économie nationale. Ils ont ébranlé les fondements de la République par la corruption, la gabegie financière, le népotisme, l’injustice et l’impunité, etc. Toutes choses qui ont déshumanisé l’homme malien. D’autre part, mon pays le Mali, vit des moments très inquiétants de son existence car ses enfants sont divisés par des propos et des querelles intestines et mesquines, comme ceux entretenus par certains hommes politiques et par les leaders religieux qui s’embourbent depuis quelque temps, dans des prêches qui ne sont pas de nature à rapprocher les fidèles, de la parole d’Allah.
Des propos ou actes qui constituent de graves menaces quant à la cohésion sociale et à l’équilibre des fondamentaux de l’Etat du Mali. S’ils devaient perdurer davantage, ils pourraient détruire en une seconde de temps, tout ce qui a été bâti de meilleur au fil des siècles, par nos devanciers. Comme si tout cela ne suffisait pas, la Communauté dite internationale, dont la France et la CEDEAO, animées à tort par la haine persévérante avec un mélange de dégoût et de colère contre le Mali, plonge davantage celui-ci, dans des crises interminables graves, marquées par les effets des sanctions politiques, économiques et financières de la de l’institution sous-régionale, qualifiées d’inacceptables, d’injustes et d’illégales par les Autorités de la Transition au pouvoir depuis le coup d’Etat du 18 août 2020, qui marque un nouveau départ, pour rebâtir un « Mali Kura » où tout est à refaire au nom de la Refondation de l’État.
Encore pendant ce temps, les relations entre Paris et Bamako ont pris de sérieux coup, à cause de la posture belliqueuse dans laquelle s’est engouffrée la France au nom d’un agenda dont elle seule connait les tenants et les aboutissants. Toutes ces crises ont pour répondant, la déstabilisation des institutions d’un Etat, face à des Autorités inflexibles et imperturbables, déterminées à conduire jusqu’au bout, cette Transition de la rectification enclenchée depuis le 24 mai 2021, sous le leadership du Colonel Assimi Goïta, en dépit des injonctions d’une Communauté internationale restée insensible aux souffrances du Peuple du Mali.
C’est effectivement dans cette situation gravissime que le Président de la Transition, Chef de l’Etat en tant que père de la Nation, a toujours dans chacun de ses discours, appelé le Peuple du Mali, à la cohésion, au sursaut national et à la réconciliation nationale, gages du retour de la sécurité, de la sérénité, de la stabilité et de la paix définitive. Cela ne peut se réaliser que si nous nous remettions en cause, en reconnaissant avant tout, notre responsabilité collective dans la déliquescence actuelle de notre Pays qui n’a que trop souffert et en nous aimant les uns, les autres. Ne dit-on pas que, l’amour rapproche les hommes et la haine les éloigne. Entre parents ou entre communautés, elle est semblable à la piqûre de la vipère, à la plaie incurable. Ce faisant, il est souhaitable que les acteurs du mouvement démocratique acceptent de demander pardon à toutes les filles et tous les fils du Pays, au nom de la réconciliation nationale tant prônée par les Autorités de la Transition afin de panser les plaies béantes.
Fort de ce constat, ma conviction profonde est que, rien de durable et de positif ne peut se faire sans l’unité nationale et le sursaut national chers au Président de la Transition Assimi Goïta et aussi, sans un nouveau pacte social susceptible de bannir la culture de la haine, de la méfiance et des conflits récurrents qui n’ont que trop endeuillé la Patrie. Ceci doit se faire autour des valeurs cardinales de la République telles qu’édictées dans notre devise nationale à savoir, « Un Peuple-Un But-Une Foi », qui constitue notre fierté.
Mon mot de la fin est un appel pressant à mes compatriotes de l’intérieur comme de l’extérieur au pardon, à la nécessité de mener une action patriotique afin de relever les nombreux défis de l’heure au-delà de nos différences et de tout esprit d’exclusion, de clivage et de vengeance. Unis, nous resterons forts contre toute adversité, mais désunis, nous faillirons toujours face à l’ennemi.
Ceci, est mon deuxième appel lancé à travers le Journal Le Pélican, à tous mes compatriotes de l’intérieur comme de l’extérieur, pour sauver la République en péril.
Que la paix d’Allah accompagne le Mali et les maliens dans ces dures épreuves !
Dr Allaye GARANGO, enseignant chercheur/ENSup- Bamako