Depuis l’occupation djihadiste de 2012, les services régionaux d’assiette de l’Etat (Trésor, Impôts, Douanes, Contrôle financier) ont déserté les lieux, au grand dam des services qui ont décidé de rester. Plusieurs fois, leur ministre de tutelle leur a enjoint de rejoindre leurs postes. En vain.
L’ex-Premier ministre, feu Soumeylou Boubèye Maiga, en avait fait son cheval de bataille. Il avait pris toutes les dispositions, afin qu’ils rejoignent leurs lieux de travail. Ils ont même commencé à partir. Malheureusement, avec son départ de la Primature, le mouvement s’est arrêté. Ils sont tous là à Bamako.
Les directeurs financiers régionaux et leurs agents utilisent abusivement le budget de fonctionnement des services régionaux. Les différents marchés sont octroyés aux directeurs de services, bien implantés à Bamako, via leurs épouses, enfants et autres parents.
Les opérateurs économiques de Tombouctou, Gao, Menaka, Kidal, Taoudenit sont laissés pour compte.
Pour la petite histoire, même pour enregistrer un marché aux impôts, les citoyens des villes concernées sont obligés de venir à Bamako. Hélas !
Le pire, c’est que les opérateurs qui, naguère faisaient sortir le budget de fonctionnement de certains services, en avance, se voient floués d’année en année.
C’est la grogne dans ces régions. Même les recrutements à la police et dans les autres corps en uniforme se font à leurs détriments. Le quota qui leur est destiné est capté par des gens de Bamako et environs.
Le Mali Koura dont on parle est vivement interpellé pour mettre fin à cette injustice, à cette mal gouvernance des régions du nord du Mali. Elles sont à l’origine de beaucoup de soulèvements et de rébellions dans notre pays. Tant que l’injustice n’est pas combattue, il serait difficile, voire impossible de réussir la paix dans le Septentrion du Mali.