La fumée provenant du bois et du charbon de bois représente 43% de la pollution atmosphérique. Cette pollution cause de nombreuses pathologies. Les principales sont les pathologies respiratoires aiguës et cardio-vasculaires.
Dans ce cadre, des initiatives ont été prises pour sensibiliser et prévenir les populations des risques et enjeux liés aux problématiques du développement durable en général, à l’environnement et à la santé de façon spécifique. Malgré ces initiatives, la pollution de l’air demeure l’un des défis majeurs auquel la population malienne est confrontée.
Depuis 1999, le ministère en charge de l’Environnement, à travers l’Agence de l’environnement et du développement durable (AEDD), organise chaque année une Quinzaine de l’environnement. Cet évènement phare s’inscrit entre deux dates majeures : le 5 juin, Journée mondiale de l’environnement et le 17 juin, Journée internationale de lutte contre la désertification. La Quinzaine de l’environnement se déroule sur l’ensemble du territoire national et constitue le cadre approprié pour mener une campagne de d’information et de sensibilisation à grande échelle, voire un plaidoyer pour un changement de comportement.
Dans les centres urbains, la qualité de l’air devient de plus en plus préoccupante à cause de cette pollution. Plusieurs facteurs contribuent à la dégradation de l’air atmosphérique, concourant à la détérioration du cadre de vie de la population.
Au Mali, selon le système local d’informations sanitaires, édition 2016 de la direction nationale de la santé, dans son rapport sur l’état de l’environnement, les maladies dues à la qualité de l’air ont progressé d’année en année jusqu’à atteindre plus d’un million de cas en 2015, soit 6.938 cas pour 100.000 habitants. En 2017, le nombre de cas retombera à un peu plus de 300 000, soit une baisse d’environ 300% sans qu’on ne puisse en donner les raisons.
La situation actuelle dans nos villes exige de prendre des mesures adéquates pour améliorer la qualité de l’air. Selon le directeur national de l’assainissement et du contrôle des pollutions et des nuisances, ces mesures peuvent être l’interdiction d’utiliser du charbon de bois et le bois de chauffage, l’utilisation de combustibles, l’amélioration de l’efficacité des moteurs des véhicules, l’interdiction de l’importation des vieux véhicules et une vaste campagne de sensibilisation des ménagères.
Selon Amdou GUINDO, membre d’un Groupement d’intérêt économique (GIE) de ramassage d’ordures : « la solution de la pollution de l’air n’est pas liée aux moyens matériels et humains mais au comportement et à la mentalité des citoyens ».
Parlant des sanctions, notre interlocuteur rappelle que la législation dit que toute personne humaine et morale effectuant des actions provoquant la pollution de l’air est tenue au paiement d’amendes et de réparations civiles.
Du côté de la population, beaucoup semblent méconnaître les conséquences de leurs actes sur l’environnement. C’est le cas de l’automobiliste Drissa Diallo qui pense que circuler en voiture ne contribue en aucune manière à la pollution de l’air. La ménagère Aminata Diarra déplore qu’il n’y ait pas d’autres alternatives que d’utiliser le charbon de bois ou le bois de chauffage. « Même s’il y a d’autres alternatives, elles ne sont pas à la portée de tous les ménages. Par exemple, le gaz butane n’est pas à la portée des ménages à revenus faibles», s’exclame-t-elle. Pourtant, le gaz n’est pas plus cher aujourd’hui que le charbon de bois.