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Rupture entre le Mali et le G5 Sahel : Quel avenir pour l’organisation ?
Publié le mercredi 18 mai 2022  |  Le Soft
Inauguration
© aBamako.com par AS
Inauguration du nouveau siège de la force du G5 Sahel
Bamako, le 03 Juin 2020, les responsables du G5 Sahel ont procédé à l`inauguration du nouveau siège de la force G5 Sahel à Senou.
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Créé en 2014 par cinq pays de la bande sahélo-saharienne, le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad, le G5 Sahel est un cadre institutionnel de coordination et de coopération régionale en matière de politiques de développement et de sécurité, dont le poste de commandement (PC) se trouve depuis 2017 à Sévaré dans la région de Mopti. Pour violation d'une décision prise par l'Institution et celle des textes de base du G5 Sahel, le Mali après huit ans, a annoncé, le dimanche 15 mai dernier, son retrait de l’organisation.
La région du Sahel connaît depuis quelque temps une recrudescence pernicieuse des attaques terroristes contre des cibles civiles et militaires. Des groupes armés terroristes présents dans les zones frontalières s’en prennent régulièrement à la population et aux institutions nationales, à travers des attaques coordonnées qui exploitent la porosité et des frontières et l‘étendue des territoires. En vue d’intensifier la lutte contre les menaces pour la paix et la sécurité, qui sont aussi des entraves au développement, les cinq États membres ont constitué, en 2017, une force armée commune, dénommée « Force Conjointe du G5 Sahel » (FC-G5S). Concrètement, il s’agit de recueillir, traiter, exploiter et partager toutes informations de nature policière utiles à cette fin entre les acteurs pertinents. Il est essentiel d’isoler ces groupes et de repérer leurs déplacements et leurs moyens logistiques, afin de limiter leur liberté d’action et de les neutraliser.
La FC-G5S est articulée en une composante militaire et une composante policière dont la coordination à l’échelle régionale et nationale se fait via les Plateformes de coopération en matière de sécurité (PCMS).
Dans un communiqué rendu public le dimanche 15 mai 2022, qu'à l'issue des travaux de la 7ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d'Etat des pays membres du G5 Sahel, tenue le 15 février 2021 à N'Djamena, les Chefs d'Etat avaient convenu de tenir la 8ème session ordinaire à Bamako, en février 2022. Conformément à la pratique établie, cette session devrait ainsi consacrer le début de la Présidence malienne du G5 Sahel.
Cependant, près d'un trimestre après le terme indiqué, ladite session de la Conférence des Chefs d'Etat des pays membres du G5 Sahel ne s'est toujours pas tenue, en dépit des multiples initiatives prises par le Mali dans ce sens auprès des instances du G5 Sahel, pour y attirer leur attention, a indiqué le communiqué.
Dans sa dernière correspondance en date du 22 avril 2022, adressée à Son Excellence Le Général Mahamat Idriss DEBY ITNO. Président du Conseil Militaire de Transition. Président de la République du Tchad et Président en exercice du G5 Sahel, le Président de la Transition, Chef de l'Etat du Mali, Son Excellence le Colonel Assimi Goita, avait prévenu qu'en l'absence de progrès substantiel sur la question d'ici le 15 mai 2022, la République du Mali se verra dans l'obligation de suspendre sa participation aux organes du G5 Sahel y compris la Force Conjointe.
Le Gouvernement de la République du Mali rappelle que le non tenu à Bamako de la 8ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’ Etat des pays membres du G5Sahel, ainsi que des réunions statutaires des autres organes constituent une violation d'une décision prise par l'Institution, mais aussi celle des textes de base du G5 Sahel.
Le Gouvernement de la République du Mali rejette fermement l'argument d'un Etat membre du G5 Sahel qui avance la situation politique interne nationale pour s'opposer à l'exercice par le Mali de la présidence du G5 Sahel. En effet, aucun texte juridique du G5 sahel ne prévoit des restrictions contre un Etat membre, sur la base de sa situation politique nationale. En la matière, aucune disposition des textes de cette Institution ne prévoit qu'elle puisse également endosser des sanctions ou restrictions édictées par d'autres organisations à l'endroit d'un Etat membre. L'opposition de certains Etats du G5 Sahel à la présidence du Mali est liée aux manœuvres d'un Etat extrarégional visant désespérément à isoler le Mali. De cette situation, le Gouvernement de la République du Mali en déduit une perte d'autonomie de décision, une instrumentalisation et un dysfonctionnement grave des organes du G5 Sahel, notamment la Conférence des Chefs d'Etat et le Secrétariat exécutif dont le Programme de travail annuel et le Budget 2022 ne sont toujours pas adoptés par le Conseil des Ministres de l'Institution.
L'instrumentalisation d'une Institution comme le G5 Sahel dont le mandat est de mutualiser les moyens pour garantir des conditions de développement et de sécurité dans l'espace des pays membres est fondamentalement contraire aux intérêts de nos pays et de nos peuples qui font face à d'importants défis dans le domaine de la lutte contre le terrorisme.
En conséquence, le Gouvernement de la République du Mali décide de se retirer de tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe. Cette décision sera notifiée aux Etats membres de l'organisation conformément à la procédure prévue en la matière.
Le G5S apparaît comme le pendant politique et économique sahélien de l’opération militaire française Barkhane et est destiné à améliorer la coordination des activités de sécurité et de défense entre les États du G5 Sahel.
Il faut rappeler que, depuis septembre 2017, Sévaré, accueille le poste de commandement opérationnel de la force G5 Sahel. Le 1er novembre 2017, le G5 Sahel lance sa première opération militaire baptisée Hawbi  plus de 350 soldats burkinabés, 200 maliens, 200 nigériens et 180 français effectuent une démonstration de force dans la région de N’tillit. Elle s'achève le 11 novembre ; selon le général malien Didier Dacko: « Beaucoup de difficultés sont apparues, des difficultés de coordination, et des moyens de communication à parfaire encore, et des délais de mise en place à parfaire encore pour que les prochaines opérations soient mieux conduites ».
Oumar Sawadogo
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