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Universités du Mali : Des centres de formation de «bandits armés»?
Publié le jeudi 19 mai 2022  |  Le DEMOCRATE
Conférence
© aBamako.com par AS
Conférence débat à l`université sur les violences faites aux femmes et aux filles.
Bamako, le 10 Août 2021, La Faculté des Sciences Economiques et de Gestion a abrité la conférence débat sur les violences faites aux femmes et aux filles.
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Dans les universités publiques maliennes, après chaque entrée universitaire, les membres de l’Aeem (Association des élèves et étudiants du Mali) accueillent les nouveaux bacheliers dans les amphithéâtres et autres salles. Après leur avoir souhaité la bienvenue, ils passent aux recrutements de futurs militaires et gendarmes qui, finalement, finissent par imposer leur dictature sur les étudiants qui ont décidé de se mettre en marge de la formation commando.

Les différents formateurs apprennent aux nouveaux venants toutes sortes de choses : violences, agressivités, chefferies et surtout mégalomanies. Durant les formations, les adhérents, en plus de leurs identités civiles, doivent avoir des pseudonymes. Cela peut être ceux des animaux comme : « lion, éléphant, vipère, aigle,…» ou encore des étiquettes effrayantes comme « terroriste, mercenaire, agent, méchant, …» enfin des identités des légendes « Thomas Sankara, Nelson Mandela, Cabral, Che Guevara », etc. Comment étudier dans la jungle ou dans des camps de formation ?

Si par malheur, un étudiant dit «parfait» refusait d’obtempérer, il serait maltraité, malmené et blessé. Et cela, les nouveaux «sous-officiers, guerriers de l’Aeem» s’érigent en maître absolu dans leurs différentes salles. Certains vendent des copies et brochures à des prix élevés. Gare à celle ou celui qui les dénoncera. Par peur, ils se taisent. Cela les terrorise. Leur slogan est : « Les ordres sont à exécuter et non à discuter.» Souvent, lors des cours et conférences, derrières les amphis, ils se mettent à chanter et déranger ceux-là qui sont en pleins cours. Que des perturbations !

Il serait mieux que les secrétaires généraux de différentes facultés exigent aux nouveaux adhérents de se comporter bien et que leurs formateurs soient des exemples. L’université n’est pas un lieu de formation militaire, ni de guerre encore moins de corruption. Il faut que les administrateurs veillent à ce que les étudiants puissent apprendre dans de bonnes conditions et qu’ils rassurent les nouveaux étudiants qui sont déjà menacés. Il faut dès maintenant anticiper les choses et freiner ce phénomène qui devient recrudescent.

Ousmane Ambana

LANCEMENT D’UN PROGRAMME DE MENTORAT AU MALI : L’ULSHB à l’honneur

La salle de conférence du rectorat de l’Université des Lettres et de Science Humaines de Bamako (Ulshb) sis à Kabala a servi de cadre au lancement d’un programme de mentorat de renforcement de capacités destiné aux étudiants et jeunes chercheures de l’ULSHB dénommé Women Empowerment, Leadership and Innovation Program (We-lip). C’était le jeudi 12 mai dernier.

Placée sous le haut parrainage du Recteur de l’ULSHB, qui s’est fait représenter par son second monsieur N’Bégué Koné, cette cérémonie de lancement a offert l’occasion à son initiatrice en la personne de Mme Keita Fatoumata Keita de présenter son programme de grande envergure devant une foule d’invités de qualité composés d’enseignants, de collaborateurs, et d’étudiant(es) de l’Université des Lettres et de Science Humaines de Bamako.

Selon Mme Keita, ce programme de mentorat et de renforcement de capacités des étudiantes de l’Ulshb s’inscrit dans le cadre de l’Académie Africaine pour l’engagement Civique (Aaec), un programme de formation gratuite en ligne destiné aux leaders de la société civile et du secteur public en milieu de carrière, soutenu par le gouvernement américain et piloté par l’université de Géorgie aux États-Unis. À l’en croire, l’idée de matérialiser ce projet ambitieux de mentorat l’a toujours habitée. « Cette idée, je l’avais depuis longtemps parce que j’ai fait un peu de mentorat depuis que j’ai commencé à enseigner. D’abord avec des collègues, on s’entraide à lire les articles des uns et des autres, mais avec les étudiants aussi. Le mentorat, c’est ce que font tous les enseignants, que ce soit ceux du second cycle, du premier cycle ou de l’enseignement supérieur. Nous faisons tout ça, mais le problème est que ce n’est pas institutionnalisé » explique cette dernière. Et elle ajoutera que ce programme, une fois établi, va obliger « l’enseignant à guider l’étudiant dans son cursus universitaire, même en dehors de l’université, pour son orientation ou son insertion professionnelle, etc. ».

Le premier objectif de ce programme, pour son initiatrice, c’est surtout le renforcement des capacités des filles et aussi des garçons. « Je mets l’accent sur les étudiantes parce qu’elles sont faiblement représentées à Université et beaucoup abandonnent en cours de route. Avant, nous avions des étudiantes qui commencent la maîtrise, qui se marient et qui finalement ne viennent plus continuer » regrette-t-elle. Toutefois, elle espère qu’avec l’accompagnement d’une équipe solide et de la famille, beaucoup d’entre elles auront l’ambition de continuer. « Cela permettrait de redresser un peu la balance de l’effectif des étudiantes dans les établissements universitaires, ainsi que le personnel féminin enseignant qui occupe à peu près 10 à 11% dans les universités et 1 à 2 % au niveau des postes des instances académiques » conclut-elle.

Tous sont convaincus que ce programme destiné à accompagner les étudiant(es) et jeunes chercheures de l’ULSHB dans leurs parcours universitaires et professionnels sera couronné de réussite au moment de faire le bilan.

Cheickna Coulibaly

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