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Nomination de Choguel K. Maïga à la tête du gouvernement : un immense gâchis
Publié le jeudi 19 mai 2022  |  Le Wagadu
Célébration
© aBamako.com par AS
Célébration de la journée internationale des Droits des femmes
Bamako, le 08 mars 2022. Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, a présidé la célébration de la Journée internationale des Droits des femmes; laquelle journée a été marquée par un défilé des femmes de différents syndicats des travailleuses et de la société civile
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Sa nomination comme Premier ministre avait suscité beaucoup d’espoir. Plus de 10 mois après, Choguel K. Maïga peine à combler les attentes légitimes de la population d’où la déception d’une bonne partie de ses concitoyens.

« Depuis bientôt 12 mois, nous assistons à un one man show du Premier ministre ». Cette petite phrase de Cheick Oumar Sissoko, coordinateur d’Espoir Mali Kura, le mouvement précurseur de la contestation contre le régime IBK, résume bien tout le travail de Choguel K. Maïga à la tête du gouvernement.

Depuis le 07 juin, date de sa nomination, le président du comité stratégique, pour ce qui en reste du M5-Rfp, est dans les honneurs recevant en audience des personnalités totalement inconnues au bataillon comme les marcheurs panafricains venus du Sénégal, le motard nigérian.

Pourtant, son choix pour diriger le gouvernement de transition avait suscité un vent d’espoir. Grâce à sa connaissance des arcanes de l’Etat, à son passé d’opposant politique, il était considéré pour beaucoup comme l’homme capable de faire sortir le Mali de la crise. Visiblement non.

À part la sécurité, tous les autres indicateurs sont au rouge. Les réformes politiques et institutionnelles tant promises sont remises à plus tard. La bonne gouvernance annoncée tambour battant est devenue chimérique. L’apaisement du climat social s’est limité au discours et s’éloigne de jour en jour.

Agacée par le retard dans l’application des Accords du 05 février 2021, l’UNTM menace de reprendre la grève. La pauvreté gagne du terrain et les coûts des produits de première nécessité prennent l’ascenseur.

Une situation certes exacerbée par les sanctions économiques imposées par la Cédéao mais aussi par l’absence de plan de riposte du gouvernement. Celui annoncé en grande pompe par le gouvernement s’est révélé être une vaste fumisterie.

Aussi, le Premier ministre aurait-il pu épargner à la population les conséquences désastreuses des sanctions économiques illégales imposées par l’organisation sous-régionale en adoptant une posture conciliante. Pis, il a d’ailleurs contribué à envenimer la situation en faisant des attaques en règle contre la Cédéao.

Ce qui a fini par courroucer les chefs d’Etat de l’organisation ouest- africaine. Après avoir passé quatre mois à distraire le peuple, le gouvernement a été contraint de demander au Togo d’ouvrir une médiation avec la Cédéao. Quel gâchis ? On aura perdu inutilement du temps.

Espoir fondu comme neige au soleil

Mais c’est sur le plan politique que l’échec du chef de l’exécutif est patent. Par ses manœuvres, Choguel K. Maïga a contribué à diviser davantage la classe politique en qualifiant certains de forces du changement et d’autres d’anciens dignitaires du régime et par conséquent hostiles au changement. Le Premier ministre oublie de rappeler qu’il fait lui-même partie des anciens dignitaires pour avoir été membre de différents gouvernements à la fois sous les présidents ATT et IBK.

Par ses diatribes et ses logomachies pour parler comme le cinéaste et ancien ministre de la culture, Choguel K. Maïga a contribué à la mise en place d’une société clivante avec d’un côté les patriotes et de l’autre les apatrides, c’est-à-dire tous ceux qui ne partagent pas sa vision des choses.

Ce qui a pollué le débat public où tous ceux qui émettent un avis contraire sont insultés, vilipendés et voués aux gémonies. Ces attaques personnelles, qui sont tout sauf anodines, participent à masquer son manque de résultats.

Aujourd’hui, l’espoir suscité par sa nomination s’est fondu comme beurre de karité au soleil. Le Premier ministre par ses méthodes de gouvernance a reçu à faire l’unanimité contre lui. C’est donc un immense gâchis dont le Mali pouvait se passer. Mais hélas !

Abdrahamane SISSOKO
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