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L’AN II d’espoir Mali Koura : Cheick Oumar Sissoko charge Choguel pour ‘’son incapacité à conduire la construction de Mali Kura’’
Publié le jeudi 19 mai 2022  |  Le Matin
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Désormais, Espoir Mali Kura (EMK) ne reconnaît plus le Comité stratégique du M5/RFP dirigé par Dr Choguel Kokala Maïga et propose un gouvernement de mission. C’est la quintessence de discours prononcé par le coordinateur d’EMK, Cheick Oumar Sissoko à l’occasion du 2e anniversaire du ce mouvement. C’était en présence des militants et dirigeants du mouvement, des membres du Comité stratégique du M5/RFP, de la presse nationale et internationale. Une belle opportunité que le cinéaste engagé et leader politique (figure du Mouvement démocratique) a saisi pour faire le bilan de la lutte de EMK, sa contribution dans l’orientation du M5/RFP et pour une meilleure réussite de la Transition.



N’incarnant plus le changement souhaité par les Maliens, le Premier ministre Choguel Kokala Maïga doit partir ! Tel est le souhait exprimé samedi dernier (14 mai 2022) par le coordinateur du mouvement «Espoir Mali Kura» (EMK) dans une intervention à l’occasion du 2e anniversaire de cette organisation politique. «Il va malheureusement laisser le pays exsangue de ressources financières, isolé, divisé, fragilisé», a-t-il déploré. Et d’enfoncer le clou en martelant, «depuis bientôt 12 mois, nous assistons à un one man show du PM Choguel». Et, a dénoncé Cheick Oumar, «l’accent de souveraineté du début de mandat n’a pas résisté à la mythomanie, à la logomachie de l’homme faites de volonté affichée de diviser notre peuple, d’affaiblir M5, EMK, la classe politique et les jeunes».

«Heureusement, les forces de défense et de sécurité ont su être à la hauteur. Dans le dernier trimestre de 2021, mieux équipées, elles sont passées à l’offensive, travaillant courageusement à occuper le terrain. C’est la seule satisfaction notable de cette étape et elle est forte d’espoir pour la sortie de cette crise qui étouffe notre pays», a noté le coordinateur du Comité de pilotage d’EMK.

Il a rappelé que la vision d’EMK a toujours reposé sur le soutien à la transition avec la nécessité d’une veille citoyenne pour maintenir le cap de l’objectif «Mali Kura». C’est dans ce sens que le mouvement a apporté une contribution écrite dans un document intitulé «Mobilisation générale des Maliens contre la guerre qui nous est imposée». C’était un autre appel avec la proposition phare faite à notre état de proclamer «l’Etat de guerre et de légitime défense». Ce document de 40 pages contient des propositions politiques, économiques, militaires, techniques, financières de sortie de crise et de construction de notre pays dans les domaines sécuritaires, économiques et sociaux. «Nous sommes convaincus que cette guerre, qui est le fait de la France, est engagée pour plusieurs années. Pour y mettre fin, nous avons le devoir d’occuper le terrain dans chacun des 49 anciens cercles par 1 500 militaires à recruter et à établir dans un camp».

La 2e contribution d’EMK pour la réussite de la Transition a porté sur le renforcement du M5-RFP «pris en otage et sur la voie d’abandon de ses idéaux». Ainsi, avec des personnalités et des organisations membres fondateurs, «nous avons tenté de maintenir notre organisation mère sur ses principes d’organisation et son idéal pour le Mali. Peine perdue. Des méthodes de voyou ont bloqué la machine. Nous sommes obligés de dire que nous ne reconnaissons pas ce Comité stratégique et son président», a annoncé Cheick Oumar Sissoko.

Il a rappelé qu’EMK appartient au vaillant peuple du Mali, à ses membres et aux organisations qui ont eu le courage de faire l’historique «Appel du 14 mai 2020» à la base de la forte mobilisation populaire dont l’expression politique fut M5-RFP. Aujourd’hui, après la rectification enclenchée le 24 mai 2021, EMK exige une 3e étape de la transition. Une phase de «rupture avec les pratiques anciennes de corruption, de gabegie, d’accaparement illégal des biens publics, de népotisme». Des fléaux énumérés dans l’Appel du 14 mai 2020 et contre lesquels «nous nous sommes battus», a assuré C.O. Sissoko.

Pour le mouvement, «il faut un autre gouvernement, une équipe de mission de 15 à 20 personnes. Un gouvernement de gens compétents, honnêtes, patriotes rompus à la tâche. Un gouvernement dirigé par un PM qui a une culture politique des lourds problèmes du pays. Un PM travailleur, qui a une grande capacité d’écoute et qui sait rassembler». Et cela d’autant plus que, hormis la question de la sécurité, rien n’a changé. Pis, «on continue de protéger les voleurs, les corrompus… Si nous approuvons et soutenons les actes posés par la junte et le gouvernement depuis le 24 mai 2021, nous remarquons le manque de clarté dans la vision et les objectifs du Mali Kura qui ne sont d’ailleurs pas partagés avec le peuple», a-t-il souligné.

«EMK dénonce l’abandon de la construction de Mali Kura, la protection des cadres civils et militaires de l’ancien régime. A la veille des élections à venir, il serait dangereux de les laisser s’accaparer des rennes de l’État avec l’argent qu’ils y ont détourné. Nous ne l’accepterons pas», prévient le leader d’EMK. Et d’avertir, «si la transition de rupture ne devient pas une réalité, EMK va faire un appel de mobilisation contre le pouvoir. Et cela, nous ne le souhaitons pas». Autant alors que chacun s’assume.

Notons qu’EMK a été créé le 10 mai 2020 au cours d’une assemblée générale tenue à Magnambougou en commune VI de Bamako. Cette assemblée générale avait procédé à la mise en place d’un comité de pilotage de 17 personnes et élu un Coordinateur en la personne de Cheick Oumar Sissoko.

Moussa Bolly

Source: Le Matin
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