Dans le communiqué gouvernemental qui annonçait le 15 mai dernier le retrait du Mali de tous les organes et instances du G5 Sahel, les autorités de notre pays avaient justifié leur décision par un certain nombre de raisons. Parmi celles-ci figure celle selon laquelle une conférence des chefs d’États du G5 Sahel prévue en février 2022 à Bamako devait « consacrer le début de la présidence malienne du G5 ». Mais « près d’un trimestre après le terme indiqué » cette réunion « ne s’est toujours pas tenue », a souligné le communiqué. Bamako « rejette fermement l’argument d’un État membre du G5 Sahel qui avance la situation politique interne nationale pour s’opposer à l’exercice par le Mali de la présidence du G5 Sahel »
Face à cet argument brandi par l’exécutif de notre pays, le président en exercice du G5 Sahel est sorti de son silence pour essayer de corriger ce qui pourrait encore l’être à son entendement. Le président Mahamat Idriss Déby ITNO, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a, dans un communiqué en date du 19 mai 2022, parlé de la tenue imminente d’une conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement dans le pays du siège.
« Le Président en exercice du G5 Sahel exhorte le gouvernement de la République du Mali à reconsidérer sa position pour permettre aux efforts en cours visant à apporter une solution à ses préoccupations à travers la tenue imminente d’une conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement dans le pays du siège. » a t-il indiqué dans son communiqué sans pour autant nommer le nom du Mali comme pays abritant le siège du G5 Sahel.
Du berger à la bergère, est-on tenté de dire puisque le communiqué du gouvernement malien, lui aussi n’avait pas cité nommément l’Etat qui a avancé la situation politique interne nationale pour s’opposer à l’exercice par le Mali de la présidence du G5 Sahel. Vivement donc la réplique de l’Etat malien face à ce mea culpa à peine voilé !