Le Président de l’ACRT, Issa Kaou Djim, trouve très paradoxal le fait que nos autorités de la transition sollicitent la médiation de Faure Eyadema. Pour lui aller chez Faure, c’est aller en France.
Le Président de la Transition avait envoyé une délégation avec à sa tête son ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop au Togo pour solliciter la médiation du Président Faure Gnassingbé auprès de la Cedeao pour une sortie de crise. Cette visite, selon Issa Kaou Djim, prouve à suffisance qu’aujourd’hui, c’est nous qui courons derrière la Cedeao alors que nous étions en position de force à un moment donné. « Le problème qui existe ça crève les yeux et je suis malheureux de voir que mon pays va très mal », s’est-il indigné. Ce dernier reste convaincu que les pays de la Cedeao ne sont pas contre le Mali. En effet, cette institution est composée de 16 pays qui ne sont pas seulement les pays de la France notamment le Ghana, le Nigeria, le Libéria, la Sierra-Leone, tous ces pays sont anglophones et membres de la Cedeao. « Notre problème c’est qu’ils veulent nous endormir sur du faux », laisse-t-il entendre.
Cependant, le patron de l’ACRT estime que le Mali n’a jamais été un pays de gauche et ne le sera jamais. « Notre salut c’est dans la démocratie dans l’État de droit et c’est de la bonne gouvernance », explique-t-il. Selon lui, le patriotisme n’est le monopole de personne et les critères qui définissent le patriotisme doivent être l’objet d’accord entre les Maliens pour en faire une règle de jeu.
Par ailleurs, Issa Kaou Djim indiquera que la guerre n’est pas seulement militaire, elle est politique, elle est diplomatique et économique. Il y a des gens qui ont tout perdu à cause de cet embargo pour quel résultat ? s’interroge-t-il. En ce qui lui concerne, il pense qu’il serait bien d’aller à cette négociation pour que notre pays sorte de cette situation et qu’on puisse faire des élections transparentes. « Nous sommes dans un pouvoir de fait, il n’est pas démocratique. Nous sommes tous d’accord que le Mali doit recouvrer sa sécurité, sa dignité et être libre chez nous. Nous soutenons tous notre armée et avons tous des parents militaires. Mais se cacher derrière l’armée pour manipuler ça ne marchera pas », a conclu le président de l’ACRT.