Faire intervenir le médecin après la mort. C’est ce à quoi ressemble les réactions du président de la République du Tchad, président en exercice du G5-Sahel, après la décision du Mali de se retirer de tous les organes et instances, y compris la force conjointe de l’organisation régionale commune regroupant le Mali, le Tchad, le Niger, le Burkina Faso et la Mauritanie.
En effet, à la différence du président du Niger, soutien ferme de la France et opposant farouche aux autorités transitoires maliennes, qui acté « la mort du G5 sahel », le général d’armées, président de la République du Tchad, veut sauver cet instrument qui, selon lui, est « irremplaçable en matière de mutualisation d’efforts, des moyens et d’actions de ses États membres face aux défis de développement et de sécurité ». Il a même plaidé la cohésion au sein du G5 sahel et a invité les autorités maliennes à ‘’reconsidérer’’ leur décision. Ce qu’il souhaite : la cohésion entre les États membres du G5-sahel, est une bonne chose, un espoir pour la réussite des objectifs de l’organisation. Sauf qu’il devrait, lui en tant que président en exercice de l’organisation, travailler à cela bien avant aujourd’hui. Il devrait prouver sa bonne foi pour un G5 sahel actif et performant. Il ne devrait agir que pour l’intérêt de l’organisation régionale commune. Aucune raison politique ou aucune manipulation d’un État extra-régional ne devrait lui conduire à « violer » comme le gouvernement malien le lui reproche, les textes du G5 sahel. Mais hélas !
Le président du Tchad aurait pu réussir cette unité s’il avait accepté de céder la présidence au Mali conformément aux textes de l’organisation. Aucune manipulation extérieure ne devrait le pousser à refuser la présidence de l’organisation au Mali.
Aujourd’hui, le mal est profond ; la plaie est béante. Le Mali se voit attaqué par les pays frères, membres du G5-sahel au profit d’un État extra-régional avec qui il traverse une crise diplomatique profonde. Une autre difficulté, c’est la cohésion au sein de l’organisation. Si le général-président Tchadien est pour une résolution amicale de cette crise, en tout cas selon son communiqué ; le président du Niger, lui, rend difficile la coopération au sein de l’organisation à cause de ses multiples attaques contre les autorités de la transition malienne.
Un autre point, le G5-sahel ne peut plus ressusciter tant qu’il sera soutenu financièrement par la France qui lui dictera ses règles. S’il faut faire fonctionner cette organisation à nouveau, il ne faut plus compter sur la France dont la collaboration avec le Mali sera très difficile.
Bien qu’une bonne initiative, la rectification de la trajectoire de la marche du G5-sahel entreprise par le General Mahamat Idriss Deby Itno a été tardive.