PolitiqueDisparition du journaliste Birama Toure: pour couvrir Karim Keita , le pouvoir tente de faire porter le chapeau au patron du sphinx Adama Dramé
La disparition du journaliste Birama Touré du sphinx jamais élucidée jusqu'à ce jour, reste un véritable boulet au pied du pouvoir qui tente par tous les moyens de protéger le fils du président IBK, Karim Keita, soupçonné d'être l'un des commanditaires de cette mystérieuse affaire de disparition avec la complicité d'un colonel de la sécurité d'état. Sur manœuvres du premier ministre Boubeye Maiga et de la famille présidentielle, le directeur de publication du sphinx Adama Dramé qui avait accusé le fils du président IBK Karim Keita et le colonel Cheik Oumar Ndiaye de la sécurité d'état d'être les présumés auteurs de l'assassinat du journaliste Birama Touré ,est en train d'être désigné par la justice malienne comme le suspect numéro 1 à la place du fils du président. C'est ainsi que le juge d'instruction en charge du dossier, sachant bien que le directeur du sphinx Adama Dramé séjourne en France pour raison de menace sur sa vie, a délivré une convocation à son encontre alors qu'il est impossible pour ce dernier de répondre à la dite convocation.
Selon des sources concordantes, le juge d'instruction délivrera bientôt contre Adama Dramé un mandat d'arrêt international pour meurtre. En contrepartie de cette fausse accusation, le juge bénéficiera d'une mutation à un poste de son choix par le pouvoir. Pour Boubeye Maiga et la famille présidentielle, cette machination judiciaire dédouanera définitivement le fils du président et neutralisera pour toujours Adama Dramé. Il faut rappeler que le Sphinx, propriété du journaliste Adama Dramé est à l'origine de plusieurs révélations sur la mauvaise gouvernance du pouvoir IBK qui veut visiblement le faire payer.
Le journaliste malien Birama Touré torturé à mort par la sécurité d’État, selon RSF
Le journaliste malien Birama Touré torturé à mort par la sécurité d’État, selon RSF Le journaliste malien Birama Touré, porté disparu depuis janvier 2016, il y a six ans, « est très probablement mort des suites des sévices infligés dans les locaux des services de renseignement ». Voilà les conclusions de l’enquête publiée le 3 février par l’association Reporters sans frontières (RSF). Birama Touré, qui travaillait notamment avec le journal Le Sphinx, enquêtait à l’époque sur Karim Keïta, le fils du président IBK alors locataire du Palais de Koulouba.
Le journaliste Birama Touré venait de se marier lorsqu’il a disparu, le 29 janvier 2016. Pour son enquête, Reporters sans frontières a notamment interrogé d’anciens détenus de la Sécurité d’État, les services de renseignements maliens. Certains l’ont été en même temps que Birama Touré, d’autres peu après. « De nombreux témoignages nous permettent d'affirmer d'abord que Biramé Touré a bien été détenu au secret pendant plusieurs mois dans les geôles secrètes de la Sécurité d'État, explique Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF et co-auteur, avec le journaliste malien Adama Dramé du Sphinx, de cette enquête. Ensuite, Birama Touré est mort une nuit après avoir été torturé dans une cellule secrète qui s'appelle "le frigo". Il est revenu ensanglanté de cette cellule secrète.
Le lendemain matin, son corps a été transporté en dehors de la Sécurité d'État en présence notamment de Karim Keïta, le fils de l'ancien président, du général Moussa Diawara qui était le patron de la Sécurité d'État et de plusieurs officiers de ce service de sécurité malien. » Mandat d'arrêt international non exécuté contre Karim Keïta Karim Keita fait depuis juillet dernier l’objet d’un mandat d’arrêt international, délivré par la justice malienne, mais qui n’a pas été exécuté par les autorités de Côte d’Ivoire, où il a trouvé refuge. RSF rappelle qu’au moment de sa disparition, Birama Touré enquêtait sur le fils de l’ancien président : sur une affaire de mœurs mais également sur un vaste contrat d’armement qui aurait donné lieu à des détournements. Le fils de l’ancien président IBK était alors à la tête de la Commission Défense de l’Assemblée nationale du Mali. Deux procédures judiciaires sont actuellement en cours, en France et au Mali. RSF précise que « trois témoins clefs » sont déjà morts sans avoir pu parler à la justice, et que plusieurs suspects clairement identifiés sont toujours en liberté.