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Cherté de la vie dans l’espace CEDEAO: Choguel n’est-il pas à court d’information ?
Publié le jeudi 26 mai 2022  |  Le Combat
Commémoration
© aBamako.com par AS
Commémoration de la journée de l`Afrique
Bamako, le 25 mai 2022. Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga a, au nom du Président de la Transition, le Colonel Assimi GOÏTA, présidé la cérémonie de montée des couleurs à la Tour d’Afrique .
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Depuis la guerre de la Russie et de l’Ukraine, les produits de première nécessité en Afrique connaissent une hausse des prix par rapport de l’année passée. Dans l’espace de la CEDEAO-UEMOA, les denrées alimentaires varient. Lorsque le Mali déplore la situation, les pays de la sous-région ne sont pas écartés de cette réalité. Car, le Premier ministre aurait indiqué que le Mali est mieux sur les prix que des pays de la sous-région. Dès lors, la question qui taraude l’esprit est de savoir si les produits de première nécessité sont moins chers au Mali que dans la sous-région. C’est ainsi que Ouestaf s’est attaché à ce propos pour mener une enquête sur la situation.





Selon des informations deOuestafnews, la situation semble très tendue dans des pays de la sous-région. En conséquence, la source indique que dans une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, et partagée plusieurs fois, le Premier ministre malien interroge ses interlocuteurs en ces termes : « Est-ce que vous savez que malgré l’embargo, le sucre coûte deux fois moins cher à Bamako qu’à Abidjan et à Dakar ? Nous sommes le pays où les produits de première nécessité coûtent moins cher dans la sous-région ».

En effet, Ouestaf News a contacté par mail l’auteur de la déclaration, Dr Choguel Kokalla Maiga, par le biais de la Primature. ‘’Nous avons envoyé un premier mail le 6 avril 2022 puis un deuxième le 13 avril 2022. Jusqu’à la mise en ligne de cet article, ses services n’ont pas réagi à nos sollicitations’’, prononce-t-elle. Selon lui, du fait des sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, les prix de certains produits de grande consommation ont grimpé dans le pays. Les produits de première nécessité sont constitués de denrées alimentaires les plus consommées par la majorité des populations.

Selon le blog wesharebonds spécialisé en Économie et Finances, en Économie, on définit un produit de première nécessité comme un article indispensable pour vivre normalement, c’est-à-dire se nourrir, se laver, se vêtir, se soigner, se loger, se déplacer, s’instruire et se divertir. Poursuivant, la même source, mieux renseignée sur le dossier, dit qu’en Afrique de l’Ouest, les denrées alimentaires considérées comme de premières nécessités sont entre autres le riz, la farine, le sucre, l’huile, le pain, etc. ‘’L’Afrique de l’Ouest compte 15 pays dont quatre partagent les frontières et la même monnaie (le franc CFA) avec le Mali’’, a affirmé Ouestaf.

À cet effet, face aux conséquences des sanctions économiques et financières de la Cedeao contre le Mali, le Gouvernement a pris la décision, le 4 avril 2022, en accord avec les opérateurs économiques, de réajuster les prix des produits de grande consommation. Ainsi, le prix du riz non parfumé a légèrement augmenté alors que celui du sucre est resté stable. Le riz non parfumé et l’huile locale ont connu des variations comme l’indique le tableau ci-dessous: riz non parfumé, l’ancien prix était de 340 FCFA en 2021 et 350 FCFA en 2022. Sucre local, l’ancien prix 500 FCFA en 2021 et 500 FCFA en 2022. L’huile locale, l’ancien prix était 650 FCFA en 2021 et 1000 FCFA en 2022.

Dans cette atmosphère, pour savoir si la déclaration est exacte, la rédaction d’Ouestaf a essayé de comparer les prix pratiqués au Mali à ceux de ses voisins immédiats. ‘’Le Mali partage des frontières avec sept pays. Parmi eux figurent quatre avec lesquels il partage la même monnaie, le franc CFA. Il s’agit du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Niger et du Sénégal. C’est également, en temps normal, à partir de certains de ces pays (port d’Abidjan et port de Dakar) que le Mali est approvisionné en produits importés’’, déclare-t-elle. Dans ces quatre pays, les populations consomment plus ou moins les mêmes denrées de première nécessité que le Mali, particulièrement le riz, le sucre et l’huile.

Les prix au Sénégal

Au Sénégal comme au Mali, les produits de première consommation cités plus haut sont en partie importés. Leur prix dépend de l’évolution du marché mondial. Il arrive que le Gouvernement subventionne les prix de certaines denrées pour en réguler les coûts.

‘’Restés stables avant la pandémie de la Covid-19, les prix du sucre, de l’huile et du riz ont connu des variations en raison des conséquences de la crise sanitaire sur le marché mondial’’, a expliqué, Momar Ndao, président de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen).

Le tableau ci-dessous indique les prix pratiqués avant et après la révision des prix par le Gouvernement le 24 février 2022, selon le ministère du Commerce et des Petites et Moyennes entreprises: riz non parfumé était de 300 FCFA en 2021 et 275 FCFA en 2022; sucre local était de 625FCFA en 2021 et 600 FCFA en 2022, l’huile locale était de 1200 FCFA en 2021 et 1100 FCFA en 2022.

Qu’en est-il du prix en Côte d’Ivoire ?

Le Gouvernement ivoirien a adopté, lors du Conseil des ministres du 9 mars 2022, un décret portant plafonnement des prix de certains produits de grande consommation. Le décret en question plafonne, pour une période de trois mois (du 9 mars au 9 juin 2022 NDLR), le prix du kg de riz non parfumé, du sucre (…) et de l’huile de palme.

Toutefois, selon un communiqué du Conseil des ministres de la même date, les commerçants, en vertu du libre jeu de la concurrence, peuvent pratiquer les prix en deçà des prix plafonds fixés: le riz non parfumé était de 330 FCFA en 2021 et 375 FCFA en 2022, le sucre local était de 700 FCFA en 2021 et 700 FCFA en 2022, l’huile locale était de 1200 FCFA en 2021 et 1200 FCFA en 2022.

Les prix dans les autres pays de la sous-région

En dehors du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, le Burkina et le Niger partagent avec le Mali des frontières terrestres et la même monnaie. Les produits de grande consommation y sont également les mêmes. Un communiqué du ministère burkinabè du Développement, du Commerce, de l’Artisanat et des Petites et Moyennes Entreprises, en date du 16 mars 2022, a fixé les prix du sucre local, du riz non parfumé et de l’huile locale.

‘’Au Niger, un communiqué du Gouvernement du 24 février 2022 indique que les denrées alimentaires ont augmenté de 9,7 % à partir du dernier trimestre de l’année 2012. Puis, entre le 12 et le 19 avril 2022’’, a réaffirmé Ouestaf, avant d’ajouter que le tableau ou le graphique ci-dessous montre les prix des principales denrées considérées comme de premières nécessités chez quatre voisins du Mali avec lesquels Bamako partage la même monnaie. ‘’Au Mali, le prix du litre d’huile est de 1000 FCFA, le prix du kilo du sucre est 500 FCFA, le prix du kilo du riz, 350 FCFA. Au Sénégal, le prix du litre d’huile est de 1100 FCFA, le prix du kilo du sucre 600 FCFA, le prix du kilo du riz 275 FCFA. En Côte d’Ivoire, le prix du litre d’huile est de 1200 FCFA, le prix du kilo du sucre 700 FCFA, prix du kilo du riz 375 FCFA. Au Niger, le prix du litre d’huile est de 1200 FCFA, le prix du kilo du sucre 600 FCFA, prix du kilo du riz 440 FCFA. Au Burkina, le prix du litre d’huile est de 1200 FCFA, le prix du kilo du sucre 600 FCFA et celui du riz 600 FCFA’’, lit-on dans la même note.

Tous les produits au Mali ne sont pas les moins chers dans la sous-région

Sur le prix du sucre et de l’huile, le Mali pratique des prix plus bas que ses voisins immédiats avec lesquels il partage la même monnaie. Sur ce point, l’affirmation du Premier ministre malien est exacte. Par contre le ratio (deux fois moins cher) qu’il a fourni n’est pas exact. Les prix ne sont que légèrement inférieurs. 10 à 20 %, selon les calculs effectués par Ouestaf News en comparant les prix du sucre et de l’huile.

Par contre sur le riz, le prix pratiqué au Mali n’est pas le moins cher. Sur ce second point, l’affirmation du PM malien, ne reflète pas la réalité. Le riz est moins cher au Sénégal. Donc l’affirmation du PM malien, Choguel selon laquelle le sucre coûte deux fois moins cher à Bamako qu’à Abidjan et à Dakar et que les produits de première nécessité coûtent moins cher au Mali que dans la sous-région, n’est pas totalement exacte, martèle la source.

Titres : la Rédaction

Source : LE COMBAT Avec Ouestaf.com
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