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31e Anniversaire de l’Adema Pasj : Questionnements sur l’avenir des partis politiques
Publié le samedi 28 mai 2022  |  Mali Tribune
31è
© aBamako.com par AS
31è anniversaire du parti Adema-Pasj
Bamako, le 25 mai 2022. Le CICB a servi de cadre à la cérémonie marquant la célébration du 31è anniversaire du parti Alliance pour la Démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la Justice (Adema-Pasj).
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Porté sur les fonts baptismaux le 25 mai 1991, l’Adéma PASJ a célébré, le mercredi 25 mai 2022, le 31e anniversaire de sa création. A l’occasion de cette commémoration, le parti de l’Abeille a organisé une conférence-débat autour de l’avenir des partis politiques au Mali.

Le Parti Africain pour la Solidarité et la Justice (Adéma-PASJ), en plus d’être un parti malien revêt également le costume africain. Car créé un 25 mai 1991, sa date anniversaire coïncide avec celle de l’actuelle Union africaine jadis appelée l’Organisation de l’Unité africaine. « Un parti malien et africain auquel le peuple malien a fait confiance dès les premières heures de la démocratie. Un capital de confiance qui reste actif grâce à la constance et à la fidélité de ses militants et de ses cadres », a déclaré le président Marimantia Diarra au sujet du parti dont le candidat fut le premier président démocratiquement élu du Mali avec l’accession d’Alpha Oumar Konaré à la tête de l’Etat en 1992.

Alors que la démocratie n’a jamais été aussi mise à rude épreuve que ce temps que nous vivons, l’Adéma, compte tenu de sa longévité et de son expérience, a jugé judicieux de s’interroger sur l’avenir des partis politiques dans les démocraties africaines notamment le cas malien. C’était là le thème d’une conférence-débat de haut niveau en marge de la commémoration des 31 ans de son existence. « Vous n’êtes pas sans savoir que certains de nos concitoyens jettent le discrédit sur les partis politiques, les tenant pour seuls responsables de tous les maux qui nous assaillent, allant jusqu’à prôner leur suppression ou leur mise en veilleuse », a rappelé le président Marimantia pour qui, même si en Afrique, les partis ne jouent pas suffisamment leur rôle de contrôle de l’action gouvernementale, de socialisation politique, il n’en demeure pas moins que la crédibilité de la démocratie dépend de la vitalité des partis politiques à proposer des projets de société et de programmes de gouvernements compétitifs et alternatifs. « Il faudra passer sur nos corps pour pouvoir dissoudre les partis politiques », a mis en garde Djiguiba Keïta du Parena.

Pour un débat plus approfondi et de haut niveau, le Pr. Doulaye Konaté et le Dr. Ousmane Sy étaient les principaux conférenciers. Faisant la genèse des partis politiques au Mali, ils ont également fait des contributions avec des propositions de solutions pour que la classe politique puisse regagner le cœur des électeurs. Pour le Pr. Konaté, les associations sont des génitrices des partis politiques dont le premier, Parti Démocratique Soudanais, aurait vu le jour en 1946.

Des constats de l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, il ressort que les « gens ont une perception négative » des partis politiques pour plusieurs raisons. « Ils se sentent de moins en moins représentés par ces partis. Et ce n’est pas qu’au Mali. Le cas des Gilets Jaunes en France démontre que le problème est commun à toutes les démocraties. Il y a un problème qu’il faut admettre et auquel il convient d’apporter des solutions plutôt que de le nier », a-t-il indiqué.

Pour sa part, le Dr. Ousmane Sy a été catégorique qu’il n’y a pas de démocratie sans parti politique. Aux dires de l’ingénieur, il appartient à chaque pays de forger son modèle de démocratie en fonction de ses réalités et que les partis politiques se montrent cohérents dans leurs démarches avec les aspirations du peuple. A l’en croire, la brèche ouverte au multipartisme n’a pas été utilisée à bon escient. « La pléthore de partis est un problème. Il convient d’inciter les partis à se mettre ensemble avec des critères de couverture territoriale et des projets bien définis qui donnent du sens à un parti politique ». Pour conclure, il a souligné l’obligation d’améliorer le modèle démocratique actuel afin d’être en phase avec les réalités du moment tout en prônant le respect des textes et l’acceptation des compromis dans la mesure où il estime qu’on est condamné à aller au dialogue.

Invités à la cérémonie de commémoration, le RPM, l’URD, le Parena…ont quasiment abondé dans le même sens et osé « le réveil de l’Adéma pour reprendre le rôle qui a été toujours le sien » dans la sphère politique. « Face au défi de préservation des acquis de la démocratie, l’Adéma, à l’instar de tous les partis politiques et organisation du Mouvement démocratique, est interpellé par nos concitoyens, toute chose que nous ne devons pas perdre de vue », a reconnu le président de l’Adéma qui a rassuré que son parti est et restera ce grand parti de militants engagés, qui chaque fois que le bateau Mali tangue, dispose de ressort suffisant pour qu’il ne chavire pas. Un rôle souvent incompris, à ses dires.

C’est pourquoi il a en appelé à l’union sacrée face aux enjeux multiformes de l’heure. « Personne ne doit avoir comme agenda pour la construction du Mali, l’exclusion, la récupération politique ou la diversion. Nous devons tous adopter un comportement fédérateur pour conjurer les maux qui assaillent notre pays, conforter les acquis démocratiques et participer au redressement du pays », a-t-il souligné tout en réitérant le soutien du parti aux autorités de la Transition pour la défense de l’intégrité du territoire, la paix et la sécurité.



Alassane Cissouma
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