Le vide laissé par la mort du président tchadien Idriss Déby à plonger l’organisation dans un coma cérébral et aujourd’hui les chefs d’états en chargent de ladite organisation décident de lui pratiquer l’euthanasie avec l’annonce du retrait du Mali. Bamako dénonce une « instrumentalisation » de l’organisation, entre temps la situation sécuritaire se dégrade de jour en jour du fait de la circulation des armes.
Le gouvernement de transition du Mali a annoncé, le dimanche 15 mai au soir, son retrait du G5 Sahel, en plus des instances de l’organisation, le Mali quitte aussi la force militaire conjointe dédiée à la lutte antijihadiste. Pour cause, la prise de la présidence de l’organisation par le Mali qui n’arrivait toujours pas. Alors que le 15 février 2021 lors de la 7ème conférence des chefs d’États du G5 Sahel, tenue à N’Djaména, à l’issue de laquelle il a été convenu de tenir la Conférence suivante à Bamako.
Cette rencontre, prévue en février 2022, devrait consacrer le début de la présidence malienne de l’organisation régionale. Plusieurs mois après la date indiquée pour la tenue de la conférence à Bamako et début de la présidence du Mali. Bamako a alors adressé une correspondance à N’Djamena, qui assure encore la présidence (tournant) du G5 Sahel, pour rappeler la nécessité de préparer la passation. Bamako a alors joint l’acte à la parole, en annonçant son retrait du G5 Sahel dans un communiqué lu à la télévision nationale, dénonçant une « instrumentalisation » de l’organisation.
Créé en 2014 dans le but de fédérer les actions de lutte contre le terrorisme dans les cinq pays qu’il regroupe, à savoir le Burkina Faso, le Mali, le Niger, la Mauritanie et le Tchad.
Dans cette zone des groupes terroristes ont profité de la faible présence des Etats pour s’implanter.
Petit à petit, une génération de jeunes hommes vivant du métier des armes s’est constituée en groupe. Ces groupes disent défendre les intérêts des populations marginalisées, mais ils ont souvent un comportement prédateur et font pression sur les Etats.
Les autorités du G5 doivent se démarquer du primat donné à l’action militaire, souvent dicté par leurs partenaires internationaux. Ils devraient élaborer leur propre modèle de gestion des conflits armés dans les zones frontalières, fondé sur un meilleur équilibre entre offre de dialogue et mesures sécuritaires, comme alternative aux limites actuelles de la militarisation à outrance. De leur côté, les partenaires occidentaux, et plus particulièrement français, devraient se montrer plus disposés à réviser sa stratégie actuelle, en coordination avec les responsables concernés.
En matière de sécurité, le Mali fera désormais cavalier seul après son retrait du G5 Sahel, l’organisation sous régionale censée lutter contre le terrorisme au Sahel. Bamako reproche à ses partenaires de ne pas respecter le pacte qui les lie.