Huit-cents douze cas de violation et d'atteinte aux droits de l'homme ainsi qu'aux droits humanitaires ont été enregistrés au Mali au cours des trois derniers mois, selon une note trimestrielle publiée lundi par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).
Couvrant la période du 1er janvier au 31 mars 2022, le rapport a été communiqué le 17 mai au gouvernement malien qui, souligne la MINUSMA, a ''transmis ses observations qui ont été intégrées dans la note''.
Sur les 812 civils directement affectés par les actes de violence, il y a eu 543 personnes tuées, 107 enlevées ou disparues, 107 blessées et 55 illégalement détenues, détaille la note qui ajoute que les données documentées représentent ''une augmentation de 151%'', comparativement au trimestre précédent.
Sur la période concernée, les Forces armées maliennes (FAMa), ''appuyées à certaines occasions par des éléments militaires étrangers'', ont multiplié les opérations militaires de lutte contre le terrorisme, dont certaines se sont parfois soldées par des ''allégations graves de violations des droits de l'homme et/ou du droit international humanitaire'', d'après le rapport.
Si les régions du centre (Bandiagara, Bankass, Djenné, Koro, Mopti, Ségou) restent les plus affectées par ces différents actes de violence, le rapport souligne que la situation sécuritaire s'est également considérablement détériorée dans les régions de Gao et de Ménaka.
Cette dégradation est imputable aux affrontements armés entre les éléments du Mouvement pour le salut de l'Azawad-Daoussahak/Groupe d'auto-défense Touareg Imghad et alliés (MSA-D/GATIA) et ceux de l'Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), suite à des attaques terroristes contre les populations civiles.
La MINUSMA a néanmoins souligné les efforts des autorités de la transition malienne dans le cadre de la lutte contre l'impunité, à travers l'annonce de l'ouverture de plusieurs enquêtes sur des allégations de violations des droits de l'homme. La mission onusienne a réitéré sa détermination et sa disponibilité à les appuyer afin que les auteurs de ces actes soient traduits en justice.
Depuis 2012, le Mali est en proie à des insurrections indépendantistes, des incursions djihadistes et des violences intercommunautaires ayant fait des milliers de morts ainsi que des centaines de milliers de déplacés.