« Pendant que le peuple malien est pris en otage par des gouvernements arrogants, je dis bien arrogants, et la communauté internationale, par son orgueil, pense que le peuple malien doit rester dans cette situation, mourir à petit feu… La communauté internationale est dans son orgueil, nous nous sommes dans notre arrogance et le peuple est en train de mourir… »
Comme un va-t-en guerre, l’Imam Mahmoud Dicko a vilipendé les autorités maliennes et l’ensemble de la communauté internationale le 26 mai 2022, lors de la 22ème édition du forum de Bamako. Cette sortie polémique a été plus critiquée que soutenue. Ce qui laisse croire que l’Imam, comme dirait l’autre, a mis le pied dans le plat. Donc, la sagesse a certainement échappé au Cheick de Badalabougou de Bamako.
La vérité est que Mahmoud Dicko a été tout le temps confus dans ses prises de parole. Mais cette fois-ci, il n’a pas voulu aller avec le dos de la cuillère. Sauf que la majeure partie du peuple malien aurait voulu entendre d’autres mots de sa bouche que ‘’arrogants’’ et ‘’orgueil’’.
La surprise, c’est plutôt ses accusations contre les autorités de la transition d’avoir pris en otage le peuple malien et qui est en train de mourir à petit feu. Ces propos interviennent au moment où la majeure partie des Maliens sont unanimes que l’armée est plus que jamais engagée sur les différents théâtres des opérations dans le seul but de sécuriser les personnes et leurs biens sur l’ensemble du territoire national.
L’autre surprise, c’est que c’est le même imam qui avait accusé l’ancien régime d’avoir bafoué l’autorité d’Etat. Pire, il avait accusé l’ancien président, feu Ibrahim Boubacar Keita, d’avoir placé le Mali sous la tutelle de la France. Au moment où il y a des autorités qui se sont lancées sur cette voie de restauration de la souveraineté nationale qu’il a lui-même souhaitée, l’imam revient non pas pour soutenir et donner des conseils et des orientations, mais pour accuser et dénigrer. La sagesse, serait de dire : ‘’Ben, écoutez, j’ai lutté pour qu’aujourd’hui soit et je suis avec intérêt tout ce que vous êtes en train de faire. Je vous conseille donc de ne pas perdre de vue les préoccupations du peuple malien’’.
Un tel message venant d’un homme religieux tombe difficilement dans une oreille sourde. Parce qu’en réalité la cherté de la vie au Mali n’est plus seulement due aux sanctions politiques et économiques de la CEDEAO. D’ailleurs, le Mali n’est plus le seul pays qui subit les conséquences de ces décisions illégitimes et illégales. Parlant de la vie chère, provoquée par la guerre de la Russie et de la COVID-19, elle frappe aujourd’hui le monde entier. Donc, il est temps que l’Imam Mahmoud Dicko se rende à l’évidence pour réaliser enfin que ses agitations depuis sous le régime du feu président Amadou Toumani Touré jusqu’ici n’ont rien construit. Pour ce faire, il doit penser à changer de méthode.