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Pour la levée des sanctions contre le Mali : Les chefs d’Etat favorables et ceux qui y sont opposés
Publié le mercredi 1 juin 2022  |  Le Matin
Sommet
© Présidence de CI par DR
Sommet extraordinaire de la CEDEAO par visioconférence
Sommet extraordinaire de la CEDEAO, par visioconférence, auquel prend part, le Président de la République, S.E.M. Alassane OUATTARA, ce vendredi 28 janvier 2022.
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Sur la quinzaine de pays membres de la CEDEAO, trois sont suspendus du fait de coup d’Etat. Il s’agit du Mali, de la Guinée Conakry et du Burkina Faso. Sur les douze pays qui participent au sommet de samedi prochain, un certain nombre sont favorables à la levée pure et simple des sanctions qui frappent le Mali. Par contre nombre de pays de cette organisation sont toujours inféodés à la France et donc ne compte pas faciliter la tâche à la délégation du Mali qui sera sans doute conduite par le vaillant ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop.



Depuis maintenant quatre mois, notre pays est sous les sanctions économiques et financières imposées par la Cédéao aux fins de contraindre les autorités de la transition à organiser rapidement les élections en vue d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel.

La réunion extraordinaire du Comité des chefs d’état-major des armées des Etats membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) annoncé à Accra (Ghana) le week-end prochain (4 juin 2022) suscite beaucoup d’espoir pour la levée enfin de ces sanctions jugées par les Maliens et par beaucoup d’observateurs comme «injustes». En effet, la médiation du président togolais Faure Gnassingbe (appelé à la rescousse en début par nos autorités) serait sur le point d’aboutir.

De ses missions discrètes au Mali et dans les autres pays, on n’en tire des bénéfices et des arguments qui plaident en faveur du Mali. Son voeu le plus ardent aujourd’hui est la levée des sanctions contre ce pays qui sert d’exemple d’indépendance pour l’Afrique et tout le tiers monde. Depuis l’annonce de la tenue de ce sommet, de nombreuses sources politiques et diplomatiques ne cessent d’évoquer une possibilité de compromis sur une prolongation de la transition de 16 à 18 mois dans notre pays.

«Les avancées sont significatives et les perspectives sont bonnes. Mais il est encore trop tôt pour s’avancer», a récemment confié à la presse internationale un acteur central des négociations en cours. Selon nos informations, le cercle des dirigeants opposés à la levée des sanctions contre le Mali s’est beaucoup rétréci. Les irréductibles restent les présidents Mohamed Bazoum du Niger et Alassane Dramane Ouattara de la Côte d’ivoire qui roulent ouvertement pour leur homologue français, Emmanuel Macron, qui ne souhaite que voir les autorité maliennes agenouillées à ses pieds pour demander pardon.

Mal élu, Bazoum joue le rôle de «Nègre de maison» pour le bon vouloir de Macron qui le manipule. Ayant une peur bleue des coups d’Etat, il craint la contagion. Idem pour Alassane Ouattara qui représente aujourd’hui, après Houphouët Boigny, le parrain africain de la Françafrique. Des Anglophones comme le Gambien Adama Barro, le Général Julius Maada Bi de Dierra Léone et le Libérien Georges Weah ne sont pas non plus contre la levée des sanctions. Alors que Le Nigérian Mahamadou Bohari, le Ghanéen Ado Akufo, le Bissau Guinéen Umaro Ambalo sissoko ou encore le Béninois Patrice Talon affichent des positions mitigées qu’on peut qualifier de centriste.

Sinon le président Macky Sall du Sénégal semble avoir mis beaucoup d’eau dans son bissap (dablénin) sous la pression du milieu des affaires au bord de l’étouffement. Des opérateurs économiques et autres industriels du Sénégal l’ont rencontré, il y a quelques jours, pour lui faire l’état de leurs pertes consécutives à l’embargo imposé au Mali. Certains craignent même de mettre la clé sous la porte.

Le Sénégal est le pays qui souffre le plus des conséquences de cet embargo. Ne serait-ce que par le fait que les Maliens sont les seuls à utiliser le port de Dakar pour leurs importations et leurs exportations. A la différence des ports ivoiriens utilisés aussi par les Burkinabé. Difficile donc pour le président Sall de garder cette position jusqu’au-boutiste face à la colère qui gronde non pas au Mali, mais dans son propre pays. Il va certainement militer pour une levée des sanctions.

Surtout que les autorités de la Transition ont visiblement accepté aussi de faire des concessions sur la durée du nouveau chronogramme. Sans compter que ces sanctions sont dénoncées comme injustes un peu partout sur le continent par des hommes politiques, des intellectuels, des artistes, des activistes… Et on se rappelle aussi que la cour de justice de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a ordonné le 24 mars dernier la suspension desdites sanctions.

A la veille de la réunion extraordinaire des dirigeants de la Cédéao à Accra, les Maliens retiennent en tout cas leur souffle en espérant que la raison et l’esprit du consensus vont prévaloir dans la capitale ghanéenne afin d’abréger leur souffrance et surtout permettre à l’économie sous-régionale de respirer également.

N’empêche que, en dépit de cette majorité de chefs d’Etat et de leurs peuples favorables pour la levée de l’embargo, la prudence doit être de mise eu égard au fait que la Cédéao n’est pas une organisation des peuples, mais celle des chefs d’Etat inféodés à l’ancienne puissance coloniale.

H Cissé

M. Bolly

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