"Notre porte est ouverte": le président nigérien Mohamed Bazoum a réitéré vendredi son offre de "main tendue" aux combattants des groupes armés jihadistes souhaitant se repentir, lors d'une visite dans le sud-ouest du pays, théâtre d'attaques meurtrières récurrentes.
"J'ai toujours dit que notre porte est ouverte. Qu'ils renoncent à cette vie qui ne les mène nulle part, qui n'a pas de sens, qui ne rime absolument à rien", a déclaré le chef de l'Etat, devant les populations de la ville de Torodi non loi de la frontière avec le Burkina Faso. Il s'est adressé à ceux qui se "sont égarés" et qui ont "versé dans le terrorisme cruel". "S'ils renoncent au terrorisme, s'ils renoncent à la violence (...) ils vont être réinsérés dans la société, ils vont l'être économiquement aussi. Voilà l'offre que je leur ai faite depuis longtemps sur laquelle je reste et je souhaite qu'ils m'entendent", a-t-il poursuivi. Fin février, le président nigérien, Mohamed Bazoum, avait annoncé avoir amorcé "des discussions" avec des Nigériens qui combattent dans les rangs de l'Etat islamique (EI), pour "la recherche de la paix". Selon la télévision publique, le ministre nigérien de l'Intérieur, Hamadou Adamou Souley et des représentants de l'ONU ont visité la semaine dernière un futur centre de "réinsertion sociale d'ex-combattants de groupes armés". Ce site, déjà doté d'infrastructures, notamment des tentes pour abriter les repentis, est situé à Hamdalaye, une commune de la région de Tillabéri, dans le sud-ouest du Niger, non loin de Niamey. Vendredi, le président nigérien s'est également rendu dans la localité voisine de Makalondi, une zone où 60% des écoles ont fermé en raison des violences et où cinq marchés hebdomadaires sur six ne sont plus actifs. "Jamais je ne vous abandonnerai. Je vais évaluer la situation de façon détaillée et nous ne ramènerons les populations dans leurs villages que si nous sommes sûrs que nous avons garanti leur sécurité quand elles seront retournées", a-t-il assuré aux populations déplacées. Le sud-ouest nigérien se situe dans la zone dite "des trois frontières" entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali et est le théâtre depuis 2017 d'actions sanglantes de mouvements jihadistes liés à Al-Qaïda et à l'Etat islamique. Une force anti-jihadiste de 2.160 hommes baptisée Niya (volonté en langue locale) y est déployée depuis février.