Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Les éclaircissements de Bandiougou Danté à propos de la situation de l’aide à la presse pour la période allant de 2018 à 2022 : “Les montants évoqués n’ont jamais été contestés par la Maison de la presse”
Publié le samedi 4 juin 2022  |  Aujourd`hui
URTEL:
© aBamako.com par FS
URTEL: la formation aux médias sociaux
L`URTEL a organisé du 4 au 6 Août 2015, la formation des acteurs de la société civile aux médias sociaux à la Maison de la presse.
Comment


“Nous pensons que la déclaration du ministre de la Communication constitue des représailles contre la Maison de la presse …”

La révélation du ministre de la Communication, de l’Economie numérique et de la Modernisation de l’Administration, Me Harouna Mamadou Toureh, sur le versement de 606 millions Fcfa comme aide à la presse a fait couler beaucoup d’encre et de salive, obligeant le président de la Maison de la presse, Bandiougou Danté, à animer une conférence de presse, le jeudi 2 juin 2022, pour donner des éclaircissements sur la situation de l’aide à la presse au titre de la période allant de 2018 à 2022. Bandiougou Danté pense que la déclaration du ministre de la Communication constitue des représailles contre la Maison de la presse suite au différend qui l’oppose aux autorités de la Transition sur la question de l’élection des membres des organisations professionnelles à la Haute autorité de la Communication (HAC).

Dans son exposé, le président de la Maison de la presse, Bandiougou Danté, est revenu sur le système de la répartition classique de l’aide à la presse. Il a fait savoir que l’aide à la presse concerne l’ensemble des organes médiatiques du pays, notamment les journaux et les radios. Chaque année, a-t-il précisé, le nombre des organes augmente de manière exponentielle. Et ces organes sont regroupés au sein de deux faîtières principales que sont l’Urtel (Union des radios et télévisions libres du Mali) pour les radios et l’Assep (l’Association des éditeurs de la presse privée du Mali) pour les journaux. “En 2018, le Mali comptait plus de 350 radios et près de 200 parutions. Les 200 millions de Fcfa d’aide à la presse sont répartis équitablement entre l’Urtel et l’Assep et chacune d’elle contribue à hauteur de 15 millions Fcfa au fonctionnement de la Maison de la Presse. En d’autres termes, les 200 millions Fcfa sont répartis comme suit : 30 millions Fcfa pour la Maison de la Presse, 85 millions Fcfa pour l’ensemble des radios et 85 millions Fcfa pour l’ensemble des journaux. Cette répartition a toujours été faite par une commission instituée par un Arrêté du ministère de la Communication, conformément au décret N 03-264/P-RM du 7 juillet 2003. Cette commission présidée par le ministère de la Communication regroupe les représentants du ministère de l’Administration territoriale, de l’Économie et des Finances, du Conseil supérieur de la communication (actuel Comité national de l’égal accès aux médias d’État), de la Maison de la presse qui assure le secrétariat, de l’Urtel et de l’Assep. La Commission a siégé pour la dernière fois en janvier 2020 sous la houlette de Hassan Diombélé (représentant le ministère de la Communication et actuel directeur général de l’Ortm)”, a-t-il informé, avant d’expliquer avec force détails l’utilisation de l’aide à la presse, au titre de la période allant de 2018 à 2022.

L’aide à la Presse au titre de l’année 2018

Sur l’aide à la presse au titre de 2018, Bandiougou Danté a révélé que le département de la Communication a versé à la Maison de la presse un fonds de 71 250 000 Fcfa sur une prévision de 90 millions Fcfa. Pour cette même année 2018, la Présidence de la République n’a rien mis à la disposition de la Maison de la presse au titre du fonds d’aide à la Presse. “Donc sur les 200 millions Fcfa attendus, seulement 71 250 000 Fcfa ont été mobilisés, un montant insuffisant pour un partage entre plus de 300 radios, plus de 200 journaux et la Maison de la presse”, a-t-il dit.

L’aide à la Presse au titre de l’année 2019

Selon le président de la Maison de la presse, en 2019, le département de la Communication a versé à la Maison de la presse, au titre du fonds d’aide à la Presse, un premier versement de 45 000 000 Fcfa, puis un second versement de 45 000.000 Fcfa sur une prévision de 90 millions de Fcfa. Pour cette même année 2019, la Présidence de la République n’a rien mis à la disposition de la Maison de la presse au titre du fonds d’aide à la Presse. “Donc, sur les 200 millions Fcfa attendus, seulement 90 millions ont été mobilisés, montant insuffisant pour un partage entre les organes radios et les journaux. Avec des montants très insuffisants à partager deux années consécutives (2018 avec 71 250 000 Fcfa et 2019 avec 90 millions Fcfa) ; le Comité de Pilotage de la Maison de la presse a sollicité et obtenu du Premier ministre, Dr. Boubou Cissé, un appui de la Primature. En effet, la Primature a fait une rallonge de 200 millions Fcfa, à travers le ministère de la Communication. Alors, en 2019, le fonds d’aide à la presse était de 290 millions Fcfa. En effet, le ministère de la Communication a décidé de convoquer la Commission en janvier 2020, sur la base des 290 millions Fcfa et du montant viré en 2018 (71 250 000 Fcfa). Donc, la Commission a siégé sur la base des 361 250 000 Fcfa. Le montant a été réparti comme suit : 150 millions Fcfa aux radios (Urtel), 150 millions Fcfa aux journaux (Assep) et 61 250 000 Fcfa à la Maison de la presse. Cette commission a siégé en janvier 2020, au titre des aides de 2018 et 2019, sous la houlette d’Hassan Diombélé (représentant le ministère de la Communication et actuel directeur général de l’Ortm). Elle a regroupé les représentants du ministère de l’Administration territoriale, de l’Économie et des Finances, du Comité national de l’égal accès aux médias d’État, de la Maison de la presse qui assure le secrétariat, de l’Urtel et de l’Assep. Pour cette aide, 167 journaux ont postulé et tous ont bénéficié en fonction de leur périodicité et de leur régularité. Naturellement, la solidarité et la clémence ont prévalu, comme toujours. Pour les radios, 304 ont postulé et chacune d’elle a bénéficié en fonction de la grille des programmes, de la régularité de la tenue des émissions, de la qualité des contrats de travail avec le personnel.Solidarité et clémence légendaires ont prévalu, surtout que les critères ne sont plus adaptés”, a clarifié Bandiougou Danté.

L’aide à la Presse au titre de l’année 2020

Concernant l’aide à la presse de 2020, Bandiougou Danté a expliqué qu’en 2020, le département de la Communication a fait un premier versement à la Maison de la presse, d’un montant de 21 389 800 Fcfa, puis un 2e versement de 33 843 750 Fcfa, soit un total de 55 223 550 Fcfa sur une prévision de 90 millions Fcfa. Pour l’année 2020, la Présidence de la République n’a rien mis à la disposition de la Maison de la presse au titre du fonds d’aide à la presse. “Donc, sur les 200 millions Fcfa de prévision annuelle, 55 223 550 F CFA ont été mobilisés, un montant insuffisant pour un partage entre les organes radios et journaux. Le ministère n’a pas convoqué la Commission”, a indiqué Bandiougou Danté. Concernant le versement des 50 000 000 Fcfa effectué en cette même année 2020, Bandiougou Danté a précisé que ces 50 millions Fcfa n’étaient pas destinés à l’aide à la Presse au titre de l’année 2020. “Ce montant était plutôt un appui de la Primature (sous la houlette de Docteur Boubou Cissé) à la Maison de la presse, à travers le ministère de la Communication dirigé par notre confrère Yaya Sangaré, pour l’achat de matériels pour la Maison de la presse, d’équipements pour les salles de conférences, de mobiliers de bureau (Copie et libellé du mandat AD N° 2, objet prise en charge de l’appui financier pour l’acquisition de mobiliers de bureau de matériels informatiques et audiovisuels au profit de la MP). Pour rappel, tous les autres mandats sont publiés, prise en charge de foi à la presse”, a-t-il confié.

Toutes ces opérations se sont déroulées sous la Présidence de Dramane Alioune Koné (ancien président de la Maison de la presse).

L’élection d’un nouveau Comité de pilotage à la Maison de la Presse

Dans son compte rendu, Bandiougou Danté a tenu à noter qu’il est venu à la tête de la Maison de la presse à partir de janvier 2021, avec la dotation de la Maison de la presse d’un nouveau Comité de pilotage. Ainsi, sur les fonds d’aide à la Presse, le nouveau Comité de pilotage de la Maison de la presse a hérité du précédent Comité de pilotage, les montants alloués à la Maison de la Presse en 2020.

L’aide à la Presse au titre de l’année 2021

A propos de l’aide à la presse de 2021, Bandiougou Danté a informé que le département de la Communication a versé à la Maison de la presse un premier versement de 38 440 000 Fcfa puis un autre versement de 97 678 400 Fcfa. Selon le président de la Maison de la presse, ce dernier versement a été constaté en février 2022. Ce qui fait un total de 136 118 400 Fcfa pour l’année 2021. Pour cette même année 2021, la Présidence de la République n’a rien mis à la disposition de la Maison de la presse au titre du fonds d’aide à la Presse. “En 2021, le ministère de la Communication n’a pas convoqué la Commission”, a-t-il dit.

L’aide à la Presse au titre de l’année 2022

Pour l’aide à la presse en 2022, Bandiougou Danté a indiqué que le Département de la Communication n’a encore alloué aucun montant à la Maison de la presse au titre du fonds d’aide à la Presse. Pour l’année 2022, la Présidence de la République n’a rien mis à la disposition de la Maison de la presse au titre du fonds d’aide à la presse, comme en 2018 2019 2020 et 2021. Bandiougou Danté a tenu à signaler que la Maison de la presse a produit un rapport confidentiel à la demande du ministère de la Communication par lettre N° 2022-0156/MCENMA SG du 14 avril 2022 avec ampliation à la Primature. Et le 20 avril 2022, le rapport était remis à la Primature et au ministère de la Communication.

“Les montants évoqués n’ont jamais été contestés par la Maison de la presse. D’ailleurs, la Maison de la presse a toujours rappelé ces montants lors de nos différentes rencontres à la Primature et au ministère de la Communication et à travers différentes correspondances. C’est l’occasion de réaffirmer qu’il y a une traçabilité de ces montants, des mandats et des copies des chèques remis aux organisations professionnelles concernées. Tout le monde peut vérifier ces informations, y compris des organes de contrôle de l’État. Nous ne sommes pas venus à la Maison de la presse pour nous servir, mais pour servir. D’ailleurs, nous y travaillons bénévolement comme élus. La Primature s’est toujours contentée de dire qu’elle ne peut pas réclamer à la Présidence les arriérés de 2018, 2019, 2020, 2021, 2022, soit près de 500 millions Fcfa. Ce montant est valable lorsque nous restons dans le schéma qu’une partie de l’aide est à la Présidence et l’autre au ministère de la Communication, depuis 2017. Au regard de tout ce qui précède, les déclarations du ministre de la Communication ne sont pas gratuites quand on sait que les émissions “Malikoura Tassira” sont savamment élaborées”, a-t-il affirmé.

Pour le Président de la Maison de la presse, des interrogations s’imposent sur la sortie du ministre de la Communication dans l’émission “Malikoura Tassira”. “Nous sommes en droit de penser que la déclaration du ministre de la Communication constitue des représailles suite, entre autres, au différend entre les autorités de la Transition et la Maison de la presse sur la question de l’élection des membres des organisations professionnelles à la Haute autorité de la Communication (HAC) ; les contrevérités du Premier ministre devant le CNT et démenties par le président de la Maison de la presse ; l’affirmation claire et nette par la Maison de la presse de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse largement médiatisée par la presse nationale dans un contexte de précarité sans précédent ; le mépris affiché du Premier ministre contre les forces démocratiques, notamment la presse et des partis politiques”, a-t-il déclaré.

Bandiougou Danté a laissé entendre que leur défi n’est pas de se salir, de se laisser manipuler, diviser, dresser les uns contre les autres. “Notre défi est de nous battre pour l’adoption des textes de la refondation de la presse malienne qui sont déjà sur la table du gouvernement. Ce combat est indispensable car l’histoire récente de notre pays nous a prouvé que même pour être Premier ministre, il faut se battre. Nous demandons la sagesse au Premier ministre Choguel Kokalla Maïga”, a-t-il conclu.

Siaka DOUMBIA
Commentaires