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Bandiougou Danté à propos de l’affaire dite “aide à la presse” : “Choguel n’a pas débloqué cinq francs pour la Presse. Il a fait le choix de ses jeux favoris : manipulation et mensonge”
Publié le samedi 4 juin 2022  |  Aujourd`hui
URTEL:
© aBamako.com par FS
URTEL: la formation aux médias sociaux
L`URTEL a organisé du 4 au 6 Août 2015, la formation des acteurs de la société civile aux médias sociaux à la Maison de la presse.
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“Sur les 600 millions FCFA annoncés, plus de 475 millions FCFA ont été débloqués, dépensés et justifiés avant le coup d’Etat contre IBK”

Dans cet entretien exclusif, le président de la Maison de la Presse, Bandiougou Danté, revient sur l’affaire dite “Aide à la Presse” qui continue de défrayer la chronique. Autres sujets évoqués, les difficultés rencontrées par la Maison de la Presse, la situation de la presse malienne, la crise au sein de l’Assep… Suivez l’interview !

Aujourd’hui-Mali : Monsieur le Président, dans quels états financiers, matériel, logistique et moral avez-vous pris les commandes de la Maison de la presse du Mali ; autrement dit, de quel bilan avez-vous hérité en venant à la tête de la faîtière de la presse malienne ?

Bandiougou Danté : Nous avons hérité d’une maison de la Presse qui avait une santé financière acceptable. Il n’y avait pas de dettes, pas d’arriérés de factures d’électricité, d’eau, de connexion, internet, de salaires.

Sur le plan matériel, logistique la situation était bonne, même si le bâtiment ressemblait à un vieux magasin. Moralement, la situation est à déplorer. Le personnel n’a pas de contrat de travail, pas de protection sociale. Et la seule personne, qui a pu fournir un contrat de travail, était à plus de sept (7) ans d’impayés à l’Institut national de prévoyance sociale (Inps).

De votre arrivée à nos jours (sans parler de bilan proprement dit), quels sont les actes et les actions que vous avez posés en faveur des organisations membres en particulier et de la profession en général ?

Nous sommes venus avec un programme axé sur 11 points. Fondamentalement, nous avons exprimé notre volonté de refonder la Presse malienne par la relecture des textes régissant les medias maliens. Aujourd’hui de nombreux projets de lois et de décrets sont sur la table du gouvernement. Il s’agit du projet de décret sur la Presse en ligne, du projet de lois sur la dépénalisation des délits de Presse, du projet de loi sur l’aide à la Presse. La rénovation de la Maison de la Presse du Mali est réalisée au grand bonheur de tous. Des contacts sont établis avec l’ensemble des organisations professionnelles qui sont informées de toutes les activités de la Maison de la Presse. Les acteurs des médias sociaux sont mieux organisés à travers leurs associations.

Des partenariats sont renforcés avec des écoles de journalisme pour la formation des jeunes. Des journées Justice-Presse sont instaurées entre la Maison de la Presse et le Département de la Justice. Un cadre de discussion avec les acteurs politiques et de la société civile est créé. De grandes actions à l’endroit de la classe politique sont envisagées.

Quelles sont les principales difficultés auxquelles la Maison de la presse est confrontée aujourd’hui ?

La Maison de la Presse est confrontée à beaucoup de difficultés, notamment l’insuffisance de ressources humaines qualifiées et suffisantes, la faiblesse des ressources financières, le non fonctionnement de beaucoup d’associations membres.

Quid des obstacles qui gangrènent aujourd’hui la presse malienne ?

Ils sont nombreux. On peut noter le manque de qualification, la création anarchique des organes, l’étroitesse du marché national, la concurrence déloyale.

Que faut-il et que faites-vous pour sortir la presse malienne de cette situation déplorable, la rendre plus professionnelle, plus respectable, plus rentable afin que le journaliste malien puisse vivre dignement de sa profession ?

La Presse malienne a besoin d’une unité de tous les acteurs. Il faut dynamiser les structures d’auto régulation. Il faut encourager la création des grands groupes de presse par la mise en commun des ressources matérielles et humaines.

Le Mali vit depuis deux ans dans un double contexte de Transition et de crise multiforme. Quel doit être le rôle du journaliste dans une telle situation ?

Dans le contexte actuel, les journalistes doivent faire montre d’une grande responsabilité.

Quelles sont vos relations avec le Gouvernement ? Comment vous vous accompagnez mutuellement ?

Nous n’avons pas de relations particulières avec ce gouvernement. Nous avons maintes fois exprimé notre volonté d’accompagner le pays. C’est pourquoi nous avons déjà déposé sur sa table nos propositions de textes qui doivent permettre une refondation du secteur des médias.

Monsieur le Président, l’actualité au sein de la profession est marquée aujourd’hui par l’affaire dite de l’Aide à la presse. Le Gouvernement affirme être à jour par rapport à ses engagements, alors que les patrons de presse n’ont pas reçu cet argent depuis l’Aide de 2018 partagée en 2019. On sait que l’argent est versé dans les comptes de la Maison de la presse dont vous êtes le président. Qu’en est-il exactement ?

En réalité, le gouvernement a fait une mauvaise communication dans sa politique de propagande. Tous les moyens sont bons pour manipuler, tromper, dresser les Maliens les uns contre les autres. Personne ne conteste les montants avancés, mais quand des explications sont données, immédiatement on comprend le vrai visage de la gestion choguelienne de l’Etat. En réalité, sur les 600 millions Fcfa annoncés, plus de 475 millions de Fcfa ont été débloqués, dépensés et justifiés avant le coup d’Etat contre IBK.

Tout cela lui a été expliqué lors d’une série de rencontres et à travers plusieurs correspondances. Malgré tout, en l’absence de réalisation concrète à montrer dans le domaine de la Presse, Choguel a fait le choix de ses jeux favoris : manipulation et mensonge. Après un an, il n’a pas débloqué cinq francs pour la Presse. Dans un proche avenir, Il s’expliquera sur sa gestion de la Primature et sur ses dossiers en instance.

Depuis des années l’Assep est divisée. Cette division est en voie de s’intensifier avec la convocation d’une Assemblée générale extraordinaire élective le 11 juin 2022, alors que le mandat du bureau actuel court jusqu’en mars 2023. Que faites-vous pour empêcher cela si l’on sait que l’Assep est une organisation membre qui compte dans la réussite de votre mission ?

Pour l’Assep, je ferai tout ce qui sera à mon possible pour que tout se passe bien. L’Assep est un gros morceau du paysage médiatique malien. Une crise à l’Assep pourrait impacter les autres associations y compris la Maison de la Presse. Donc nous sommes tous concernés et nous allons y remédier.

Réalisé par El Hadj A.B. HAIDARA
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