Dans le cadre de la célébration du deuxième anniversaire du grand rassemblement qui a donné naissance au Mouvement du 5 juin, Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), les organisations le composent ont fait le bilan de leur lutte commune. Si celles proches du président du Comité stratégique, non moins Premier ministre de la transition, se glorifient des résultats obtenus par le M5, les partisans de l’Imam Mahmoud Dicko estiment au contraire que c’est plus qu’un échec, surtout avec l’arrivée de Dr Choguel Kokalla Maïga au pouvoir.
5 juin 2020-5 juin 2022. Cela fait exactement 2 ans que le mouvement hétéroclite qui a chassé l’ancien président de la République du Mali feu Ibrahim Boubacar Keita du pouvoir a été créé. Bien qu’il a eu raison sur l’ancien régime, le 18 août 2020, le M5-RFP, du moins une franche qui se reconnait dans des idéaux de l’Imam Mahmoud Dicko, n’est pas totalement satisfait de la gestion actuelle du pays. D’ailleurs, cette position avait été affirmée par l’autorité morale du M5-RFP lui-même lors du Forum de Bamako. Mais, ses critiques adressées aux gouvernants, qu’il a qualifiées d’arrogants, ont été très mal perçues par une frange importante de la population malienne. C’est ce qui semble d’ailleurs motiver cette conférence à l’occasion des deux années de la création du M5-RFP. Il s’agissait non seulement de se désolidariser de la posture actuelle du président du Comité stratégique du M5-RFP, Dr Choguel Kokalla Maïga, mais aussi et surtout de dénoncer la menace actuelle contre la liberté d’opinion, d’association et d’expression au Mali. Ils ont déploré que le gouvernement actuel de la transition soit hostile aux critiques, alors que c’est maintenant ou jamais que le Mali a besoin de l’avis de tous les citoyens pour se relever. En effet, ils considèrent qu’aucun pays ne se construit s’il ne prend pas en compte l’opinion de toute la population, y compris celle des opposants et des minorités. A leurs dires, les critiques de Mahmoud Dicko entrent dans ce cadre, d’autant plus qu’il n’a pas critiqué que le gouvernement de la transition. Il a aussi qualifié la communauté internationale d’orgueilleuse et la classe politique et la société civile malienne de moribondes, rappellent les partisans de l’imam.
Mais au-delà des dénonciations, certains conférenciers n’ont pas manqué de réclamer la démission du Premier ministre, arguant que c’est lui qui serait à l’origine de tout le malheur que traverse le Mali. En plus de deviser les Maliens, les militants de la Cmas estiment que Choguel Kokalla pose aussi des actions qui menacent les relations historiques d’amitié et de fraternité entre le Mali et beaucoup de ses voisins et avec la communauté internationale. Le maintien des sanctions de la Cedeao sur le Mali, lors du dernier sommet des chefs d’Etat et de gouvernement, le 4 juin 2022, en est une parfaite illustration, selon eux. Pour éviter que le Mali ne se disloque totalement, la Cmas de Mahmoud Dicko a appelé à l’union sacrée de l’ensemble des forces vives de la Nation. Aussi, prévoit-elle d’organiser un grand forum de sortie de crise au Mali. D’ici là, elle a invité tous ceux qui partagent cette position sur la gouvernance du Mali à venir s’enregistrer à ses côtés.