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Vide institutionnel impose au CMC : A qui profite le crime ?
Publié le mardi 7 juin 2022  |  La preuve
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© Autre presse par DR
Rencontre des opérateurs économiques avec le groupe turc Albayrak
Bamako, le 06 avril 2022. Le groupe turc Albayrak a rencontré les opérateurs économiques du Mali au Patronat
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En ce qui concerne la situation de vide institutionnel imposé au Conseil malien des chargeurs (CMC) en violation de la loi, nous avions pourtant tiré la sonnette d’alarme dans notre édition n°163 du lundi 16 mai, sous le titre : « Administration provisoire du CMC : Qui veut prolonger le mandat en violation des textes ? » Mais il semble bien qu’obsédées par l’esprit de prolongation du mandat de l’administration provisoire, les autorités en place, à défaut de signer un décret illégal en ce sens, ont créé un faux problème au niveau du Conseil en optant pour un vide institutionnel et illégal.

Comme nous l’écrivions dans notre édition n°163 du lundi 16 mai : « Installée le 10 novembre 2021 pour une durée maximale de six (6) mois, le mandat de l’Administration provisoire du Conseil malien des chargeurs (CMC) a pris fin le 10 mai 2022. Mais des manœuvres sont en cours au sommet du gouvernement pour proroger ledit mandat, en violation flagrante du décret qui l’a établi ».

Ceci, malgré la communication verbale assez édifiante faite en conseil des ministres par le ministère de tutelle du CMC, notamment le ministère de l’Equipement et des Transports, et dont nous avions livré des extraits significatifs dans notre livraison du lundi 16 mai : « L’administration provisoire est entrée en fonction le 10 novembre 2021, pour une durée maximale de six (06) mois. Le mandat de l’administration provisoire du CMC arrive à son terme le 10 mai 2022 et le décret n°2021-0728/PM-RM du 12 octobre 2021 qui la crée n’en prévoit pas la prorogation. Nonobstant les arrêtés n°034 et n°036 du 27 janvier 2022 et l’arrêt n°216 du 07 avril 2022, par lesquels la section administrative de la Cour suprême débouta les plaignants de la région de Kayes, de la région de Ségou et du district de Bamako, des recours en rectification d’erreur matérielle ont été introduits. Les décisions rendues suivant ces recours sont dorénavant passées en force de chose jugée », précise la communication verbale du ministère de l’Equipement et des Transports.

Présentement, le contentieux électoral au CMC est vidé dans toutes les régions et dans le district de Bamako. Les certificats de non recours ont été délivrés les 11 et 14 mars 2022, respectivement, indiquent les mêmes sources. Malgré la clarté du document ayant établi la présente administration provisoire, du haut sommet du gouvernement, apprenait-on, des manœuvres dilatoires étaient en cours pour piétiner les dispositions en vigueur. De toutes les façons, les membres consulaires élus depuis octobre 2021 ont leur droit à faire valoir, celui d’être installé dans leurs fonctions de membres consulaires.

Nous avons pourtant attiré l’attention que « certains membres de ladite administration provisoire ont supplié le gouvernement de proroger le délai de 6 mois. Puisque le respect des textes n’est plus la chose la mieux partagée sous nos cieux, des manœuvres sont donc en cours pour satisfaire les désidératas des membres de l’administration provisoire qui veulent en faire un métier. »

Il est donc clair que l’administration provisoire étant entrée en fonction le 10 novembre 2021, pour une durée maximale de six (06) mois, son mandat est arrivé à son terme depuis le 10 mai 2022. Mais il semble bien qu’à défaut de signer un décret illégal – et déjà tant décrié – de prolongation du mandat de l’administration provisoire, du haut de l’administration d’Etat, on a opté pour un pourrissement de la situation, en projetant le CMC dans un vide institutionnel. Une situation dont pouvait bien se passer la Transition qui prétend impulser un élan de rupture d’avec les anciennes pratiques néfastes dont celles relatives aux manipulations d’élections.

C’est donc un faux problème qui est ainsi créé au Conseil malien des chargeurs où des élections consulaires se sont bel et bien déroulées et les listes victorieuses sont bien connues aussi bien à Bamako que dans les régions où existent des délégations régionales du CMC.

Pourquoi donc attendre ce moment précis pour tenter de donner un coup d’arrêt à un processus électoral régulier et dont les résultats issus des votes, en dehors des urnes, bénéficient de l’onction de la justice ? S’il est vrai que la Transition se veut être le symbole de transparence et de justice, ce qui se passe actuellement au CMC, projeté dans un vide institutionnel en toute illégalité, relève de mauvaises pratiques qui rappellent de tristes souvenirs de manipulations de processus électoraux ayant conduit à la chienlit que tout le monde a vécu dans ce pays.

Au CMC, non seulement il faut urgemment convoquer l’Assemblée consulaire, mais il faudrait veiller à la poursuite régulière du processus électoral avec l’élection d’un président et d’un bureau exécutif. Cette phase est un test sérieux pour la dynamique de rupture proclamée par la Transition car lors des élections consulaires passées, que ce soit au CMC ou dans les autres établissements du genre, la phase de mise en place du bureau exécutif était une véritable foire où les voix se négociaient à vue d’œil pour être données au plus offrant.

Personne n’oublie d’ailleurs le piètre spectacle de la dernière élection du bureau exécutif de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, où un puissant opérateur économique, parrain et parent d’un des candidats, est venu s’installer sur place avec sa valise remplie d’argent, sans être inquiété parce que même des superviseurs prenaient leur enveloppe. Ah, l’achat de conscience, un phénomène qu’il faut éradiquer pour prétendre obtenir des élections propres et c’est là où la Transition doit jouer sa partition afin que les élections du CMC inspirent beaucoup de confiance en ce qui concerne toute élection désormais organisée au Mali.

Oumar KONATE
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