Les chantiers de la refondation commencent à voir le jour, mais à un rythme lent. Ainsi, alors que la lutte contre la délinquance financière prend de l’ampleur au Mali, l’Etat prépare le terrain aux futurs prisonniers. L’engorgement de la prison centrale de Bamako et ses conditions déplorables ont longtemps été reprochés aux autorités judiciaires du Mali.
Pour remédier à ces problèmes, le gouvernement a investi pour la construction d’un pénitencier imposant par sa taille et sa modernisation. Ainsi, sur le 1er juin 2022, sur le rapport du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, le Conseil des ministres a pris acte d’une communication relative à la réception provisoire de la nouvelle Maison d’arrêt de Bamako à Kéniéroba, non loin de la capitale, dans la région de Koulikoro.
Le gouvernement a rappelé que c’est en vue de désengorger la Maison centrale d’arrêt de Bamako, qui fait l’objet d’une forte surpopulation carcérale, que les autorités ont entrepris la construction d’une nouvelle Maison d’Arrêt à Kéniéroba. D’ailleurs, il y a quelques jours, Mamoudou Kassogué, le ministre de la Justice avait visité la nouvelle prison.
Le pénitencier est bâti sur une superficie de cinq (05) hectares avec une capacité d’accueil de deux mille cinq cents (2500) places au niveau des cellules ordinaires et soixante-treize (73) places au niveau des cellules exceptionnelles. Le coût de réalisation des travaux s’élève à 12 milliards 116 millions 453 mille 125 francs CFA entièrement financé par le Budget national.
Pour les droits de l’Homme
C’est une bonne nouvelle pour les défenseurs des droits de l’homme, surtout que des complaintes ont été faites au sujet des conditions difficiles dans lesquelles certains prisonniers de droit commun vivent. Cette nouvelle Maison d’arrêt, répondant aux standards internationaux, permettra d’améliorer les conditions carcérales des détenus.
Autre chantier, de la refondation, la restauration de la dignité des Maliens. C’est l’exemple de la nationalité. En effet, détenir la nationalité malienne est devenu un motif de fierté pour beaucoup d’Africains. Certains vont même jusqu’à poster sur les réseaux sociaux leur requête de naturalisation. Dans un contexte où les regards sont braqués sur le Mali en raison de la densité de l’actualité, il y a un engouement certain de la part de nombreux jeunes africains de l’espace francophone surtout.
Cette poussée de panafricanisme se constate même dans les textes du conseil des ministres. Sur le rapport du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, garde des sceaux, le dernier conseil des ministres a adopté un projet de décret portant acquisition de la nationalité malienne par voie de naturalisation.
Les conditions d’acquisition de la nationalité malienne sont prescrites par la loi n°2011-087 du 30 décembre 2011 portant Code des Personnes et de la Famille. A en croire le gouvernement, les demandeurs, au nombre de huit (08) personnes, remplissent individuellement ces conditions.
Depuis les assises de la refondation
Les hautes autorités de la transition se sont engagées dans une œuvre de refondation de l’Etat, à instaurer une gouvernance vertueuse, bâtir des institutions légitimes et reconstruire l’Homme malien de type nouveau incarnant les valeurs sociétales et républicaines. Le cadre stratégique de la refondation de l’Etat est initié dans ce cadre, selon le gouvernement.
L’objectif général du Cadre stratégique de la refondation de l’Etat est d’assurer un véritable processus de la refondation du Mali à travers la mise en œuvre des recommandations des Assises nationales de la refondation de l’Etat. La journée nationale de salubrité sera un point central de cette stratégie.
La mise en œuvre du Cadre stratégique de la refondation de l’Etat qui est articulé sur la priorisation des actions réalisables à court, moyen et long termes, fera l’objet d’un suivi permanent et d’une évaluation régulière. En attendant, beaucoup de Maliens attendent avec impatience l’application des recommandations des assises nationales de la refondation.
C’est dans ce contexte que la fonction publique est prise comme exemple. Sur le rapport du ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, le conseil des ministres a pris acte d’une communication relative à la délibération et de la proclamation des résultats des concours directs de recrutement dans la Fonction publique de l’Etat au titre de l’exercice budgétaire 2021. Au total, 843 emplois répartis entre différents cadres étaient à pourvoir. Sur 63.677 inscrits, 58.461 candidats ont pris part aux concours.
A l’issue des dits concours :807 candidats ont été déclarés définitivement admis ; 76 postes sont restés vacants pour non obtention de la moyenne requise par les candidats. Mais la vérification des diplômes des candidats admissibles a révélé vingt (20) cas de faux diplômes qui seront transmis à la justice.