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Recensement général de population et de l’habitat : Quand les bandits s’invitent dans la danse !
Publié le mardi 7 juin 2022  |  Le Point
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A chaque innovation administrative, politique ou militaire, les bandits répondent à l’appel sans être invités ni consultés. Bienvenue donc aux dégâts irréparables.
Le recensement général des populations et de l’habitat est censé être une manière pour l’Etat de connaitre la démographie et la croissance démographique de la population malienne dans la dynamique de la refondation. Un contrôle de la population qui allait être une innovation les plus pertinentes de cette refondation. Ce qui allait permettre aussi de bien élaborer des politiques et programmes de développement afin de faire face aux problèmes fondamentaux des populations. Le recensement allait permettre également de connaitre plus exactement le nombre de personnes en âge de voter, l’écart de la population depuis le dernier recensement, la catégorie de jeunes en fonction de leur âge et sexe, le nombre de populations par régions et dans le district de Bamako, le pourcentage de la population en fonction des ethnies et région, entre autres. Mais la direction actuelle de la conduite des enquêtes risque de jeter tout le processus dans l’eau car le processus ne suit pas sa voie initiale. La négligence et le sabotage ont de plus en plus cours dans le processus.
En effet, des erreurs ont été commises dès le départ et n’ont pas été réparées. Le département a fait son premier faux pas sans le savoir. Peut-être que leur objectif n’est pas de bien faire le travail. Le premier hic, c’est que la formation des agents recenseurs a été reportée au moins une fois pour des raisons ambiguës et prétextées ; car dans le processus de gestion des affaires publiques, une activité ou un projet ne peut annuler un autre même s’il s’agit d’un projet à dimension nationale. Ce faux départ a créé le doute et la méfiance chez la plupart des agents ayant déjà de l’expérience dans la conduite des enquêtes. Certains ont donc préféré de ne pas demeurer dans le chômage et ont cherché d’autres engagements. Ils n’ont pu attendre le démarrage de la formation surtout qu’une datte précise ne leur a pas été donnée en guise d’assurance. Aucune mesure n’a été prise pour le maintien des agents recenseurs expérimentés et leur superviseurs. Entre temps, dans certaines localités, la situation sécuritaire s’est aggravée et les populations se sont déplacées. Donc des cibles, qui a cause du retard de la formation et du déploiement des agents recenseurs sur le terrain qui ont changé de lieu de résidence par contrainte retourneront au bercail dès qu’il y aura accalmie.
Le second hic, c’est que la formation des agents recenseurs a été faite dans des mauvaises conditions dans plusieurs localités. Certains des agents ont survécu grâce la solidarité de leurs camarades et des personnes de bonnes volontés qui n’ont jamais manqué au Mali. Selon nos informations, l’argent aussi destiné aux agents ne leur a pas été donné à temps pour qu’ils puissent se prendre en charge. Certains étaient Ne sachant que faire, la seule chose qui passait par la tête de certains, était de mendier. Du jamais vu au Mali dans le cadre d’un recensement à l’échelle national. D’autres agents ont même failli abandonner en pleine formation pour se sauver la peau. Le comble aussi dans tout ça, c’est que certains des formateurs n’avaient ni la pédagogie, ni l’expérience en la matière. Donc la formation a été bâclée. Alors comment espérer avoir des données fiables dans de telles conditions ? Pourtant au départ, l’espoir était permis et certains observateurs avaient promis que le Mali se dotera de vraies données démographiques qui permettront de mieux connaitre le nombre réel de la population en 2022. La négligence a fait couler l’espoir et donner la place au doute et a l’incertitude. Mieux vaut reprendre tout le processus que de continuer à biaiser le travail de cette façon. Comme un malheur n’arrive jamais seul, dans cette désorganisation, des nouveaux acteurs sont rentrés en scène pour semer le chaos.
Les bandits se transforment en agents recenseurs
Compte tenu du laisser-aller et du manque de dextérité qui entourent ce recensement, de nouveaux acteurs sont rentrés dans la danse pour brigander les populations déjà fatiguées par des situations nouvelles. Les bandits sont devenus les vrais bénéficiaires du désordre et de la désorganisation de ce recensement. Il n’ya pas un quartier à Bamako ou dans certaines capitales régionales ou les bandits n’ont pas commis de forfaits. Pour bien parvenir à leur fin, ils ont pris le soin de mieux connaitre les procédées des agents recenseurs dont la plupart sont à leur première expérience dans le monde de l’enquête. Selon certaines victimes, ils sont bien organisés en bande et se comportent de la même manière que les agents recenseurs de sorte que le citoyen lambda ne peut pas faire la différence entre le bandit et le vrai agent recenseur (ils sont tous en équipes et ont les mêmes procédés, seulement les objectifs ne sont les mêmes).Les bandits, parallèlement aux agents recenseurs, posent des questions essentielles et nécessaires a la bonne préparation de leurs coups. Une fois leurs réponses acquises, ils savent déjà que faire ou le faire sans grande difficultés. Plus précisément, ces malfrats, au lieu de poser des questions sur le nombre de personnes, leurs noms, âge, leur date de naissance, leurs questions se focalisent sur les biens matériels et immobiliers. Par exemple, ils posent des questions sur le nombre de téléviseurs, la nature de travail du chef de famille, les meubles, les moyens d’existence de la famille, entre autres. Du coup, les enquêtés deviennent de facto des proies faciles à atteindre. Face à cette situation désastreuse, certaines victimes se demandent si certains agents recenseurs ne profitent pas de la situation eux aussi pour faire des sales coups comme les bandits ou sont de connivence avec les bandits de sorte qu’a la fin ils vont se partager le butin.
Si le ministre de tutelle ne prend pas garde, le recensement tombera dans l’eau car les objectifs ne seront jamais atteints et les populations seront victimes de banditisme jamais égalé au Mali. Ces bandits sont dans une situation désespérée car leur champ d’intervention devient de plus en plus réduit à cause de la vigilance des agents des forces de sécurité aidées par les populations qui ont compris la nécessité de contribuer à leur sécurité.
La solution à ce problème est pourtant à porter de main. Il fallait tout simplement prendre les dispositions nécessaires et adéquates avant le démarrage de l’enquête. Aussi, recourir à une véritable armada de communication à l’échelle nationale et dans toutes langues nationales. Dans cette vaste campagne de communication, l’accent devait être mis sur les rôles, attributions, nature et les insignes que portent les recenseurs. Enfin, les recenseurs devaient être des habitants de la localité ou de leurs quartiers. Cette stratégie serait certainement très efficace. A bon entendeur.
B.M

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