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Grogne contre TOTAL, Shell, Ola et Oryx : Des voix dénoncent le mépris de la législation nationale !
Publié le jeudi 9 juin 2022  |  Le challenger
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Eprouvées par les précédentes grèves au niveau des stations services de ces multinationales, de plus en plus de voix s’élèvent au sein de leurs partenaires pour dénoncer ce qu’elles considèrent comme un mépris de la législation nationale par des multinationales pourtant bien ménagées voire bien traitées par l’Etat.





On se rappelle : c’est suite à la prise en main du dossier par le ministre en charge du Travail et du Dialogue social que les comités syndicaux des stations-services Total Energy, Vivo Shell Energy, Ola Energy et Oryx relevant du Syndicat national des Banques, Assurances Microfinances, Etablissements financiers et Commerce du Mali (SYNABEF), ont suspendu leur mot d’ordre de grève. Cela au grand plaisir de nombreux clients, usagers comme entreprises publiques et privées. Cependant force est de craindre que ce n’est pas encore la fin du calvaire pour les employés de ces multinationales qui menacent de débrayer, encore moins pour leur clientèle s’ils passaient à l’acte avec les conséquences que l’on sait. Au cours des précédents débrayages, les services publics partenaires de ces sociétés ont fortement été pénalisés. Malgré leurs cartes prépayées, ils n’arrivaient pas à avoir accès aux carburants dans ces stations. Ce qui a provoqué la colère chez beaucoup de personnes qui considèrent cela comme une mauvaise foi de la part de ces multinationales. Un cadre d’un service financier, qui a requis l’anonymat, pense que l’Etat doit réagir soit en les contraignant à respecter la législation ou tout simplement leur retirer ses marchés de fournitures d’hydrocarbures.

Intérêt stratégique à ne pas négliger

Les hydrocarbures ont un intérêt stratégique qui ne devrait pas échapper à l’Etat. La rupture de leur distribution qui n’est pas un phénomène nouveau sous nos cieux peut avoir des conséquences dramatiques. C’est pourquoi l’Etat doit encourager l’émergence d’un secteur dynamique et fort en la matière pour nous éviter d’être pris en otage.

La preuve : Sans les sociétés nationales auxquelles la majorité de la population n’accorde pas pourtant beaucoup d’importance, la situation aurait été très compliquée selon un client ‘’Tout le monde a été témoin des files d’attente dans ces stations qui ont su relever le défi’’. A son avis, ce sont les nationaux qui ont évité au pays de s’arrêter économiquement, car sans carburant, rien ne marche. A l’Etat doit tirer les conséquences en prenant en compte ces sociétés qui sont en règle pour éviter une dépendance de notre pays à ces entreprises étrangères en hydrocarbure. Le Mali ayant accepté de rompre avec la France, doit s’assumer et rompre avec ces sociétés dans des secteurs où les nationaux excellents, conclut-il.

En effet, les conditions de travail de ces pompistes laissent à désirer. Avec un salaire dérisoire, ils ne bénéficient ni de protection sociale ni de congé payé. Leur sort peu enviable semble laisser indifférents leurs employeurs. Tout se passe comme si de rien n’était alors qu’en fin 2021, le SYNABEF, a pu amener les deux parties à signer un protocole d’accord qui n’a malheureusement pas été respecté par ces sociétés pétrolières. Ces multinationales continuent de violer toutes les dispositions du Code de travail et de la Convention collective des entreprises pétrolières ainsi que la liberté syndicale.

Moulaye Hassane Haïdara

Source : Le Challenger
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