Dans le cadre du scandale de la disparition des fonds issus du droit de traversée routière destinés au renouvellement du parc auto, les syndicats des transporteurs ont décidé de porter plainte au pôle économique et financier de Bamako contre le puissant président du CMTR, M. Youssouf Traoré.
Dans une vidéo, le président du CMTR soutien mordicus, qu’il ne sait où sont passés les fonds du droit de traversée routière. « Le droit de traversée routière a été suspendu avec l’avènement des péages. A ce jour, je ne sais pas combien est dans le compte ». Une curieuse déclaration par laquelle Youssouf Traoré tente de se couvrir. C’était sans compter sur la détermination des syndicats des transporteurs qui entendent faire vomir quiconque qui aurait ingurgité leurs sous. C’est ainsi que qu’une plainte pour atteinte aux biens publics a été déposée le 14 janvier 2022 au parquet du pôle économique et financier de Bamako par les responsables de deux syndicats des routiers à s’avoir le syndicat des transporteurs d’Autocar (STA) et la fédération des groupements des transporteurs agrées au Mali (FGTRAM).
C’est dire que l’étau se resserre autour du puissant et inamovible Youssouf Traoré, président du CMTR, la faîtière des transporteurs. En tant que organe désigné par la loi….pour gérer les fonds issus du droit de traversée routière destinés à l’équipement des transporteurs, le CMTR par son président devrait devant les juges affirmer ou infirmer ses déclarations citées ci-dessus selon lesquelles les fonds se seraient volatilisés sans laisser de traces.
Le secteur du transport, hautement important pour un pays comme le nôtre. Dans un article publié dans la revue française d’économie et de gestion (www.revuefreg.fr), intitulé La place du transport routier dans l’économie d’un pays enclavé : cas de la République du Mali, l’enseignant chercheur Lassina Togola noté avec insistance le rôle capital du transport dans le développement d’un pays enclavé. « Au Mali, le transport routier assure 80% des flux d’échanges extérieurs en transit à partir des ports de Dakar, d’Abidjan, de Conakry, de Lomé, de Nouakchott, de Takoradji, etc. Le transport routier est l’un des piliers du développement économique du Mali. Aussi, Il a un rôle important dans le trafic international des marchandises maliennes. Les tonnages transportés à l’exportation en 2019 dans les entrepôts maliens s’évaluaient à 336 647 tonnes ».
Le secteur a besoin que les autorités de la transition, à l’heure de la refondation, prennent des mesures fortes pour non seulement l’assainir, mais aussi et surtout procéder au renouvellement du parc auto vieillissant. Seul un secteur de transport dynamique et compétitif permettra de booster l’économie et le développement du Mali.
Daouda T. Konaté