Créée en 2013, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) voit son mandat renouvelé chaque année. Ces renouvellements interviennent alors que la Minusma ne réalise pas les résultats escomptés sur le terrain. A sa création, nombreux ont été les Maliens qui ont cru à la capacité de cette force onusienne à ramener la paix et la quiétude. Plus les années passent, plus cet espoir est déçu. Avec le temps, des Maliens ont compris que le mandat de la mission onusienne ne permet pas de ramener la paix dans le pays. Au lieu d’être la solution, les casques bleus sont considérés dans certaines localités comme un obstacle au processus de paix au Mali.
En neuf ans d’existence, le seul mérite de la force onusienne est d’avoir donné de l’emploi à des centaines de Maliens. Cela est incontestable. Elle a posé plusieurs actes dans le domaine humanitaire, en venant au secours des populations en détresse et en investissant dans les œuvres sociales. Cela est aussi une évidence.
Mais sur le plan sécuritaire, elle n’a pas de résultat. L’espoir suscité par sa présence a été brisé. Depuis 2013, son mandat est renouvelé et le nombre des casques bleus augmente. Quant à la stabilisation du Mali, aucune avancée. La situation s’est plutôt détériorée.
A cause de son échec notoire, la Minusma est de nos jours discréditée. Partout, les populations demandent son départ. Beaucoup la considère comme une force qui veut s’éterniser au Mali. C’est pourquoi des millions de Maliens demandent aux autorités de la transition de ne plus accepter le renouvellement du mandat de cette force. Parmi ceux qui réclament la rupture avec la Minusma, nombreux sont les soutiens de la transition. Ils souhaitent que les autorités mettent fin à la Minusma comme elles ont dénoncé l’accord militaire avec la France. Son dernier rapport trimestriel radicalise la position des Maliens à son encontre.
La décision sera prise ce lundi 13 juin 2022, au siège des Nations Unies. Elle sera prise devant le chef de la diplomatie malienne, le ministre Abdoulaye Diop. Le Premier ministre, lors de la Journée d’informations sur le bilan d’un an de la rectification, a indiqué que le ministre Diop fera une déclaration au nom du Mali. Ça sera certainement un discours de vérité, telle la sortie du Premier ministre contre le France en septembre 2021.
Dire la vérité, dénoncer le manque de résultat ne suffira pas. Ce qui s’impose aux autorités de la transition, c’est soit le refus de renouvellement du mandat de la Minusma ou exiger un mandat plus robuste, permettant aux casques bleus de combattre auprès des forces armées maliennes contre les groupes terroristes.
Il est difficile, au risque de mettre toute la communauté internationale sur le dos du Mali, de refuser le renouvellement du mandat de la Minusma. Mais un mandat robuste avec un résultat probant avant l’année prochaine doit être une exigence du Mali.