Le Président du Togo, Faure Gnassingbé Eyadema a été sollicité le 4 mai 2022, par le président de la transition du Mali pour faciliter le dialogue avec l’ensemble de la communauté internationale pour trouver un compromis pouvant nous permettre de sortir de la crise.
Sa dernière visite officielle à Bamako date de fin mars dernier où il n’avait pas pu obtenir de chronogramme pour la tenue des élections. C’est après cette visite dans la capitale malienne, que le Président de la Transition, a « …sollicité le président Faure Gnassingbé pour faciliter le dialogue avec les acteurs régionaux et plus largement le dialogue avec l’ensemble de la communauté internationale pour trouver un compromis pouvant nous permettre de sortir de la crise », déclarait M. Diop, ministre des Affaires Etrangères en visite à Lomé. Depuis qu’il a accepté d’être le médiateur dans la recherche de solution à la crise malienne, le président Faure a multiplié les initiatives en vue de rapprocher les positions.
Grâce au travail de médiation qu’il a mèné dans les coulisses, certains chefs d’Etat de la sous région ont mis de l’eau dans leur « gnamakoudji » ou jus de gingembre. A-t-il pu fléchir les plus radicaux des chefs d’Etat ? Difficile de l’affirmer. Ce qui est sûr, lors du Sommet, le président ivoirien, jadis rigoureux sur les textes et les principes de la CEDEAO, n’a pas été cité comme ceux-là qui se sont opposés à la levée des sanctions le 3 juin dernier. Le président Faure a beaucoup échangé avec Alassane Dramane sur le dossier malien. Les autres présidents ne sont pas restés en marge de sa médiation.
Du côté du Mali, le jeune président de 55 ans a encouragé le président de la transition malienne à intensifier la mise en œuvre des réformes préconisées par la Cédéao en vue d’une « transition pacifique et inclusive ». Il est parvenu à rapprocher la position des deux parties sur le délai de la transition. C’est la somme de toutes ses médiations qui a fait espérer tout un pays sur la levée des sanctions le 3 juin au Sommet extraordinaire des chefs d’Etat. Malheureusement, les autorités maliennes n’avaient pas fourni de chronogramme détaillé pour aller à une élection démocratique. S’il y a pas eu la levée de l’embargo, c’est plus de la faute des autorités maliennes que du facilitateur, qui a pressé Bamako de passer au stade des réformes et des propositions. Mais hélas ! Donc, c’est un Faure qui a été plus ou moins fort dans sa mission de facilitation dans la crise malienne. Les cinq semaines de médiation ont permis au dossier malien de bouger positivement.
« Parmi les chefs d’Etat de la sous-région, Faure se distingue par sa disposition à l’écoute, sa capacité à parler avec quasiment tous les acteurs. Ce qui lui permet de renouer le dialogue parallèlement aux rencontres officielles organisées par ses pairs », reconnait un confrère.