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Choguel Kokalla Maïga : « La rupture avec la Cedeao et la Minusma n’est pas à l’ordre du jour »
Publié le mardi 14 juin 2022  |  Le Tjikan
Séance
© aBamako.com par DR
Séance de travail entre le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, et le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga, au Palais de Koulouba
Bamako, le 28 septembre 2021. Le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, a eu une séance de travail avec le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga de retour de l`Assemblée générale des Nations Unies, à New York.
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L’émission Mali kura Taasira (la voie du nouveau Mali) ou encore journée d’informations de la chaine nationale Ortm recevait vendredi 10 juin 2022 au Cicb le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga sur son bilan à la tête de l’exécutif de la transition. L’élément a été diffusé le 12 juin 2022.

Après les membres de son Gouvernement, c’était le tour du Premier ministre de se mettre à la disposition des journalistes pour défendre son bilan de la rectification de transition à travers l’émission « Mali Kura Taasira » de la télévision nationale, Ortm. Les questions des confrères ont porté sur 5 axes principaux dont les réformes politiques et institutionnelles, les relations du Mali avec la communauté internationale, les questions de défense et de sécurité, la gouvernance, l’économie et les questions sociales.

Avant de répondre aux questions, l’invité du jour a tenu à remercier le peuple malien pour son soutien à la transition, le Président de la transition pour son engagement en faveur d’un Mali émergent et prospère, mais également la classe politique (une bonne partie), la société civile et plus précisément les syndicats pour leur accompagnement du gouvernement de la transition face aux sanctions de la communauté internationale.

Sur la question de la prolongation de la transition pour 24 mois à partir de mars, le chef du Gouvernement affirme que cette décision n’a pas été prise au hasard. Selon lui, c’est une des recommandations des Assises nationales de la refondation.

« L’écrasante majorité des Maliens a recommandé 6 mois à 5 ans comme délai de la transition. La proposition de ce délai a suscité le débat que vous savez avec l’embargo. Beaucoup avaient prévu que le Gouvernement ne tiendra pas plus de 10 à 15 jours. La suite est connue. Nous sommes dans le 6ème mois. Mais cette période n’a pas été perdue. Le Président de la Transition a fait un énorme travail diplomatique, avec des heures de conversations téléphoniques avec des homologues présidents et l’envoi des émissaires pour parler avec nos partenaires. C’est le fruit de ce travail qui nous a poussés à prendre un certain nombre de décisions fortes ». Selon Choguel Kokalla Maïga, c’est le Président de la transition qui a négocié les 24 mois comme nouveau délai de la transition et qu’il ne reste que les modalités d’application. Il dira que les discussions avec la Cedeao continuent.

Selon lui, cette tension avec la Cedeao est passagère. Il fera aussi savoir que la rupture avec la Cedeao et la Minusma, dont le mandat doit être renouvelé sous peu, n’est pas à l’ordre du jour. Il affirme d’ailleurs avoir bon espoir pour une bonne suite des négociations avec la Cedeao pour la levée des sanctions contre le Mali. « Faisons confiance au Président de la transition et aux chefs d’Etat de la Cedeao. La raison est en train de prévaloir. Je continue à être optimiste.»

Toujours sur le plan des relations avec les partenaires et plus précisément avec la Russie, il dira que ce pays qui vient de l’ex-Urss a beaucoup fait dans le passé comme aujourd’hui pour le pays. Il dira que c’est un pays qui nous respecte, contrairement par exemple aux dirigeants français qui agissent toujours en pays colonisateur, sans aucun respect pour la souveraineté de notre pays. Il en profita aussi pour préciser que la Russie n’est pas le seul partenaire. Selon lui, le Mali a opté pour une coopération diversifiée. Que c’est le cas de la Russie seulement qui continue d’être citée par certains partenaires.

Les autorités françaises commencent-elles à raisonner ?

Selon le Premier ministre, les autorités françaises ont commencé à changer de façon d’agir avec le Mali en citant comme exemple leur réaction au retrait du Mali du G5 Sahel. Une réaction qu’il a jugée plus diplomate et respectée de la souveraineté du Mali. Selon lui, il était temps que les choses changent, car le Mali n’est la chasse gardée de personne.

Sur la question des réformes envisagées, dont la révision de la constitution, le chef de l’exécutif de la transition affirme que cette révision est plus qu’une nécessité. Il rappellera les différentes tentatives de révision de la constitution qui ont toutes échoué, juste parce que le peuple n’a pas eu confiance. Pour lui, cette révision de la constitution s’impose au regard du bilan triste de la démocratie, avec plusieurs coups d’Etat ou tentatives de coup d’Etat.

Dans le domaine de la sécurité, le chef du Gouvernement affirme que même les détracteurs de la transition reconnaissent une forte amélioration dans ce domaine, avec la montée en puissance des Forces de défense et de sécurité. Il reconnait néanmoins les quelques cas d’attaques isolées de la part des groupes armés terroristes qui cherchent à se reconstituer après des séries de défaite face aux FAMa. Il dira sur le plan de la Gouvernance que l’Etat a considérablement réduit son train de vie, avec certaines dépenses réduites des ministères jusqu’à hauteur de plus de 70%. Selon lui, une bonne partie de l’argent économisé dans la réduction a permis d’aider l’armée, augmenter les salaires des fonctionnaires et même tenir face aux sanctions de la Cedeao et de la communauté internationale jusqu’à 6 mois. Ce qui constitue un miracle aux yeux de beaucoup de spécialistes.

Sur le plan économique, Choguel Kokalla Maïga reconnait la cherté de la vie, mais invite à une comparaison avec les pays de la sous-région pour comprendre que ça va un peu mieux au Mali malgré le contexte de crise mondiale. Il dira que le Gouvernement est engagé pour apporter des solutions à ce problème de cherté avec plusieurs accords signés avec la Russie, à la fois sur le plan militaire et économique.

M.D
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