Pour sensibiliser et aider les populations à comprendre les rumeurs circulant autour des vaccins contre le Covid, l’ONG Soutoura, en partenariat avec CDC/Ddphsis, a organisé, du vendredi 10 au samedi 11 juin, un atelier de formation à l’endroit des hommes de médias. Occasion pour les organisateurs d’expliquer les derniers chiffres obtenus au Mali dans le cadre de la vaccination.
De nombreuses rumeurs circulent autour de la vaccination contre le coronavirus au Mali. Certains refusent de se faire vacciner parce que, selon eux, les vaccins sont fabriqués avec l’intention de rendre les Africains stériles. D’autres, se fondant sur les mêmes rumeurs, trouvent que les effets secondaires du vaccin occasionnent la mort. Pour alors aider les populations à mieux comprendre le phénomène, les responsables de l’ONG ‘’Soutoura’’ et ceux de leur partenaire ‘’CDC/Ddphsis’’ se ont formé 20 hommes de médias, répartis entre la presse écrite, la presse en ligne, les animateurs de radios… Ainsi, les modules enseignés durant les deux (2) jours de l’atelier portaient sur la généralité des rumeurs et les mésinformations ; le mécanisme de diffusion des rumeurs et la gestion des rumeurs : les outils et méthodes de collecte de l’information ; la communication sur les risques et l’engagement communautaire (Crec) ; les Mapi. Selon la Dr. Keïta Aminata Sidibé, coordinatrice de l’ONG Soutoura : « Soutoura est une ONG malienne à but non lucratif qui intervient présentement dans la lutte contre la covid-19 ». D’après elle, l’ONG a voulu initier cet atelier à l’endroit des acteurs de médias en vue de lutter contre la désinformation autour des vaccins Covid-19. Pour elle, cette formation sert à appuyer et soutenir les efforts en cours pour la vaccination des populations. « Nous avons, a-t-elle poursuivi, tenu cette rencontre de formation des journalistes dans le cadre de l’appui à la vaccination. Présentement, nous constatons qu’il y a une réticence de la population, par rapport à la vaccination ». Dans son intervention, la coordinatrice souligne avoir constaté qu’il y a des rumeurs qui circulent autour de la vaccination. Pour alors sensibiliser et faciliter le travail des équipes mobiles qui vont à la rencontre des populations pour la vaccination, Aminata Sidibé estime que les participants de l’atelier pourront, dans la lutte contre la désinformation, être d’un apport capital. « Il y a des rumeurs qui circulent au sein de la population ; les journalistes pourront vraiment nous aider à rassurer les gens pour la vaccination. L’objectif est d’augmenter le taux de vaccination contre l’épidémie à coronavirus », a-t-elle avancé. Le Mali est censé vacciner plus de 70% de la population contre la Covid-19. « Mais nous sommes en dessous de ce taux. Nous comptons sur les journalistes déjà outillés pour relever ce défi en sensibilisant la population », ajoute la coordinatrice Sidibé.
Dans le document soumis aux participants, les organisateurs rappellent que le premier cas testé positif à la Covid au Mali date du 25 mars 2020. « A la date du 9 mai 2022, le pays a enregistré 30940 cas confirmés, dont 166 cas importés, 30035 guéris, soit un taux de 97%.Le nombre de décès est de 733 personnes, soit une létalité de 2,6%, selon le rapport journalier Covid-19 Mali n°798 », lit-on dans le document des organisateurs de l’atelier. Pour éradiquer l’épidémie au Mali, ils ont, pour la circonstance, sollicité la mise en œuvre de certaines mesures, à savoir : l’activation des cordons sanitaires au niveau de l’Aéroport et des frontières ; la recommandation du port de masque et le respect de la distanciation sociale ; l’accélération de l’acquisition de nouvelles doses de vaccin et l’intensification des activités de vaccination. Aux dires des organisateurs, une initiative mondiale de prévention par la vaccination a été adoptée par les partenaires de l’AMC-Covax, pour faciliter l’accès au vaccin contre la Covid dans les pays à faible revenu comme le Mali. La première phase du plan initial prévoyait la vaccination des cibles prioritaires uniquement dans le district de Bamako. La mise en œuvre du plan initial a permis de vacciner 365323 personnes pour une première dose de vaccin. Le nombre de personnes vaccinées au Mali est de 1 076 503, selon les organisateurs, pensant que ce chiffre n’est pas suffisant, compte tenu de l’objectif de l’OMS d’avoir complètement 70% de personnes vaccinées.