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Dr. Moussa Coulibaly sur le chronogramme de 24 mois : « Pour l’intérêt du Mali et de la sous-région »
Publié le mercredi 15 juin 2022  |  Mali Tribune
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© aBamako.com
Visite du président de la CEDEAO au Mali
Bamako, le 17 octobre 2021. Dans le cadre du suivi de la transition en cours au Mali, le président du Ghana, Nana Addo Dankwa Akufo- Addo, président en exercice de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Cedeao, a effectué un déplacement à Bamako pour une visite de travail.
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Pour le sociologue Dr. Moussa Coulibaly, le chronogramme décrété par le Président de la Transition traduit la ferme volonté des autorités de la Transition mais aussi d’une grande majorité des Maliens d’adopter un calendrier en fonction des objectifs prioritaires sur le court, moyen et long terme. Pour l’heure, dit-il, l’objectif essentiel est de permettre l’organisation des élections dans un climat de sécurité.

A en croire notre Sociologue, il urge donc de prendre en compte les 24 mois au terme desquels l’armée va pouvoir très certainement créer les conditions d’un vote transparent et apaisé. Il souligne à cet effet, que les récents progrès sur le terrain avec nos partenaires extérieurs sont la preuve qu’il faut accepter ce délai dans l’intérêt du Mali et de celui de la sous-région.

« C’est un impératif en ce moment de tirer les leçons des dérives démocratiques à travers des élections bâclées dont les résultats ont été suivis de manifestations aux allures de contestations qui ont très souvent abouti à des coups d’état », explique-t-il. Toutefois, Dr. Coulibaly reste convaincu que le chronogramme proposé n’a rien de subversif et s’inscrit dans cette volonté d’éviter d’aller dans le sens d’un éternel recommencement.

Il rappellera que : dans un passé très récent, le leader de l’opposition, Soumaïla Cissé a été enlevé en pleine campagne par des “djihadistes ” et les tractations pour sa libération ont coûté des cheveux blancs et à la Cedeao, mais aussi à toute la classe politique malienne.

Au regard de cale, il estime qu’il faut créer les conditions pour que les candidats puissent sereinement rencontrer le peuple, car ajoute-t-il, « ces élections ne seront pas comme celles qu’on a l’habitude d’organiser pour une raison simple : les Maliens s’attendent à un dirigeant à la hauteur de leurs attentes, Dieu sait qu’elles sont nombreuses ».

Aucun leader politique au Mali dans ces conditions n’a la certitude de battre une campagne digne de ce nom. Les plus pressés diront qu’on a l’habitude d’organiser des élections dans les mêmes conditions de sécurité, mais le réalisme cette fois-ci doit prévaloir, explique notre interlocuteur.

Aux yeux du Sociologue, nous sommes dans une période où le peuple est déterminé à faire table rase d’un passé douloureux au cours duquel on a décidé à sa place (les accords d’Alger sont un exemple, cet accord parrainé par la France qui a failli consacrer la partition du pays). Tout en réitérant que le chronogramme proposé permet de poser les jalons d’un démarrage sur de bonnes bases sur le plan institutionnel, économique et sur le plan de la lutte contre la délinquance financière.

Loin de consacrer la justice des vainqueurs, la durée proposée par les autorités de la transition permet le traitement des dossiers en rapport avec la délinquance financière pour qu’une tradition gestion rigoureuse instaurée et de bonnes gouvernances soit instaurées. « Il faut mettre en place un mécanisme qui contribue à cela et qui dépasse les volontés exprimées çà et là, à l’image du régime défunt qui a fait de l’année 2014, année de la lutte contre la corruption au Mali ” », a-t-il martelé.

Selon lui, le Mali a besoin de récupérer l’argent détourné par des prédateurs et dans un élan de précipitation pour aller aux élections, on risque de permettre” la récupération ” du pouvoir par ceux qui ont pillé l’économie, ce qui ressemblerait à une ” remontada politique ” favorisant la montée au pouvoir d’une bourgeoisie parasitaire aujourd’hui en exil.

Au-delà de l’aspect sécuritaire, la justice a besoin de temps pour boucler le travail qu’elle a commencé. Par ailleurs, le sociologue estime que la position de la Cedeao doit être celle qui permet d’aider un pays qui a trop souffert. Elle doit prendre en compte l’avis des Maliens pour décider sereinement sans préjugés. La Cedeao doit se mettre à l’écoute de l’actuel organe exécutif qu’est le Conseil national de transition (CNT). La position de la classe politique, à travers le M5-RFP doit rassurer la Cedeao surtout qu’il réitère son soutien au gouvernement dans la réalisation des objectifs de la rectification de la transition afin d’aboutir à un Mali refondé et stable “.

Par rapport à la pacification de l’espace de la Cedeao, les prochains sommets doivent prendre des mesures urgentes pour mettre un terme aux tripatouillages constitutionnels qui aboutissent aux 3ès mandats. On a remarqué ces derniers temps qu’on enregistre plus de victimes pendant les conflits autour des troisièmes mandats que pendant les coups d’états, a-t-il conclu.



Ibrahima Ndiaye

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