Malgré les difficultés auxquelles le pays demeure confronté, les acteurs en charge du processus de Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) continuent de faire du chemin. Le nombre des ex-combattants intégrés dans l’armée reconstituée se chiffre de nos jours à 1765 sur 3000 testés, selon Samba Tall, chef de la section DDR de la Minusma. Le gouvernement de son côté promet la mise en œuvre diligente et intelligente de l’Accord issu du processus d’Alger, pour l’atteinte des objectifs.
Pour la paix et la réconciliation entre Maliens, la phase désarmement, démobilisation et réinsertion connait des avancées. Les acteurs en charge du volet et le gouvernement malien confirment la donne. A ce jour, il y a 1765 ex-combattants intégrés dans l’armée reconstituée sur 3000 testés, selon Samba Tall, chef de la section DDR de la Minusma. « Il y a 1765 ex-combattants qui ont été intégrés et 2300 étaient passés au DDR. Les autres n’ont pas pu être intégrés parce qu’ils n’étaient pas médicalement aptes pour rejoindre les rangs de l’armée », annonçait le chef de la section DDR de la Minusma sur ‘’Mikado FM’’. Dans l’Accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger, il est prévu que les ex-combattants doivent d’abord passer par la phase DDR avant d’intégrer l’armée malienne. Le responsable de la section l’a rappelé au cours de son intervention sur Mikado : « On doit préciser que s’il y a eu un DDR accéléré et une intégration accélérée, c’est parce que l’Accord de paix prévoit que personne ne peut être intégrée si elle n’est pas passée par la phase DDR ». En conformité avec cette disposition, les acteurs en charge du processus sont contraints de faire passer les combattants par la phase DDR. « Après la phase DDR, on les fait passer par la phase intégration. Cette dernière fait partie de la réforme globale du secteur de sécurité », trouve Samba Tall. Puis d’ajouter : « Nous espérons continuer la seconde phase d’ici à la fin de l’année pour arriver au chiffre de 3000 qui avait été convenu ». Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop s’est exprimé, lundi 13 juin 2022, sur la question. Le chef de la diplomatie malienne a rappelé aux membres du conseil que « le recrutement spécial, initié par l’Etat-major général des armées maliennes, vise les éléments des groupes d’autodéfense, ainsi que la récupération des armes ». L’objectif final de cela est la réduction des violences dans les localités de stationnement, a indiqué le ministre Diop. Il a tenu à rappeler ceci aux membres du Conseil : « En aucune manière, ce recrutement ne saurait interférer avec le processus de désarmement, démobilisation, réintégration et réinsertion de l’Accord dit DDR. Le DDR concerne les combattants des mouvements signataires de l’Accord déjà enregistrés sur la base des données de la commission nationale chargée du DDR ». Partant, le ministre a profité de la tribune de l’ONU pour donner des gages sur l’engagement du pays à accélérer la dynamique en cours : « Le gouvernement du Mali tient à préciser qu’il reste pleinement engagé dans la mise en œuvre diligente et intelligente de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. De sa signature à nos jours, la mise en œuvre a connu des avancées notoires qui ont été accomplies sur les plans politique, sécuritaire, développement, de la justice comme de la réconciliation ». Les recommandations issues des Assises nationales de refondation (ANR) de décembre 2021 participent de l’engagement du gouvernement dans la mise en œuvre de l’Accord, notamment dans celle relative à l’élaboration d’une nouvelle constitution pour, explique Abdoulaye Diop, instituer entre autres le sénat et l’accélération du processus de décentralisation et de déconcentration de l’Etat.