Recherché par la justice malienne suite à plusieurs plaintes pour usurpation de fonction, faux et usage, escroquerie et j’en passe, le sieur S. Sangaré s’était réfugié au Sénégal. Mais comme on le dit souvent : “chassez le naturel, il revient au galop”. Le fugitif, au lieu de se terrer pour se faire oublier, a repris du service et sa cible principale était la communauté malienne au Sénégal où il a fait de nombreuses victimes, avant d’être piégé et arrêté par la gendarmerie de Thiès.
Tout le monde se rappelle l’histoire de ce nommé Sangaré qui a fait beaucoup de victimes au Mali, en se faisant passer pour une autorité bien placée pet en mesure d’aider les gens à acquérir facilement des logements sociaux ou se présentait comme un haut cadre de l’administration capable de faire passer quelqu’un au concours de la Fonction publique. Tout cela, moyennant bien sûr ! Et il n’hésitait pas à emprunter la casquette qui était le meilleur hameçon pour prendre le poisson du jour. C’est ainsi que, de magistrat, il pouvait devenir commissaire de police, haut gradé de l’Armée, etc. En son temps, la presse en avait fait son chou gras.
Toujours est-il que ce malfaiteur avait, en tout cas, échappé aux mailles de la justice malgré les nombreuses plaintes. Il était parti se réfugier au Sénégal où il n’a pu rester tranquille. En effet, entre Dakar et Thiès, deux localités à forte implantation de population d’origine malienne, il se présentait comme un magistrat détaché à la Commission chargée des logements sociaux et pouvait donc, à ce titre, aider celui qui le désirait à faire passer son dossier au niveau de ladite commission pour l’acquisition d’un logement. C’est ainsi que le faux magistrat a encaissé plusieurs millions de Fcfa de ses compatriotes vivant au Sénégal dont la plupart ne rêvaient en fait que d’obtenir un lopin de terrain au pays pour y ériger une construction. Pouvoir accéder facilement aux logements sociaux se présentait donc comme du pain béni.
Mais les jours passaient et rien ne se concrétisait au sujet des promesses faites par S. Sangaré et le scandale de l’attribution des logements sociaux qui a éclaté ces derniers temps au Mali a commencé à aiguiser la méfiance, voire la prudence des victimes qui suivaient de très près cette affaire des logements sociaux.
C’est rapidement donc que S. Sangaré a été identifié comme un escroc notoire et les plaintes contre lui, qui avaient déjà commencé à parvenir à la justice sénégalaise, ont commencé à s’amonceler et un avis de recherche fut lancé contre lui. C’est ainsi que les limiers de la gendarmerie de Thiès se sont mis à ses trousses et ont pu finalement l’alpaguer, aidés en cela par des Maliens résidant dans cette ville. Ils avaient donné rendez-vous à l’indélicat faux magistrat sous le prétexte de lui verser de l’argent. Pressé d’encaisser cet argent et de signer ainsi son énième coup, il a quitté sa planque dans la région cosmopolite de Dakar pour se rendre à Thiès où il fut cueilli par la Brigade de recherches de la gendarmerie de cette ville.
Au terme de l’enquête préliminaire, S. Sangaré a été présenté au procureur près le tribunal de grande instance de Thiès qui l’a mis sous mandat de dépôt pour usurpation de fonction, escroquerie et tentative d’escroquerie.
Dès l’annonce de son arrestation, les plaintes contre lui ont commencé à pleuvoir et l’on apprend que des victimes ont même quitté le Mali pour aller déposer plainte contre lui.
Notons qu’il a fait beaucoup de victimes à Thiès, la ville du Sénégal qui compte le plus de populations d’origine malienne. C’est la conséquence du trafic du chemin de fer Dakar-Niger, lequel a favorisé, pour des raisons professionnelles, l’installation de centaines de familles maliennes dans cette capitale du rail.