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Litige foncier à Dialakoroba, Guélékoro et Hérémakono dans la région de Koulikoro: Un collectif des victimes réclame l’annulation des « réserves foncières » de près de 800 hectares sur des champs agricoles
Publié le mardi 21 juin 2022  |  L’Indépendant
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Le Collectif des Victimes de la Réserve Foncière de Dialakoroba (CVRFD) a, au cours d’une assemblée générale, tenue dimanche dernier, exprimé sa vive opposition à la constitution des réserves foncières sur les terres agricoles des trois villages. Il sollicite l’implication des autorités de la Transition en vue de l’annulation de ces réserves constituées sans consultation nides autorités coutumières et traditionnelles ni des cultivateurs.





Oumar Samaké, un membre du collectif, dont les propos ont été confirmés par le 1er conseiller du chef de village de Dialakoroba, a estimé que l’espace litigieux s’étend sur près 800 hectares, en raison de quatre réserves, constituées vers 2007. Depuis plus d’une année, un bras de fer oppose des cultivateurs des trois villages à des particuliers (prédateurs fonciers) qui revendiquent la paternité des parcelles dans les champs détenus, depuis des décennies, par des cultivateurs.

Broulaye Tchédé Samaké, la première victime, témoigne qu’un particulier revendique cinq hectares dans son champ. Il faisait partie de six agriculteurs convoqués, hier, lundi à Kati, par des particuliers. Si cet agriculteur a admis que l’Etat peut réquisitionner des terres, il dit, toutefois, ne pas comprendre la vente illicite de ses parcelles à des opérateurs économiques.

L’ex-maire mis en cause

L’assemblée générale du dimanche dernier, ayant réuni des victimes, visait à informer les villageois de Dialakoroba, Guélékoro et Hérémakono (trois localités de la région de Koulikoro, cercle de Kati) sur cette problématique, qui ravive de plus en plus des tensions. » Notre ancien maire, accompagné des géomètres, a pris nos terres pour les remettre à d’autres personnes sans consultation du chef de village et des autres autorités coutumières « , a affirmé Mamadou Samaké, premier conseiller au chef de village, ajoutant qu’il est prêt à témoigner en cas de jugement. Il demande, à cet effet, la restitution des parcelles.

Selon le collectif, dans des lettres envoyées à plusieurs structures publiques notamment les ministères des Domaines et de l’Administration territoriale, le CNT, il relève que » la constitution de ladite réserve foncière n’a respecté aucune règle y afférente, c’est-à-dire l’implication des autorités coutumières, des chefs traditionnels et les propriétaires fonciers « . Il y dénonce » des titres fonciers créés de toutes pièces par des prédateurs fonciers en complicité avec des services techniques sur des champs de culture « . Cela, alors que les agriculteurs n’ont jamais cédé un m2 de leur terre. Il exige » la clarification de cette prétendue réserve foncière, procédure utilisée lors de la création « .

Menace de bloquer la RN7

Face à la menace d’une situation conflictuelle, le groupe des victimes réclame l’annulation de la réserve foncière. » Nous demandons l’implication du gouvernement, du préfet de Kati, du gouverneur de Koulikoro, du Conseil National de Transition réellement afin de chercher judicieusement à comprendre comment ces réserves ont été constituées. Si elles n’ont pas respecté la procédure légale, qu’elles soient levées afin que les populations puissent vivre de leurs terres parce que nous n’avons pas d’autres ressources « , a sollicité Oumar Samaké, membre du collectif.

Zamblé Samaké, président du collectif, invite les autorités » à intervenir pour éviter un bain de sang « . » Nous ne voulons pas rendre notre propre justice, mais si la justice ne fait pas son travail, nous allons prendre notre responsabilité « , a-t-il renchéri. Son collectif entend mener toutes actions prévues par la loi, y compris, la tenue des sit-in sur la RN7 [ la route reliant Bamako à Sikasso].

Moussa Sayon CAMARA

Source: l’Indépendant
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