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Société de sécurité privée et de gardiennage au Mali : L’esclavage des temps modernes !
Publié le mardi 21 juin 2022  |  Le témoin
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Depuis belle lurette au Mali, l’accroissement exponentiel du taux de chômage astreint l’écrasante majorité de la jeunesse à explorer diverses pistes d’emplois et parfois peu recommandables. Les sociétés de sécurité privée et de gardiennage se placent au sommet de la hiérarchie de ces types d’emplois vampiriques.

Régies au Mali par la loi numéro 96-020 du 21 février 1996, elles étaient au nombre de 250 en 2014 et avoisinent présentement les 300 sociétés dont la plupart ne disposent pas d’agréments. S’assignant pour mission d’assurer la protection des bâtiments publics, des hautes personnalités, des entreprises et autres résidences, ces types de sociétés demeurent les seules entreprises qui ne cessent jamais d’embaucher tout en restant très flexibles par rapport aux demandes de diplômes d’études ou d’autres exigences contraignantes. Toutes choses qui font de cet emploi le pain béni d’une jeunesse totalement désœuvrée. Cependant, loin d’être un travail commode, cette profession s’avère être l’esclavage des temps modernes pour diverses raisons. De prime abord, le contraste saisissant entre la rude exigence de ce travail additionnée à l’immense prise de risque et le salaire dérisoire. Selon Broulaye Diaby qui a requis l’anonymat pour le nom de sa société employeuse, les salaires des agents dépendent de la clientèle avec laquelle traitent les sociétés de sécurité privée. S’il s’agit des entreprises, bâtiments publics, résidences les salaires varient entre 30.000 FCFA et 50.000 FCFA. Par contre, en cas d’accord sous-traitant avec des sociétés minières les agents peuvent touchés jusqu’à 100.000 FCFA et les superviseurs 125.000 FCFA. À en croire le même interlocuteur, la société minière paye à sa société pour son poste d’opérateur radio au niveau de la permanence de communication (PC) le salaire mensuel de 300.000 FCFA et lui ne touche que 125.000 FCFA.

Moussa Yatassaye, ancien agent de sécurité dans une société minière sous le couvert d’une société de sécurité privée appartenant à un libanais, est surtout scandalisé quant à lui par le traitement inhumain que ces sociétés infligent à leurs employés. Selon ce chef de famille quinquagénaire, les agents travaillent 12 heures par jour pendant 2 mois non-stop et ne bénéficient après que de 15 jours de congé, sans oublier les conditions de vies miteuses qui auraient même couté la vie à un agent dont la famille n’a jamais été dédommagée.

A la lumière de ces témoignages et la grande difficulté d’investiguer aux niveaux de ces sociétés très réfractaires aux enquêtes les concernant, on peut en déduire que la création d’emplois dont elles se prévalent n’est qu’une ubuesque arnaque sur fond d’esclavage des temps modernes.

Ousmane Tiemoko Diakité

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