Le professeur anthropologue français André Bourgeot a animé hier la première table ronde mensuelle de la fondation Tuwindi sur l’accord d’Alger. Une table ronde qui rassemblait des journalistes, des hommes de médias et le directeur de Tuwindi, Tidiani Togola.
Pendant une heure de temps, l’Anthropologue français, André Bourgeot, autour d’une table ronde, est revenu sur l’accord d’Alger issu du processus d’Alger. Pour le Pr. Bourgeot, le Mali doit purement et simplement renégocier l’accord. À en croire M. Bourgeot, l’accord prône une régionalisation de région-Etat qui est contraire à la nation État-nation.
Pour André Bourgeot, l’élection du président de région conformément à l’accord d’Alger au suffrage universel direct serait une manière de créer des régions Etats au Mali, inspirées du fédéralisme. En plus du président de région, le professeur a mentionné la question de cadi. Il a soulevé la difficulté pour lui, de faire cohabiter le magistrat et le cadi. Ces pratiques risqueront d’amener le Mali à une sorte d’institutionnalisation de l’ethnicité.
« Je n’ai rien contre le fédéralisme, mais il faut un État fort pour le fédéralisme », soutient M. Bourgeot, qui affirme que l’accord est une menace de l’État nation. L’armée reconstituée, le cadi et l’appellation “Azawad”, sont tous des menaces pour l’État unitaire. « Il faut renégocier l’accord d’Alger », a-t-il prôné surtout pour ce contexte de refondation. Dit-il.
Pour conclure, M. Bourgeot estime que la position du gouvernement n’était pas très claire. « Tantôt le Président de la transition déclare qu’il l’appliquera devant la fondation Carter, tantôt le Premier ministre parle d’une relecture intelligente. La transparence est importante en cette période de refondation pour la transition », indique-il.