Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article




  Sondage


 Autres articles


Comment

Politique

Le Mali sous pression après de nouvelles attaques dans le Nord
Publié le dimanche 29 septembre 2013  |  AFP


© Autre presse par DR
Patrouille de la MINUSMA
Vendredi 26 juillet 2013. Tombouctou. Une patrouille de la MINUSMA pour assurer la sécurité du scrutin.


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

BAMAKO, 29 sept 2013 (AFP) - Le Mali était dimanche sous forte pression
sécuritaire après une escalade de violences dans le Nord, où deux civils ont
été tués dans une attaque suicide et des soldats pris dans des échanges de
tirs avec des hommes armés, signe du retour de jihadistes chassés de ces zones
début 2013.

L’attaque la plus sanglante de ces trois derniers jours s’est produite
samedi à Tombouctou (nord-ouest), ville inscrite au patrimoine mondial de
l’humanité, où quatre jihadistes à bord d’une voiture piégée ont attaqué un
camp de l’armée malienne.

Bilan: deux civils tués, en plus des quatre kamikazes eux-mêmes, et six
soldats maliens blessés, dont les jours ne sont pas en danger, selon des
sources officielles maliennes. Il s’agit de la troisième attaque kamikaze de
l’histoire de cette cité, après celles des 21 et 30 mars 2013.

Une nouvelle explosion a secoué dimanche après-midi une autre ville du
Nord, Kidal (près de 630 km au nord-est de Tombouctou), où la rébellion
touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a une base.
Les premières informations avaient fait état d’une tentative avortée
d’attaque suicide dans laquelle un kamikaze s’était tué, sans faire de blessé,
en manipulant par accident sa ceinture explosive. Mais dimanche soir, le
gouverneur de Kidal, le colonel Adama Kamissoko, a infirmé ces informations à
l’AFP.

"Après vérification minutieuse, il n’y a pas eu de mort, mais un blessé
grave. (...) L’explosion a eu lieu dans un magasin où se trouvaient des armes
qui n’appartiennent pas à l’armée régulière", a dit le colonel Kamissoko, sans
plus de détails. La situation sécuritaire s’est encore dégradée à Kidal lorsqu’en fin de
journée dimanche, dans le centre-ville, des soldats maliens ont été pris dans
des échanges de tirs avec des hommes armés non identifiés, d’après des
responsables au gouvernorat.

Attaqués, les militaires ont riposté et pris le dessus sur les assaillants
après environ deux heures d’échanges de tirs. Ils contrôlaient leurs positions
dans la ville dimanche soir, d’après les mêmes sources.Ces violences se sont déroulées non loin d’une banque où, deux jours auparavant, des militaires maliens avaient été visés par une attaque à la grenade. Deux soldats ont été légèrement blessés. Les assaillants, dont
l’identité n’est pas connue, ont pris la fuite.

Samedi, Kidal a reçu un renfort de soldats venus d’Aguelhoc, localité plus au nord, d’après un responsable local. Jusqu’à dimanche soir, aucune de ces actions violentes n’avait été
revendiquée. la dégradation de la situation sécuritaire sur le terrain se produit en
l’absence du pays du président malien Ibrahim Boubacar Keïta qui, après avoir
participé cette semaine à New York à l’Assemblée générale des Nations unies, a
entamé dimanche une visite officielle de quelques jours en France.

"Il y a des défaillances"

Dimanche, le ministre malien de la Sécurité intérieure, le général Sada
Samaké, s’est rendu à Tombouctou où il a assuré populations et soldats "de la
ferme volonté du gouvernement de rechercher et punir les responsables de ces
actes", selon sa déclaration diffusée par la télévision publique ORTM.
"Il y a des défaillances, il faut avoir le courage de le reconnaître mais
(...) nous allons prendre toutes les dispositions pour que la situation soit
maîtrisée", a affirmé le général Samaké.

Après l’attaque, les militaires vont été placés en "état d’alerte maximum
avec l’appui des forces de la Minusma (mission de l’ONU au Mali) qui sont en
place", a de son côté affirmé le gouverneur de Tombouctou, le colonel-major
Mamadou Mangara, à l’ORTM. Pour le gouvernement malien, "la multiplication de ces attentats démontre que la guerre contre le terrorisme n’est pas terminée". Tombouctou, Kidal et plusieurs localités du Nord malien avaient été occupées pendant plusieurs mois en 2012 par des groupes jihadistes dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui en ont été chassés fin janvier par des soldats français et africains.

Le 23 septembre, une agence privée mauritanienne d’information souvent
utilisée comme relais par les groupes jihadistes avait annoncé la nomination
par Aqmi de deux nouveaux chefs de ses unités combattantes dans le nord du
Mali. Parmi ces nouveaux dirigeants, figure l’Algérien Saïd Abou Moughatil, qui
remplace son compatriote Abdelhamid Abou Zeïd, un de ses chefs les plus
radicaux, tué lors de l’intervention militaire franco-africaine.

L’opération militaire franco-africaine, toujours en cours, a permis aux
autorités et à l’armée maliennes de se réinstaller dans la plupart des villes
précédemment occupées et d’organiser une élection présidentielle sur deux
tours, en juillet et août. Le scrutin a été remporté par Ibrahim Boubacar Keïta, dont l’investiture le 4 septembre, a marqué la fin de 18 mois de crise politico-militaire et
suscité l’espoir d’un nouveau départ.

Mais le 26 septembre (bien 26 septembre), le MNLA et deux autres groupes
armés (un touareg, un arabe) ayant leurs bases dans le Nord ont annoncé qu’ils
suspendaient leur participation aux discussions prévues avec le gouvernement
malien dans le cadre d’un accord signé avec lui en juin à Ouagadougou.
Ils ont accusé Bamako de ne pas respecter ses engagements. Les autorités
maliennes ont, elles, assuré être toujours disposées au dialogue.
sd-cs/jeb

 Commentaires