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Adoption de la nouvelle loi électorale : Le CNT sanctionne, Choguel résiste
Publié le jeudi 23 juin 2022  |  Mali Horizon
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© aBamako.com par AS
Vote au CNT du projet de loi électorale
Bamako, le 17 juin 2022 le conseil national de transition a adopté le projet de loi électorale
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C’est désormais à un branle-bas des divergences qu’on assiste entre les différents pôles du pouvoir de transition. Et le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, désavoué par la modification profonde de son texte, semble jouer à la résistance. Jusqu’à quand ?

Pour le mouvement de soutien du chef du gouvernement, le M5-RFP ou ce qui en reste (il y a eu des démissions), l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) n’est « ni un organe unique, ni indépendant, ni autonome et impartial ».

Selon le mémorandum du M5-RFP, l’AIGE, la grande innovation de la nouvelle loi électorale, a été simplement vidée de sa sève par le parlement provisoire. Et le mémorandum de dénoncer que la «préparation technique et matérielle » des élections a été attribuée au ministère de l’Administration territoriale par un amendement. «Au lieu d’un organe unique indépendant de gestion des élections, l’amendement instaure la gestion des élections par deux structures : le MATD et l’AIGE », fustige les alliés politiques du PM.

Le M5-RFP relève avoir constaté, lors des débats avant l’adoption de la loi, des comportements de «mépris et d’opposants » des conseillers du CNT à l’égard des membres du gouvernement. Cela ressort, selon le mémorandum des propos du président du CNT tels que : « la transition n’est pas une ‘‘période d’essai’’ ». Ce recadrage du Col Malick Diaw en direction du ministre de la Refondation, Ibrahim Ikassa Maïga, réputé très proche du chef du gouvernement a été plutôt applaudi au sein de l’opinion. Mais cela n’a visiblement pas plu aux membres du gouvernement et M5-RFP, qui se dédouanent sur les insuffisances du texte en invoquant le manque de temps et à la pression de la CEDEAO.

Le M5-RFP s’inscrit résolument dans la défense des intérêts de son champion, le chef du fameux comité stratégique du mouvement, le PM Choguel Maïga. Il n’hésite pas alors à pointer du doigt ce qu’il appelle dans son mémorandum des « accointances entre des membres du CNT et les forces hostiles à la transition et au changement pour faire échec à la Refondation ». Et le document d’assurer que le passage de 9 à 15 membres de l’AIGE est budgétivore. Non sans enfoncer le clou que contrairement à ce que les «amendements du CNT donnent à penser », le M5-RFP estime que les partis politiques ne sont pas exclus de l’AIGE et se demande comment seront choisis les 4 représentants des partis politiques dans l’organe unique.

Pour marquer son rejet du texte, pourtant adopté à la majorité de 115 voix par le CNT, censé représenter le peuple, le M5-RFP bourdonne de protestations et de déceptions et finit par suggérer au Président de la Transition « de ne pas promulguer la loi amendée et adoptée par le CNT ». Et le mouvement de soutien du PM Choguel Kokalla Maïga de demander le renvoi pur et simple du texte en seconde lecture. Ce qui constitue une curieuse résistance du locataire de la primature à qui certains observateurs avertis conseillent de rendre le tablier en cas de promulgation signé par le Col Assimi Goïta. Ce dernier a désormais à faire le choix entre satisfaire les désidératas de son Premier ministre ou écouter la voix du parlement de transition majestueusement coiffé par l’un de ses plus proches frères d’armes, le Col Malick Diaw.

Bruno D SEGBEDJI
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