PolitiqueNégociations avec Iyad et Koufa : Et si les autorités de la transition profitaient de la perche tendue par l’Américain Claude David Convisser ?
L’avocat et businessman américain résidant au Mali, Claude David Convisser, a animé un point de presse la semaine dernière (mardi 14 juin 2022) pour exhorter les autorités de la transition d’ouvrir des négociations avec JNIM (Jama’a Nusrat ul-Islam wa al_Muslimin’ ou GNIM pour Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans) d’Iyad Ag Ghali et le Front de libération du Macina d’Amadou Koufa. Et il a proposé ses bons offices pour nouer le dialogue.
Profiter de la rupture militaire avec la France pour négocier la paix avec Iyad Ag Ghali et Amadou Koufa ! Telle est la proposition faite par Claude David Convisser (avocat et homme d’affaires américain vivant au Mali) aux autorités de la transition lors d’un point de presse animé le 14 juin dernier. Une démarche qui va dans le sens d’aider notre pays à entrer dans un cycle de paix définitive.
«Une alternative serait que le gouvernement malien autorise des négociations avec la JNIM, l’organisation terroriste d’Iyad Ag Ghali et Ahmadou Koufa. Les Français ne sont plus là pour bloquer de telles initiatives», a souligné l’avocat businessman. Et de proposer ses bons offices pour la résolution de la crise malienne. Et cela avec la conviction que la crise sécuritaire au Mali et au Sahel ne peut être résolue uniquement par les armes.
«Si le gouvernement le permet, nous pourrions avoir un cessez-le-feu unilatéral du JNIM, un premier pas vers la paix, dans quelques semaines. Le gouvernement et le peuple malien n’ont rien à perdre dans cette démarche», a-t-il indiqué. «La culture africaine, qui valorise avant tout le respect d’autrui, peut conduire à un cessez-le-feu durable et à la paix au Mali et dans les pays voisins si nous avons la chance d’en parler sans qu’une guerre plus importante se profile. Si un accord de paix était conclu, cela signifierait peut-être même la fin de toute nécessité d’occupation de la Minusma à l’avenir», a-t-il poursuivi.
Faire la paix avec Iyad et Koufa serait une sérieuse avancée vers la stabilisation du pays, notamment du centre du pays. Et compte tenu des événements qui se sont déroulés dans cette zone le week-end dernier (plus d’une centaine de civils massacrés dans des villages de Bankass, région de Bandiagara), cela est extrêmement important pour l’organisation des prochaines élections devant marquer le retour à l’ordre constitutionnel dans moins de 2 ans.
Il faut rappeler que lors des grands fora organisés ces dernières années, notamment la Conférence d’entente nationale (CEN, 27 mars-2 avril 2017) et le Dialogue national inclusif (DNI, du 14 au 22 décembre 2019), les Maliens ont vivement recommandé l’ouverture des négociations avec les jihadistes d’origine malienne, en l’occurrence Iyad et Koufa.
Et pendant son bref passage à la Primature (Premier ministre du 10 avril au 31 décembre 2017), Abdoulaye Idrissa Maïga (AIM) avait créé et confié à l’Imam Mahmoud Dicko une cellule de bons offices pour faciliter ces négociations. Et les autorités maliennes se sont toujours heurtées au niet de la France sous prétexte de ne pas banaliser le «sacrifice» des soldats français en Sahel !