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Violents affrontements hier entre rebelles touareg et islamistes à Gao : De 15 à 20 morts, des blessés et des prisonniers dans les rangs du MNLA
Publié le jeudi 28 juin 2012   |  L'Indépendant


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© AP par DR
Le MNLA sur ses positions du nord.
11 avril 2012.Tombouctou,Mali.Une incursion sur les terres du Mouvement National pour la Libération de l` Azawad


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Les manifestations de protestation du mardi 26 juin entre les jeunes de Gao et le MNLA, ont vite laissé place hier mercredi à des combats armés entre les deux différents groupes armés qui contrôlent la ville. Les combats qui ont commencé dans la matinée opposaient les islamistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) aux rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Selon des témoins, les combats étaient très violents dans les alentours du gouvernorat qui était contrôlé par le MNLA. Ce dernier a été délogé de ce lieu et même contraint à quitté la ville. Selon différentes sources, on parle d’un bilan de 15 à 20 morts dont la grande partie du côté du MNLA qui a aussi enregistré de nombreux blessés et d’autres faits prisonniers.

La ville de Gao a vécu hier une chaude journée pendant une bonne partie de laquelle, les armes lourdes ont crépité en plein cœur de la ville. La tension est montée depuis le lundi avec l’assassinat d’un élu municipal local par des bandits armés. Les jeunes de la cité des Askias, mécontents de cette situation ont manifesté dès le mardi pour exprimer leur ras-le-bol face à l’occupation de leur cité par des bandits armés. Ceux-ci, selon différentes sources n’ont pas hésité à tirer sur la foule à balle réelle faisant au moins un mort et plusieurs blessés.

Dans l’après-midi du mardi, les responsables du MNLA ont affirmé que ces manifestations étaient des manœuvres soutenues par les islamistes pour occuper le terrain. Les deux principaux groupes armés se regardaient donc en chien de faïence, ce qui devait arriver arriva donc hier matin.

Un témoin joint par téléphone qui se trouvait à l’hôpital de Gao, a confirmé que les combats étaient très intenses, on entendait même des coups de rafale.

« Les combats se déroulaient n’ont loin de la résidence du gouverneur, les combattants des deux mouvements se tirent dessus à l’arme lourde » a affirmé à l’AFP le propriétaire de la station d’essence qui jouxte le gouvernorat, information confirmée par d’autres témoins.

« On entend des coups de feu, les combattants du Mujao et du MNLA se tiraient dessus, on a peur », a déclaré Nina Oumarou, sœur de l’élu Idrissa Oumarou abattu lundi soir par des hommes armés.

Les membres du Mujao se dirigent vers le camp du MNLA qui est au Château d’eau. C’est peut-être une attaque, a confirmé un autre témoin.

Au terme des affrontements, la ville de Gao qui servait de quartier général à la rébellion touareg pour tout le Nord, a été pris par les islamistes après plusieurs heures de combats qui ont fait des victimes parmi les combattants touareg, ont rapporté des témoins à l’AFP.

Les islamistes du MUJAO « sont entrés à l’intérieur du gouvernorat. Les MNLA ont fui, d’autres ont été tués, d’autres arrêtés », selon le propriétaire de la station-service qui jouxte le gouvernorat.

« Je suis devant le gouvernorat, les moujahidines sont entrés à l’intérieur, ils contrôlent le gouvernorat et les environs », a affirmé un autre témoin, Issa Fané, membre de l’association des ressortissants de Gao.

Selon lui, il y a « des blessés, des morts, des prisonniers » dans les rangs du MNLA.

Ces témoins ont affirmé qu’après avoir pris le contrôle du gouvernorat, les combattants du MUJAO se dirigeaient mercredi après-midi vers un camp militaire tenu par le MNLA situé près de l’aéroport de Gao.

Un ancien policier malien en poste à Gao, qui ne travaille plus depuis la prise de la ville par différents groupes armés il y a trois mois, a affirmé que « plusieurs prisonniers du MNLA sont actuellement au commissariat » central.

« Le MUJAO contrôle actuellement le terrain. Des prisonniers du MNLA sont au commissariat, d’autres ont fui la ville, d’autres sont morts ou blessés. Mais c’est la débandade » dans les rangs du mouvement rebelle touareg, a-t-il dit.

Les témoins interrogés ont précisé que les rues de la ville étaient presque totalement désertes. « Tout le monde est à la maison, très peu de gens sont dehors », a dit l’un d’eux.

« Le MNLA a quitté la ville avec de grosse perte en vie humaine. Il y a une dizaine de morts. Mais c’est difficile de vérifier tout ça car on ne peut pas sortie de la maison. Ce qui c’est sur c’est le MUJAO qui contrôle la ville, ces combattants sécurisent la ville, même avant le combat ils protégeaient la population contre les éléments du MNLA qui sont des bandits » a déclaré M. Touré.

Faut-il rappeler que depuis fin mars/début avril, le nord du Mali est tombé aux mains des groupes armés islamistes que sont le MUJAO et Ansar Dine soutenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), du MNLA et de divers autres groupes criminels.

Cette chute de plus de la moitié du territoire malien a été précipitée par un coup d’État à Bamako qui, le 22 mars, a renversé le président Amadou Toumani Touré.

Depuis, l’armée malienne, en pleine décomposition, est incapable de reprendre le terrain perdu et les autorités de transition mises en place à Bamako après le retrait des putschistes du pouvoir le 6 avril paraissent impuissantes.

Youssouf Camara

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