Pour redonner ses lettres de noblesse au système éducatif national, le ministre de l’Education Nationale, Mme Sidibé Dédéou Ousmane Traoré est plus que jamais décidé à prendre le taureau du phénomène des 3 F (fraudes, fuite et faux sujets) par les cornes. C’est en sévissant, non sans une dose de pédagogie.
A la faveur d’un déjeuner de presse que le ministre a organisé le samedi dernier, en présence de nombreux partenaires du système éducatif, le ministre Sidibé Dédéou Traoré et ses principaux collaborateurs ont mis l’accent sur le phénomène des 3F : fraudes, fuites et faux sujets lors des examens scolaires.
Et, avec l’examen du Diplôme d’études fondamentales (DEF) qui a démarré lundi 27 juin, le Secrétaire général du département et la ministre ont insisté sur « le processus de moralisation de nos examens ». « Souvent, nos examens sont entachés d’irrégularités résumées dans le concept des 3 F : fraudes, fuites et faux sujets ». Et, souligne le secrétaire général, Kinane Ag Gadéda, l’année passée déjà, 90 % de ce phénomène ont été contrés et c’est malheureux que ce sont des responsables même du système éducatifs qui sont souvent en cause.
Et d’ajouter que, dans la plupart des cas, la fuite de sujets est liée à la recherche d’argent et concerne souvent les enseignants, les élèves et les parents. C’est pourquoi le département déploie d’énormes efforts pour réduire les marges de manœuvres pour les détenteurs des enveloppes confidentielles des sujets.
Pour sa part, le ministre de l’Education a averti que le gouvernement s’est mobilisé pour freiner la possibilité des fraudes, des fuites et de faux sujets. Et d’indiquer que la répression sera forte et sans complaisance. A titre d’exemple, le candidat n’est pas autorisé à venir dans la salle d’examen avec son téléphone. S’il est surpris en possession de son téléphone en train de tenter la fraude, il sera dépossédé du téléphone sans possibilité de le récupérer et subira les rigueurs de la loi.
Et concernant l’arsenal juridique de répression de ces tricheries, divers intervenants ont évoqué l’existence du règlement intérieur et de la police des examens au Mali, non sans oublier de signaler les sanctions contenues dans le Code pénal à l’endroit de tous les fautifs : le renvoi définitif ou pour un temps(suspensions de prendre part aux examens) ou même la prison. Et le ministre de rassurer les enseignants et surveillants sur la rigueur et la protection que le département leur assure par rapport aux fraudes déjouées, aux fuites et faux sujets révélées. « Tout le gouvernement se mobilise pour la réussite des examens et nous comptons sur l’accompagnement de tous les acteurs afin d’aider à rehausser le niveau de nos diplômes.
Le ministre a, en outre, indiqué que le gouvernement, malgré l’insuffisance des moyens, ne cesse de faire des efforts inestimables pour assurer de bonnes conditions de tenue des examens et des conditions de travail aux enseignants et candidats.
Par exemple, le département s’est battu pour assurer la prise en charge de 9 900 candidats déplacés au DEF 2022, pour un budget de près de 171 millions F CFA au niveau de 10 académies. Et la ministre de plaider pour une mobilisation patriotique de tous les acteurs du système éducatif afin de restaurer le niveau de l’école malienne. « le niveau n’est pas là et la question de l’école est plus que transversale, elle est nationale. Donnons-nous la main pour relever ensemble ces défis. Nous ne cesserons jamais de compter sur la presse pour atteindre nos objectifs », a-t-elle plaidé.