PARIS, Le troisième objectif fixé par le politique à l’opération Serval au Mali, était de "trouver" les otages, a révélé lundi le
général Bernard Barrera, commandant de l’opération du 21 janvier au 11 mai.
Lors d’une rencontre avec la presse spécialisée consacrée au retour
d’expérience sur cette opération, le général Barrera a souligné que les trois objectifs fixés par François Hollande étaient "très clairs: libérer le Mali, détruire les terroristes et trouver les otages".
Dans une mise au point à l’AFP en fin d’après-midi, le général Barrera a précisé que ce "troisième objectif" (NDLR: "trouver les otages") constituait en fait "une préoccupation permanente et non un objectif", le président François Hollande ayant fixé seulement les deux premiers objectifs (NDLR: "libérer le Mali et détruire les terroristes").
Huit otages européens, dont cinq Français, sont toujours détenus au Sahel par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). L’opération Serval n’a pas pour le moment permis de retrouver les otages au Mali.
Selon le général Barrera, le président Hollande avait donné son feu vert à l’opération Serval en acceptant à l’avance des "pertes" et des "risques". Sept soldats français ont été tués au Mali, dont six au combat, depuis le début de l’intervention française le 11 janvier.
Le général Barrera a par ailleurs estimé entre "600 et un millier" le nombre des combattant jihadistes tués au cours de combats contre les forces françaises et africaines.
Enfin, le colonel Pierre Esnault, du Centre de doctrine et d’emploi des forces (CDEF), a relevé que l’opération Serval avait mis "en exergue les limites capacitaires" de l’armée de Terre. Il a souligné que l’"élongation" (distance parcourue par une force entre son point de stationnement habituel et le théâtre d’opération) avait mis la "logistique à l’os" en raison de la vitesse d’exécution des différentes phases de l’opération Serval.
L’étendue du théâtre d’opération, la chaleur et la poussière ont fait souffrir les matériels, "de la génération de la Peugeot 504", comme les véhicules de l’avant blindés (VAB) ou les AMX 10 RC (chars légers) et les hélicoptères Gazelle.
"Ces matériels", souligne un opuscule de l’armée de Terre remis à la presse et consacré au retour d’expérience de dix ans d’opérations extérieures, "sont toujours intensivement employés par des soldats risquant leur vie dans l’accomplissement de ces missions".
Selon ce document, "repousser régulièrement le renouvellement des
équipements essentiels à la conduite des opérations fait peser un risque sur la réussite des missions et la vie des soldats".
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